Dans quelques jours, la nouvelle Xbox Series S sera disponible dans toutes les bonnes échoppes françaises. Rappelons qu’il s’agit là de la plus petite Xbox jamais mise au point par Microsoft, mais qui se veut malgré tout une console next-gen. Pourtant officiellement moins puissante que la Xbox Series X, et faisant le choix du « 100% numérique », la Xbox Series S promet malgré tout une expérience de jeu nouvelle génération, portée notamment par son SSD. Le test de la Xbox Series S, c’est là, juste en-dessous !
Le test de la Xbox Series S
Il y a quelques semaines, nous nous montrions très sceptiques vis à vis de cette Xbox Series S. Une console 100% numérique, dotée de seulement 512 Go de SSD (et même 362 Go en réalité), dont la fiche technique était inférieure à celle d’une Xbox Series X, et qui affiche même moins de « Tflops » qu’une Xbox One X (4 Tflops contre 6 Tflops). De quoi soulever quelques sérieuses interrogations… Après avoir pu prendre la bête en mains sur certains jeux (« Optimized » ou pas), alors oui la petite Xbox est très jolie, très compacte, très rapide, mais si vous voulez en prendre plein les yeux, il faudra clairement opter pour la Xbox Series X… ou bien garder encore un peu votre Xbox One X. Explications.
Côté look, la Xbox Series S dispose d’un design plus « traditionnel« , par rapport à la Xbox Series X, avec une finition blanche assez réussie dans l’ensemble, même si la grille d’aération noire aurait gagné à être un chouia plus travaillée. Le packaging est très réussi, moins premium que celui de la Xbox Series X (forcément), mais davantage travaillé (et protégé) que celui de la PS5. Côté positionnement, la Xbox Series S peut être installée à la verticale, mais elle a été pensée pour être posée de manière horizontale.
Une Xbox Series S sans lecteur optique donc, et doté d’un SSD de 512 Go, lequel offre en réalité à l’utilisateur un stockage de 362 Go. Ce n’est pas forcément énorme, quand on sait que certains jeux atteignent déjà les 100 Go, mais cela permet malgré tout de stocker une petite dizaine de jeux divers et variés, ce qui reste relativement correct, notamment au vu du positionnement de cette Xbox Series S.
En effet, Microsoft l’a toujours affirmé, la petite console blanche est avant tout destinée à ceux qui veulent mettre un pied dans la next-gen, sans se ruiner, et qui sont prêts à accepter divers sacrifices en ce qui concerne les performances techniques à l’écran. Car oui, si on savait déjà que la résolution allait être inférieure (4K pour la Series X/One X contre 1440p pour la Series S), la petite console de Microsoft ne permet pas non plus de bénéficier des mêmes détails à l’écran… qu’une Xbox One X.
Xbox Series S : du potentiel oui, mais…
En effet, si le SSD et la Velocity Architecture de la Xbox Series S est à la hauteur de celle de la Xbox Series X (soit une expérience assez phénoménale en terme de vélocité), la Xbox Series S n’est pas capable d’afficher le même niveau de détails que la Xbox Series X. Normal me direz-vous, sauf que cette petite Xbox, pourtant next-gen, ne parvient pas non plus à restituer une expérience similaire à la Xbox One X.
Sur un panel de jeux Xbox One divers et variés, la Xbox Series S se place toujours derrière la Xbox One X… et pas seulement en terme de résolution. En effet, sur Gears 5, le jeu est moins riche au niveau des textures, les ombres sont moins détaillés… Sur Forza Horizon 4, même constat, avec des textures moins propres, un horizon beaucoup moins net, idem sur F1 2020, avec une expérience de jeu vraiment différente sur Series S, avec un jeu beaucoup moins détaillé…
Alors oui, la Xbox Series S est taillée pour fonctionner sur un écran Full HD ou un moniteur 1440p, mais on était quand même en droit d’attendre des performances à la hauteur de la current-gen non ? De même, quand on voit que certains jeux (comme Devil May Cry 5 Special Edition) ne permettront pas le ray-tracing sur Xbox Series S, on se prend déjà à avoir peur pour les futurs jeux next-gen à venir. Rappelons que Flight Simulator devrait arriver un jour sur les nouvelles Xbox, et qu’on a déjà bien du mal à le voir tourner (sans d’importants sacrifices visuels) sur cette Xbox Series S…
A l’usage, la Xbox Series S reste très agréable, avec notamment un SSD vraiment appréciable, mais on a un peu de mal à comprendre son positionnement réel, clairement pas assez aboutie pour les gamers, mais pas forcément très intéressante non plus pour les néophytes…
A noter que si vous branchez la Xbox Series S sur un écran 4K, cette dernière procédera à un upscaling pas toujours très gratifiant pour les rétines… Il vaut donc mieux la relier à un écran Full HD ou à un moniteur 1440p, même s’il est évident que certains brancheront la console à l’écran 4K qui trône fièrement dans le salon depuis le lancement de la PS4 Pro et/ou de la Xbox One X. Autant dire que ceux qui persistent à penser que la Xbox Series S est une Xbox Series X sans lecteur physique et moins de stockage, et qui se limite à des jeux en 1440p, se trompent lourdement.
Pour la petite info, malgré son côté 1440p, de nombreux jeux tournent en réalité en Full HD (et 60 fps, heureusement) sur Xbox Series S, c’est le cas de Sea of Thieves, de Forza Horizon 4, de For Honor… et même de Fortnite.
Côté manette, pas de gros chamboulement ici, avec une manette assez semblable au pad Xbox One, le bouton Share en plus, sans oublier une croix directionnelle revue et corrigée ainsi que des grips plus présents. A l’usage, la manette reste toujours aussi agréable, c’est sans doute la meilleure manette du monde à l’heure actuelle, mais les options de capture sont toujours aussi limitées, et la croix fait vraiment un vacarme d’enfer, en plus de ne pas être aussi agréable à l’usage que son look le laisse présumer. Comme pour l’interface (et les jeux), le fait de ne pas changer de manette ne contribue pas franchement à avoir l’impression de manipuler une « nouvelle » console.
Xbox Series S, une console bourrée de paradoxes ?
Alors oui, on entend dire que la Xbox Series S est faite pour ceux qui jouent à Fortnite, à Rocket League et à FIFA… Mais même dans ce cas, ceux-ci n’ont-ils pas meilleur compte de faire l’acquisition d’une Xbox One S (ou mieux, d’une Xbox One X), qui sera (beaucoup) moins chère, mais qui offre également davantage de stockage… et un lecteur Blu-Ray 4K. En fait, la Xbox Series S est une console assez paradoxale, tant les avantages avancés par Microsoft semblent d’ores et déjà caduques.
Le géant de Redmond évoque ainsi une « vraie console next-gen« , mais cette dernière est déjà incapable de retranscrire la même expérience de jeu que sur la génération précédente. Outre la résolution (ce qui est « normal »), les jeux sont également moins détaillés, avec parfois un frame rate inférieur aux mêmes jeux sur Xbox One X… On a donc un peu (beaucoup en fait) de mal à imaginer cette Xbox Series S faire tourner les prochains gros jeux next-gen, sans avoir à effectuer de très lourds sacrifices par rapport à la Xbox Series X.
On entend également ça et là que la Xbox Series S est « taillée pour le Xbox Game Pass« . Alors oui, son SSD fait qu’il est ultra agréable de passer d’un jeu à l’autre, avec des chargements éclairs et le Quick Resume. Toutefois, la console n’offre que 362 de stockage, ce qui est assez léger pour une console qui impose de télécharger l’intégralité de sa ludothèque. Pour la petite histoire, les nouvelles Xbox Series reprennent le même gestionnaire de téléchargement (infect) de la Xbox One. Dommage de ne pas avoir songé à améliorer la chose tout de même…
Par ailleurs, comme sa grande soeur, la Xbox Series S est « rétrocompatible« . Elle est donc en mesure de permettre aux joueurs de profiter de leurs jeux Xbox, Xbox 360 et Xbox One. Le hic, c’est que ces derniers devront forcément être téléchargés au format numérique… En effet, sans lecteur de disque, impossible de jouer à ces jeux Xbox trouvés à bas prix en vide grenier, ou encore à ces jeux Xbox 360 que vous conservez précieusement depuis quelques années, il faudra impérativement les acquérir (et au prix fort bien souvent) via le Microsoft Store.
Impossible également de vous faire prêter le moindre jeu, de revendre le moindre jeu, ou d’acheter le moindre jeu d’occasion… Pour tous les jeux, il faudra également passer impérativement par la case « téléchargement« , et ceux qui disposent d’une petite connexion mettront de très longues heures (voire jours…) pour télécharger les jeux les plus volumineux… Au final, à nos yeux la Xbox Series S impose bien trop de contraintes au joueur (gamer comme néophyte), y compris par rapport une simple Xbox One S ou à une Xbox One X, pour se montrer réellement digne d’intérêt.
Xbox Series S, on achète ou pas ?
Esthétiquement, la Xbox Series S est une très (très) jolie petite Xbox, que l’on a aussitôt envie d’adopter. Toutefois, son côté 100% numérique pose d’emblée les différentes contraintes que l’on connait, mais la console n’est pas forcément aidée non plus par un stockage assez faible, des contraintes d’interface qui datent de la génération précédente, mais aussi (et surtout) des performances inférieures à ce que l’on espérait. Certes, on savait que la résolution serait plus faible, mais on n’imaginait pas qu’il allait être moins agréable visuellement parlant (hormis pour les chargements évidemment) de jouer sur Xbox Series S que sur Xbox One S (et encore plus, que sur Xbox One X), sans parler du manque de « polyvalence » de la machine (pas de lecture de films au format Blu-Ray, rétrocompatibilité physique impossible…).
Mais, comme pour la Xbox Series X, l’un des gros défauts de cette Xbox Series S, c’est d’avoir été lancée sans le moindre jeu véritablement next-gen. Les premiers acheteurs sont donc contraints de rejouer à leurs anciens jeux (Gears 5, Forza Horizon 4, Halo…), et à des jeux cross-gen (Assassin’s Creed Valhalla, DiRT 5, Yakuza: Like a Dragon…), mais ne peuvent pas encore pointer du doigt l’écran de leur TV, en hurlant « voilà, c’est pour voir ce genre de jeu làààà que j’ai acheté cette nouvelle console !! »
Cela viendra, c’est certain, mais pour l’heure la Xbox Series S c’est surtout une Xbox One S boostée au SSD, capable de chargements d’une vélocité incroyable (mais vraiment), de proposer un Quick Resume ultra intéressant, du ray-tracing et du 120 fps sur certains titres, et dans un même temps incapable de restituer le même niveau de détails à l’écran qu’une Xbox One X, et de proposer une polyvalence équivalente à la One S. Il faudra donc se montrer encore un peu patient pour découvrir le côté « next-gen« (visuellement parlant) de cette Xbox Series S. Bref, si vous voulez vivre la vraie nouvelle génération Xbox, optez pour une Series X, vous ne serez clairement pas déçu, ni maintenant, ni même dans les mois/années à venir.
Test réalisé à partir d’une version commerciale de la Xbox Series S, achetée par nos soins, et qui n’a donc pas été fournie gracieusement par Microsoft.