Voilà quelques années maintenant que les imprimantes 3D font partie de notre quotidien, certains n’hésitant pas à s’offrir un modèle pour réaliser toute sorte d’impression à la maison. Rappelons qu’une imprimante 3D permet de réaliser un objet bien réel, par le biais d’un fichier 3D traité par un logiciel spécifique qui organise le découpage en tranches des différentes couches nécessaires à la réalisation de la pièce. Le découpage est envoyé à l’imprimante 3D qui dépose ou solidifie la matière couche par couche jusqu’à obtenir la pièce finale.
Une imprimante 3D à l’origine d’une greffe d’oreille humaine ?
Des imprimantes 3D dont les capacités ne sont plus à démontrer, mais qui ne viennent pas se substituer à cette bonne vieille imprimante « standard« , dont l’installation pose parfois des soucis à certains, notamment si vous ne lisez pas le petit guide d’installation disponible à cette adresse. Aussi, une imprimante 3D a récemment été utilisée pour créer un implant, obtenu à partir de cellules humaines. La mission : greffer un implant d’oreille humaine sur une patiente atteinte de microtie, grâce à l’impression 3D.
« En tant que médecin ayant traité des milliers d’enfants atteints de microtie à travers le pays et le monde, je suis enthousiasmé par cette technologie et ce qu’elle pourrait signifier pour les patients et leurs familles » a expliqué Arturo Bonilla, chirurgien spécialisé dans le traitement de la microtie et à la tête du Microtia-Congenital Ear Deformity Institute.
Pour façonner l’implant, les équipes d’Arturo Bonilla ont réalisé une empreinte 3D de l’autre oreille, ainsi qu’une collecte des cellules du cartilage. Des cellules qui ont ensuite été mises en culture puis mélangées à un hydrogel de collagène. De son côté, l’implant a été entouré d’une coque imprimée et biodégradable, de manière à être rapidement absorbée par le corps du patient. A terme, cette greffe révolutionnaire sera en mesure de prendre l’aspect et le toucher d’une oreille naturelle.
Une première mondiale !
Une première mondiale pour cette équipe médicale américaine, dont ce premier essai clinique pourrait bien permettre à la médecine régénérative de remplacer divers traitements existants, particulièrement lourds et parfois peu efficaces. En effet, de tels implants imprimés en 3D peuvent être utilisés pour les oreilles, mais on peut tout à fait imaginer ces derniers venir renforcer une blessure au visage ou encore réparer un ménisque.
Rappelons qu’en 2016 déjà, une entreprise française parvenait à produire des tissus humains grâce à l’impression 3D. Pour réaliser cette prouesse, la société Poietis associait alors les technologies d’impression 3D à la biologie cellulaire afin de fabriquer, couche par couche, des tissus biologiques.
L’entreprise 3D Therapeutics espère évidemment faire évoluer sa technologie au fil du temps. « Nos indications initiales se concentrent sur le cartilage dans les domaines de la reconstruction et de l’orthopédie, y compris le traitement des malformations nasales complexes et de la dégénérescence vertébrale. Nous sommes impatients de tirer parti de notre plateforme pour résoudre d’autres besoins médicaux non satisfaits à fort impact, tels que la reconstruction d’une tumorectomie, et éventuellement de nous étendre aux organes » a expliqué le PDG de la société, Daniel Cohen.