Test Watch Dogs Legion : retour vers le futur… ou le passé ?
Officialisé par Ubisoft lors de l’E3 2019 et prévu pour le 6 mars 2020 initialement, puis retardé à la fin d’année 2020 avec des versions next-gen en plus, Watch Dogs Legion pointe enfin le bout de son nez. La série marque son arrivée en Europe, plus précisément à Londres. Cette fois c’est la branche d’Ubisoft Toronto qui se charge du développement de Watch Dogs Legion. Bourré de promesses, notamment sur son système de recrutement, l’air londonien apportera-t-il un vent de fraicheur à ce troisième épisode ? Réponse dans notre test complet !
Watch Dogs Legion, le test !
Exit les États-Unis des deux premiers épisodes. Direction l’Europe, plus précisément dans la capitale anglaise, Londres. L’intro du titre met en scène l’ancien espion Dalton Wolf, devenu membre de la branche londonienne de DedSec. Ce dernier tente de désamorcer une bombe placée dans le Parlement. Dalton découvre que plusieurs autres bombes sont disséminées dans des endroits stratégiques de la ville. Dalton et les membres de DedSec sont pris au piège et se font tuer par l’entité terroriste « Zero Day ». Suite à ses explosions, le gouvernement en place démissionne, laissant à Nigel Cass, chef d’Albion, un groupe paramilitaire prendre le pouvoir. L’ennemi d’Albion est de ce fait DedSec, accusée à tort. Sabine, la chef, qui a survécu à l’attaque, cherche à reconstruire DedSec.
C’est dans un contexte post-Brexit que ce Watch Dogs nous accueille. Ubisoft use de la narration environnementale. Malheureusement le jeu, tout comme Far Cry 5, nous laisse miroiter un contexte politique dans son histoire, il n’en est rien. C’est dans ses décors et ses affiches dans Londres que Watch Dogs Legion nous raconte le plus de choses, pas dans son scénario. En effet en dépit d’une narration et d’un contexte élaboré, le tout n’est pas très passionnant à découvrir. A contrario de Watch Dogs 2 qui avait une écriture surprenante par sa qualité, le rapprochant par moments aux productions de Rockstar Games dans son storytelling. Legion n’arrive jamais à nous attacher à ses personnages, principaux et secondaires.
Malgré tout, certains perso jouables s’avèrent avoir chacun leur propre caractère, ce qui est un bon point. Vous l’aurez compris dans la globalité, l’histoire et la narration ne sont pas au niveau du soin apporté à ce Londres futuriste. Mention spéciale à Bagley, l’intelligence artificielle qui nous accompagne tout au long du jeu, ses dialogues s’avèrent bien écrits (contrairement au récent Immortals Fenyx Rising du même éditeur).
Révolution numérique
Manette en main, le gameplay est également moyennement convaincant sur certains points. Les combats au corps-à-corps sont plutôt réussis, même si tout ça manque de profondeur. Ubisoft surfe sur le côté très décalé de ses personnages jouables. En effet le gameplay se base sur le système de recrutement, chaque personne croisée pourra être recrutée, même nos opposants. Les gunfights ne sont pas désagréables, mais les sensations de tir sont moins bonnes que sur le premier Watch Dogs et se rapprochent plus de celles du deuxième épisode. L’IA des ennemis est clairement à l’ouest, il n’est pas rare de la prendre à défaut.
La conduite des véhicules, déjà pas terrible dans les deux premiers épisodes, est encore pire qu’auparavant notamment à moto et en voiture, en bateau c’est mieux. Les collisions avec les autres véhicules manquent de réalisme, il est plutôt rare de se faire stopper après un crash même important, les voitures ont tendance à rebondir à chaque impact. Angleterre oblige, faites bien attention de conduire à gauche et non à droite comme chez nous. Aux rayons des nouveautés de ce Legion, des passages en arachnobots sont de la partie, et c’est là que Watch Dogs Legion est plaisant, dans son côté hacking, dans le maniement des drones et autres gadgets.
Les phases d’infiltration occupent une grande place dans le système de jeu de Watch Dogs Legion. Elles sont exactement les mêmes que par le passé, à une différence près que désormais le joueur pourra s’infiltrer avec certains personnages qui ont accès à des zones en fonction de leurs vêtements à la manière d’un Hitman. Un bon point. Le système de vie des ennemis semble tout droit sorti de Far Cry New Dawn, qui lui-même, était largement inspiré de The Division en moins radical, en effet plusieurs types d’opposants seront de la partie.
On se retrouve donc avec une plus grande variété d’ennemis à savater. Un mode multijoueur devrait arriver en 2021, sans plus de précisions, avec notamment des combats entre gadgets, qui seront équipés d’armes et gadgets. La capitale anglaise se laisse moins facilement pirater que San Francisco ou Chicago dans le premier opus. Les possibilités d’hacking dans les précédents épisodes étaient bien plus nombreuses, notamment avec les feux de circulation ou les ponts. Legion se contente du strict minimum dans son piratage. Seuls quelques éléments comme les drones peuvent être piratés. Les énigmes d’hacking, sont une bouffée d’air frais dans la répétitivité des objectifs du soft. Jamais difficiles, mais bienvenues dans la longue aventure de ce Watch Dogs. Le système de recrutement mis en place permet de recruter n’importe qui, pour se faire il faudra mener une enquête, en fonction de l’emploi du temps de notre future recrue afin de grossir les rangs de DedSec. Chaque personnage jouable a ses propres caractéristiques, ce qui permet d’amener un peu de renouvellement dans le gameplay.
London Calling
Durant la vingtaine d’heures nécessaires pour compléter l’histoire de Watch Dogs Legion, on se retrouve trop souvent à faire la même chose. En effet tout au long de l’histoire, il faudra se rendre d’un point à un autre, le tout ponctué par quelques dialogues par franchement palpitants. Les objectifs de mission consteront à s’infiltrer ou non, dans certaines zones et pirater le matériel informatique. Basique, simple donc. En plus des missions qui permettront de voir le générique de fin, s’ajoutent des missions annexes, nombreuses mais encore une fois pas intéressantes, heureusement que Bagley pimente un peu nos péripéties à coups de blagues parfois bien senties. Les missions de recrutements consistent à mener une enquête afin d’aider nos recrues, la diversité des emplois du temps des différentes personnes est agréable à découvrir.
Et enfin les dernières types quêtes sont celles de libération, en effet il faudra aussi libérer les différents quartiers de Londres du joug de l’oppresseur Albion en menant différents objectifs, prendre des photos, se battre, pirater certains objets en autres. Ces dernières amènent un peu de diversité. Production Ubisoft oblige, des tonnes d’objets à récupérer seront encore et toujours de la partie. Enregistrements, documents et points de compétences. Ces points permettent d’acquérir et d’améliorer des compétences, des gadgets. Vous êtes d’ailleurs encouragés à utiliser tout ce que vous offre Watch Dogs Legion.
La monnaie du jeu est l’ETO, sans grande importance, puisque à part acheter des vêtements, l’argent n’est pas très utile. En plus de tout ce contenu qui vous offre des dizaines et des dizaines d’heures de jeu, des activités annexes sont de la partie comme jongler avec un ballon ou boire des bières, honnêtement ces activités n’ont aucun intérêt.
Watch Dogs 1984
L’aile technique d’Ubisoft Toronto réitère sa confiance dans son moteur maison, le Disrupt, utilisé sur les trois épisodes de Watch Dogs. Ce dernier sait parfois se montrer joli à regarder, notamment de nuit. Les éclairages sont plutôt bien rendus. Globalement en matière de graphismes le titre alterne le bon et le moyen, en effet à certains endroits de Londres, c’est plutôt beau et à d’autres c’est assez crade. La direction artistique de la capitale anglaise est une bonne surprise, la relecture d’un Londres façon futuriste fait mouche, elle arrive à sauver la technique parfois défaillante.
Sur PS4 et Xbox One classiques, le soft se permet même d’être moins beau que Watch Dogs 2, un comble. Du côté de la PS4 Pro et de la Xbox One X, c’est dans la plupart des cas, beau et fluide, malheureusement certains passages sont moins beau. Sur next-gen et PC, c’est bien mieux, graphiquement c’est très beau et avec du ray-tracing, les versions PS5 et Xbox Series S/X, Watch Dogs Legion tourne à 30 images par seconde stable. Notons que le titre supporte le HDR, ce dernier est bien géré. Vous l’aurez compris le titre souffle le chaud et le froid, cela dépendra de votre plateforme. Marque de fabrique des productions d’Ubisoft, encore beaucoup de bugs sont à dénombrer. Quelle que soit la version choisie, même après de nombreuses mises à jour.
Entamons le volet sonore, les compositions originales du jeu sont toujours dans le ton. Elles s’en sortent bien. Pour ce qui est de la sélection musicale, ce troisième opus est en deçà d’un GTA V ou d’un Watch Dogs 2 par exemple. Dommage, sachant que la moitié du temps le joueur sera en voiture à écouter les différentes radios du jeu. Les doublages en VO sont excellents, l’accent british est savoureux.
Pour ce qui est la version française, c’est assez aléatoire, alternant entre le bon et le moins bon. Globalement on vous conseille d’opter pour la VOSTFR, question d’immersion. Notons qu’Ubisoft a choisi Stephen Barton pour la composition musicale, ce dernier était déjà l’œuvre sur Titanfall 1 et 2 mais aussi sur le Star Wars de Respawn ainsi que sur Call Of Duty 4.
Notre avis concernant Watch Dogs Legion
Test de Watch Dogs Legion réalisé sur une version numérique Xbox, achetée par nos soins.
Watch Dogs Legion
On aime
- Le système de recrutement libre
- Propre sur Xbox One X et PS4 Pro
- Beau et fluide sur PS5 et Xbox Series X/S
- Durée de vie
- VO excellente
- Le piratage, toujours aussi sympa
On aime moins
- Répétitif...
- Technique en souffrance...
- Très générique
- La même structure Ubisoft, encore et toujours...
- La VF...
- Conduite et IA horribles...