Test Yomawari : The Long Night Collection, sur Nintendo Switch
Les jeux vidéo d’horreur et le Japon, c’est une grande histoire d’amour qui dure depuis très longtemps. Les « yōkai », mononoke ou Ayakashi (esprits, fantômes ou encore démons) font parties du folklore japonais depuis le moyen-âge. Les jeux vidéo n’échappent pas à cette règle. On se souvient tous de la saga Resident Evil ou encore de Silent Hill pour ne citer qu’eux. Tout deux réalisés par des studios japonais, Konami et Capcom, dans les premières années de l’ère Playstation.
Du Japon et de l’horreur sur Nintendo Switch
Développé par Nippon Ichi Software (NIS), Yomawari : The Long Night Collection est la réédition de deux jeux, à savoir, Yomawari : Night Alone, exclusivement sorti sur Playstation Vita et Microsoft Windows en 2015 au Japon, puis 2016 en Europe et de Yomawari : Midnight Shadow sorti en août 2017 au Japon et en octobre de la même année en Europe sur Playstation Vita, Playstation 4 et Microsoft Windows.
Deux Yomawari en un !
Sorti le 30 octobre 2018 exclusivement sur Nintendo Switch, Yomawari : The Long Night Collection réunit donc ces deux jeux différents dans la forme, mais identiques dans le fond. Le test présenté ici s’appliquera aussi bien au premier jeu qu’au deuxième, la trame étant la seule différence entre les deux.
C’est le constat de départ de Night Alone. Assez simple mais évocateur. En effet, l’histoire s’articule autour d’une recherche à travers la nuit. Vous perdez votre chien (Poro) et votre sœur, le but sera de les retrouver. Franchement, dès le début du jeu, j’ai pris un coup d’arrêt positif dans cette mise en place du scénario plutôt… brutale ! Je ne vous parlerais même pas de cette même mise en place dans Midnight Shadow qui vous met mal dans les premières secondes… oui, secondes.
Vous êtes une écolière japonaise dans un pays nippon traditionnelle. Vous n’avez pas de prénom et votre sœur non plus. Surement quelque chose de voulu par NIS dans le processus d’appropriation de l’histoire et des personnages par le joueur. Cependant, n’espérez pas être « seule » dans votre quête. Des créatures vraiment dérangeantes viendront vous freiner dans votre progression. A la manière d’un film d’horreur, vous allez avoir peur (vous allez plutôt sursauter et retenir votre souffle en fait) et allez devoir réagir en conséquence.
Les mécaniques de jeu de Yomawari
Sans vous spoiler évidemment, vous aurez différentes façon d’éviter ces démons. Vous aurez une petite lampe de poche qui vous permettra de voir un peu dans le noir mais aussi de pouvoir vous extirper (ou pas, vous verrez) d’une situation critique. Pour savoir si vous êtes en danger, le jeu utilise un ingénieux système de battement du cœur sonore et visuel. Plus celui-ci est rapide, plus le danger est proche.
Vous aurez plusieurs solutions afin de ne pas mourir : vous cacher dans les fourrés, qui constitue la majeure partie de votre activité dans le jeu, soyons clair, mais aussi utiliser des leurres, votre lumière ou encore votre façon de marcher, tout simplement. Eh oui, car dans Yomawari, vous pouvez marcher normalement, courir ou marcher silencieusement. Une jauge d’endurance s’active alors. A vous de trouver la meilleure façon d’éviter une mort certaine et sanglante. Le système “die & retry” peut paraître un peu trop frustrant parfois sachant que les zones de réapparitions ne sont pas légions.
Ici, pas de jauge de vie. Si vous vous faite attraper, votre sort est malheureusement scellé. D’ailleurs, j’ai joué à Yomawari avec un casque à réduction de bruit et je vous garantis que l’ambiance, paradoxalement avec l’absence de toute bande sonore, contribue à bien vous mettre mal à l’aise.
La progression du jeu n’est pas forcément claire dans la mesure ou vous n’êtes pas pris par la main. Le jeu laisse place à l’exploration (à juste titre) et délimite le village par des barrières infranchissables afin de vous éviter d’aller trop loin.
Les mécaniques de jeux sont exactement les mêmes dans Midnight Shadow et honnêtement, j’ai même envie de vous dire que le scénario aussi. Cette fois ci, vous êtes Yui et vous devez partir à la recherche de Haru, votre soeur, enlevée par une entité mystérieuse, dans la nuit, et de façon brutale…
Yomawari côté graphismes
En plus de son ambiance macabre, ce qui fait que Yomawari est un jeu particulier est le choix graphique adopté. Vous suivez l’aventure d’une vue “d’en haut” dans un style plutôt isométrique. J’ai trouvé que cela ressemblait beaucoup à du Ghibli dans le dessin. La vue est toujours la même (90% du temps), ce qui contribue un peu à une certaine monotonie.
La progression est lente et posée afin de bien trancher avec les moments flippants (franchement, il y en a) ou vous vous demandez comment réagir, si le Yokai vous en laisse le temps. Les scénarios, autant dans Night Alone que Midnight Shadow sont bien amenés et bien ficelés.
Nonobstant ce choix, et si vous accrochez à ce style, le jeu se laisse découvrir et parcourir à travers les Tōrō (lampes traditionnelles japonaises) éclairants les rues pavées et les petites maisons. Je vous conseille de jouer en mode portable et avec un casque audio. Vous me remercierez plus tard (ou pas.. Brrrrrr)