Test Xbox Series X : une nouvelle console, mais avec rien de vraiment nouveau ?
Elle arrive dans quelques jours à peine en boutiques, la nouvelle Xbox Series X est la nouvelle console « next-gen » de Microsoft. Une console surpuissante, bien plus que la Xbox One X, qui promet donc des graphismes époustouflants et des performances redoutables grâce à son SSD, sans oublier un côté rétrocompatible très intéressant avec la possibilité de jouer à de nombreux jeux Xbox et Xbox 360, en plus des jeux Xbox One. Faut-il pour autant casser sa tirelire tout de suite et s’offrir cette Xbox Series X pour les fêtes ? Notre test !
Le test de la Xbox Series X
On ne fera pas l’affront de revenir ici sur les spécificités techniques de la Xbox Series X, ni même sur son design, désormais connu de tous, avec un nouveau look tout en verticalité, taillé pour dissiper au mieux la chaleur via un large ventilateur situé en son sommet. Non, quand on achète une console « next-gen« , ce que l’on recherche, c’est tout simplement une nouvelle expérience, éventuellement de nouveaux accessoires, si possible une nouvelle interface et (surtout) de nouveaux jeux.
Et de ce point de vue, force est d’admettre que la Xbox Series X est une nouvelle console, mais qui n’apporte rien de « nouveau« . Comprenez par là que le design est à la fois sobre et réussi, mais que la console se pare de la même interface que celle de la Xbox One (avec les mêmes défauts), que la manette livrée est très similaire à la manette Xbox One (mais en un peu plus compacte et un chouia plus agréable en mains), et que (pour le moment) les jeux de cette Xbox Series X sont des jeux… Xbox One.
Pour la petite info, la Xbox Series X est livrée dans un packaging vraiment très soigné, avec la console qui trône au centre de la boite, protégée par une mousse qui vient entourer l’intégralité de la machine. Un emballage premium, digne du rang de la Xbox Series X, et une vraie impression de produit fini pour l’utilisateur, avant même de découvrir sa machine. Un très bon point. A titre de comparaison, le carton de la PS5 est autrement moins protégé, avec simplement deux petites cales en carton qui maintiennent la console.
Comme un air de « déjà vu » pour la Xbox Series X ?
En effet, à sa sortie ce 10 novembre (et pendant encore quelque temps), la Xbox Series X va permettre de jouer à des jeux qui sont tous jouables sur Xbox One. Microsoft a fait le choix (ou pas ?) de lancer une console sans le moindre jeu next-gen dédié, celui qui permet de crier « Voilààà !! C’est ça la next-gen !!! C’est pour ça que j’ai acheté cette nouvelle console !!! »
De ce fait, même si installer la console aux côtés de la Smart TV du salon fait son petit effet, la Xbox Series X a un sérieux air de « déjà vu » au premier allumage. Alors oui, le SSD fait des merveilles d’emblée, avec un démarrage en 20 secondes à peine et l’interface est plus fluide que jamais. Mais pour le côté « surprise » et « découverte« , il faudra attendre 2021 et les premiers jeux conçus pour cette Xbox Series X, même si ces derniers devront également tourner sur la Xbox Series S, et les anciennes générations de Xbox One. Bonjour le casse-tête pour les développeurs…
C’est simple, lorsque vous brancherez la Xbox Series X à la place de votre Xbox One X, hormis un démarrage un peu différent et un thème dynamique, tout sera parfaitement identique à votre ancienne console. Ajoutez à cela une manette similaire et des jeux « identiques ».
A vrai dire, le fait que le dashboard soit exactement le même que celui de la Xbox One, et que la manette ait à peine changé, fait qu’il est très facile d’oublier que cette Xbox Series X est une « nouvelle console« . Pour Microsoft, c’est affirmé, la Xbox Series X est le prolongement de la Xbox One X, une Xbox One encore plus puissante en somme, mais pour le joueur, on a tendance à se retrouver un peu trop en terrain connu sur tous les plans, et l’absence de vrai jeu next-gen constitue alors clairement un défaut (et peut-être même une première dans l’histoire) ici.
Un monstre de design et de silence
Alors non, cela ne veut aucunement dire que la Xbox Series X n’est pas digne de votre curiosité. Au contraire, la console de Microsoft est un vrai modèle de conception, avec un fonctionnement ultra-silencieux et des jeux qui se jouent désormais de manière idéale, avec non seulement des chargements éclairs, mais aussi quelques améliorations techniques sur certains jeux, comme Gears 5, Assassin’s Creed Valhalla, Gears Tactics ou encore Forza Horizon 4.
Alors non, le côté « Optimized » ne va pas transformer par magie votre jeu Xbox One de 2018 en un jeu next-gen, mais on va quand même profiter de quelques améliorations, avec des textures plus riches, un frame rate plus constant et/ou plus élevé…
Dans le cas de Gears 5, on a ainsi l’impression de jouer à la version Ultra sur PC, mais entre nous, le jeu était déjà très impressionnant sur Xbox One X, et il faudra souvent zoomer sur tel ou tel détail pour déceler réellement le changement graphique car en pleine action (et sans les indications en temps réel de certaines chaînes spécialisées), cela parait assez semblable à ce que l’on connaissait déjà. Mieux certes, mais pas renversant non plus. Bonne nouvelle en revanche du côté de certains titres qui tournent (enfin !) en 4K et 60 fps sur cette Xbox Series X (et même 120 fps sur certains jeux… mais il faut avoir la TV/le moniteur qui va avec).
En ce qui concerne sa (sur)puissance, pour l’heure, il est absolument impossible de juger, puisque la Xbox Series X ne propose pas le moindre jeu next-gen. De par sa fiche technique, on imagine que la machine est une petite bête de puissance, sans doute un peu plus puissante que la PS5, mais seul l’avenir permettra d’en juger, et les tests de Digital Foundry nous permettront sans doute de visualiser ce petit pixel en plus, cette ombre mieux gérée ou encore ce détail plus visible lorsque l’on zoome en 4x sur un screen bien spécifique de telle ou telle version d’un même jeu.
On espère que des titres parviendront rapidement à faire l’éblouissante démonstration de la puissance de la Xbox Series X, mais pour l’heure, il est difficile d’émettre un quelconque jugement sur la puissance de la machine. C’est pour cela qu’il est finalement très compliqué de « tester » cette Xbox Series X, puisqu’à défaut de pouvoir tester de « vrais » jeux, on a peu l’impression de manipuler une nouvelle console en accès anticipé.
Un Quick Resume efficace… quand il marche
Idem en ce qui concerne la fonction Quick Resume, qui permet de basculer d’un jeu récemment joué à un autre, en une poignée de secondes, et de retrouver sa partie là où on l’avait laissée. Le tout fonctionne, plutôt bien même, puisque l’on peut basculer d’un titre à un autre en moins de dix secondes, mais l’ensemble est encore très aléatoire en terme de fiabilité.
En effet, il est là encore très compliqué de comprendre comment fonctionne réellement le Quick Resume. L’option est activée par défaut (et ne peut pas être désactivée) et semble se comporter un peu comme elle l’entend. Ainsi, parfois, le jeu lancé récemment se relance en mode Quick Resume, et parfois non.
De même, il est dommage de ne pas avoir la main sur les jeux présents dans cette section Quick Resume, puisque seuls les 5/6 derniers jeux lancés peuvent intégrer la liste, mais là encore, rien à l’écran n’indique quels sont les jeux concernés ou non. Il serait sympa de permettre à l’utilisateur de « marquer » les 4 ou 5 jeux avec lesquels il souhaite bénéficier en permanence de la fonction Quick Resume, et que la section en elle-même soit plus claire. Cela viendra peut-être avec une mise à jour future.
A noter en revanche qu’il est possible de trier sa liste de jeux pour ne faire apparaitre que les titres bénéficiant d’une optimisation Xbox Series X. Sympa pour savoir si l’on joue à la version ultime de son jeu préféré ou non.
Petit coup de gueule toutefois contre certains défauts de la Xbox One X, repris à l’identique par cette Xbox Series X. En effet, non seulement on retrouve ce même foutu gestionnaire de téléchargements instable et débile (et qui ne permet pas de lancer un jeu si une MAJ (de 12 Go souvent) est disponible), mais l’installation de certains jeux peut prendre 20, 30 40 minutes, voire même dépasser une heure. A cela s’ajoutent des options de capture toujours d’un autre temps, et incapables de rivaliser avec les possibilités offertes par… la PS4. A ce niveau là, la Xbox Series X est restée bloquée dans le passé, et c’est assez dommage.
L’oeil dans le rétro(gaming)
Dans la continuité de la Xbox One X, la Xbox Series X est elle aussi rétrocompatible. Comprenez par là que vous pourrez insérer certains jeux Xbox et Xbox 360 qui, après une mise à jour, pourront se lancer sur la console. Comme pour les jeux Xbox One, ces derniers profitent de quelques améliorations notables.
En effet, la Xbox Series X se charge d’offrir (d’elle même) une seconde jeunesse à nos jeux d’antan, sans la moindre opération nécessaire de la part des développeurs. La console se charge par exemple de délocker le frame rate lorsque cela est possible ou encore d’appliquer un « Auto HDR« , avec des résultats assez bluffants sur certains titres. A cela bien sûr, s’ajoutent tous les bienfaits du SSD en ce qui concerne les chargements.
Alors oui, c’est un vrai régal que de pouvoir relancer de temps en temps certains jeux d’il y a 10 voire 15 ans, et de les rejouer sous un nouveau jour… mais cela doit rester de l’ordre du bonus, et peu sont ceux à vouloir débourser 500€ pour jouer à Crimson Skies, à Black, à Jade Empire, au premier Assassin’s Creed, à Burnout Revenge, à Driver San Francisco, à Fusion Frenzy ou encore à F1 2014. La feature est vraiment très cool oui, mais cela doit constituer un « plus » selon nous, et non pas un argument de vente principal.
La Xbox Series X, on achète ou pas ?
D’un strict point de vue hardware, la Xbox Series X est une merveille de conception, à la fois sobre et élégante (à condition de la mettre debout…) et on devine une architecture parfaitement pensée par Microsoft. Les Xbox One S et X étaient déjà un modèle du genre. Toutefois, en souhaitant à tout prix faire de sa Series X une Xbox One X « Turbo« , Microsoft flingue totalement l’effet de surprise, de nouveauté, de curiosité et même d’excitation, qui accompagne les premiers allumages d’une nouvelle console.
L’interface est identique, la manette (à deux ou trois détails près) est la même, les jeux sont identiques… Difficile donc de se dire que l’on a une « nouvelle » console reliée à sa TV. Bien sûr, la Xbox Series X permet déjà de profiter de jeux en version « Optimisée », de rejouer (de la meilleure des manières) à ses anciens jeux favoris, mais on ne nous enlèvera pas de l’idée qu’une nouvelle console se doit d’être accompagnée de 2 ou 3 jeux propres à la machine. Garder un oeil sur l’héritage, c’est une très bonne chose, mais dommage toutefois de la part de Microsoft de ne pas avoir également su donner d’emblée un aperçu du futur.
Alors oui, ces prochains jours, certains vont nous abreuver d’analyses complexes des différentes capacités techniques de la Xbox Series X, avec des graphiques, des zooms, des schémas, des tests de framerate… mais cela ne devrait tout simplement pas être nécessaire. Depuis notre canapé, nous devrions tout simplement pouvoir pointer l’écran du doigt et dire : « Voilà la raison pour laquelle vous devriez acheter cette nouvelle console !« . A l’heure actuelle, et en attendant les « vrais » jeux et à défaut de réelles nouveautés (hormis le SSD), la Xbox Series X permet (et pas qu’un peu) de profiter de la meilleure expérience Xbox jamais proposée par Microsoft. Vous voilà prévenus.
Test réalisé à partir d’une version commerciale de la Xbox Series X, achetée par nos soins, et qui n’a donc pas été fournie gracieusement par Microsoft.