Test Trials of Mana : un excellent jeu dans un mauvais remake ?
Après une refonte (ratée…) de Secret of Mana en début d’année 2018, Square-Enix s’attaque ce mois d’avril 2020 à l’autre opus de la saga « Mana » de la Super Nintendo : Trials of Mana. Un nom qui ne vous dit peut-être rien, et pour cause, le jeu n’est jamais paru sur une autre console que la Super Famicom, sous l’appellation Seiken Densetsu 3. Un A-RPG dans la pure tradition « Mana », avec différents personnages à incarner, divers antagonistes, des combats en temps réel, un charme fou… Qu’en est-il de ce remake de Trials of Mana ? Notre test !
Le test de Trials of Mana sur PS4 et Nintendo Switch !
Dans Trials of Mana, on n’incarne pas seulement une triplette de héros (comme dans Secret of Mana), puisque l’on doit choisir en début de partie de créer un groupe de trois aventuriers. On peut ainsi opter pour le chevalier Duran, la magicienne Angela ou Kevin un loup-garou désavoué par son propre père. On peut aussi opter pour la petite Charlotte, le voleur Hawkeye, sans oublier Riesz, la capitaine de la garde des amazones de Rollanto.
Du beau monde donc, sans compter que le choix effectué en début de partie influera directement sur le « grand méchant » du jeu. On pourra ainsi affronter le sorcier pourpre (avec Duran notamment), l’Avale-Mort ou encore la méchante Belladonna (et ce n’est pas celle à laquelle vous pensez, bande de petits cochons !).
Toutefois, bien que Trials of Mana propose un panel de six personnages à découvrir, n’espérez pas découvrir une aventure radicalement différente à chaque fois. La trame principale reste la même, mais on profite toutefois d’un prologue différent, et de trois fins. C’était déjà le cas sur la version 16 bits, c’est encore le cas ici, et c’est tant mieux, car cela offre pas mal de possibilités côté rejouabilité.
Souvent pas très beau, parfois bien laid…
Remake oblige, c’est techniquement que beaucoup attendaient ce Trials of Mana. Et à ce niveau, autant être sincère, beaucoup risquent d’être un peu, voire très déçus. En effet, exit la vue plongeante de Seiken Densetsu 3, et place à un environnement tout en 3D, avec une caméra qui fait son possible pour offrir un maximum de visibilité au joueur.
En effet, si les combats sont toujours en temps réel, avec des ennemis bien visibles sur l’aire de jeu avant de démarrer l’affrontement, force est d’admettre que dans les environnements un peu cloisonnés, Trials of Mana a bien du mal avec sa caméra. Cette dernière empêche parfois (souvent) de bien voir l’action. A cela s’ajoutent des combats dynamiques certes, mais qui manquent cruellement de punch (coucou Final Fantasy VII Remake !), et qui s’avèrent même franchement longuets (pour ne pas dire chiants) face aux boss…
Visuellement, si le character design est réussi, tant au niveau des alliés que des ennemis, les environnements de ce Trials of Mana sont relativement cheap, voire franchement vilains parfois… Entre les retards d’affichage, les textures floues et les textures sans le moindre détail, difficile de se rincer l’oeil ici. L’ensemble reste coloré, mignon, tout ce qu’on veut, mais la 3D est vieillotte et le jeu manque cruellement de finition par endroits.
Un remake très fidèle… trop fidèle ?
Contrairement à Final Fantasy VII Remake ou Resident Evil 3 Remake, ce Trials of Mana version 2020 est très fidèles au jeu d’origine. On y retrouve donc la même narration, la même histoire, les mêmes séquences de jeu, et c’est plutôt un très bon point. Certes, avec son côté « 3D » un peu simplet, on perd tout le charme de l’opus 16 bits, mais l’aventure reste agréable, et plutôt simple. Le joueur est pris par la main tout au long du jeu, et il est impossible de se perdre ici, grâce à des marqueurs qui indiquent clairement où se rendre pour faire progresser l’intrigue.
Le challenge n’est pas des plus relevés non plus, et on profite donc d’un Action-RPG à la fois simple et accessible. Dommage toutefois que, contrairement à l’opus originel, ce Trials of Mana 2020 ne propose pas le moindre mode multijoueur… Impossible en effet de jouer à plusieurs en local ou même en ligne. Dommage…
Côté durée de vie, Trials of Mana nécessite une bonne vingtaine d’heures pour être bouclé. Le fait de pouvoir créer une escouade de trois personnages (à partir de six héros) permet de recommencer l’aventure plusieurs fois pour découvrir de nouvelles manières de jouer, en privilégiant par exemple la magie à la force brute.
On regrette quand même que l’ensemble manque clairement d’ambition, avec un remake fidèle certes, et quelques nouveautés en prime, mais qui conserve des mécaniques de jeu très (très) vieillottes, et une mise en scène parfois étonnante, avec des transitions assez improbables… A titre de comparaison, le remake de Zelda : Link’s Awakening est un parfait exemple de remake qui respecte l’oeuvre originale, tout en apportant ce qu’il faut de nouveautés et de modernité (et de chutes de frame rate aussi, mais ça c’est moins bien…).
Bon, Trials of Mana, j’achète ou pas ?
Bref, moins raté que le remake de Secret of Mana, ce Trials of Mana n’est pas une franche réussite non plus. C’est gentillet, mais sans plus. Certains diront que le charme « Mana » suffit et que la licence n’a pas pu bénéficier d’un budget assez élevé pour en faire un vrai remake…
Pas très beau, Trials of Mana manque également de pêche, de dynamisme… Tout est assez lent, assez hâché, au niveau des animations oui, mais aussi au niveau du rythme global, avec des cutscenes mollassonnes et des temps de chargements très fréquents (mais pas très longs).
Toujours est-il que ce remake n’est pas désagréable à parcourir, à condition de ne pas être trop exigeant (sur à peu près tous les points), mais il souffre de nombreux défauts pour être simplement considéré comme un « bon jeu« . Pour profiter pleinement du jeu, et de son charme d’antan (absent dans ce remake), on vous conseillera mille fois la compilation Collection of Mana (sur Nintendo Switch), qui regroupe les vrais Secret of Mana et Trials of Mana, en plus de Mystic Quest sur GameBoy.
Notre avis concernant Trials of Mana
Test de Trials of Mana réalisé à partir d’une version commerciale sur Nintendo Switch, achetée par nos soins.