Très désirée par les fans de films d’horreur, cette troisième itération de l’anthologie Dark Pictures est attendue au tournant. Notamment pour son contexte très alléchant, en pleine Guerre d’Irak, dans un contexte très tendu après les attentions de New York en septembre 2001. Malgré deux épisodes très controversés sur leurs qualités, Supermassive Games a réussi à fédérer une petite communauté très friande de ce genre d’expérience. Coup d’épée dans l’eau ou coup en plein coeur ? Eléments de réponses avec notre test de House of Ashes !
House of Ashes, le test !
Le troisième épisode l’anthologie The Dark Pictures nous emmène dans un sous-genre de l’horreur différent des deux autres opus. En effet, exit les groupes de jeunes, direction l’Irak, en 2003, dans un contexte post 11 septembre 2001. Place aux soldats américains, en pleine guerre contre l’armée irakienne de Saddam Hussein. Ces forces spéciales américaines sont à la recherche d’armes de destruction massive, vous incarnez plusieurs personnages comme d’habitude avec différents points de vue et personnalités.
Eric King, qui est lieutenant-colonel dans l’US Air Force, ce n’est pas un militaire mais plutôt un ingénieur, il va chapeauter toute la petite équipe à votre disposition. Très hautain, mais doté d’une sensibilité énorme surtout quand il s’agit de s’adresser à sa femme, qui elle aussi fait partie de l’aventure. Cette dernière répond au doux nom de Rachel, elle est agent de terrain de la CIA. Mais elle est aussi séparée de son mari Éric depuis une année, ils sont cependant encore mariés. Rachel entretient une relation avec Nick Kay, sergent des Marines, lui aussi jouable. Nick fait la paire avec son ami et coéquipier Jason Kolchek. Ce dernier est très remonté contre les Irakiens et très pro-américain.
Le dernier personnage est Salim Othman, un soldat de l’armée irakienne, c’est de mémoire une première dans l’histoire du jeu vidéo notamment parce qu’il est le premier soldat de l’armée de Saddam Hussein qu’on peut « jouer ». C’est plutôt rafraichissant d’avoir son point, même si vous le verrez assez vite, que le contexte de Guerre en Irak est rapidement éclipsé.
D’autres personnages plus mineurs feront leur apparition, on croisera des visages connus déjà vu dans l’anthologie. L’escouade va vitre se rendre compte que ce n’est pas des armes chimiques qu’ils vont trouver mais tout autre chose, plus terrifiant. Rachel incarnée par Ashley Tisdale, heureusement pour elle sa performance s’améliore au fil des heures. Le jeu d’acteur du cast est très efficace, la narration elle, est de qualité, haletante de bout en bout malgré quelques problèmes dans l’enchainement des scènes. L’écriture est bonne sur la durée, l’intrigue traine toujours quelques petits clichés, dont on s’accommode volontiers vu l’ambiance proposée. Les claustrophobes abstenez-vous car vous naviguerez souvent dans des espaces très confinés.
L’illusion du choix
House Of Ashes se joue comme n’importe quel titre du genre, en exécutant des QTE et des choix en un temps donné, plus ou moins long selon le mode de difficulté choisi. Malgré cet aspect film interactif, Supermassive Games a voulu donner un peu plus de liberté au joueur. Notamment sur sa gestion de la caméra, terminé les caméras fixes, place à la caméra libre. Le titre se joue comme un jeu à la troisième personne sauf qu’ici c’est comme dans un train fantôme, certes la gestion de cette dernière est libre mais il faudra très souvent juste avancer en allumant sa torche ou son briquet pour y voir quelque chose dans l’obscurité. Ce nouveau point de vue peut être vu comme casse-cou, puisque la caméra peut se bloquer dans les décors mais elle est essentielle pour l’immersion.
En effet, elle permet de décupler la sensation de peur et de stress. L’aspect claustrophobie est très largement renforcé, un bon point donc. Si vous êtes un habitué de ce genre de jeu vous ne serez pas dépaysé. En général le titre vous donne plusieurs chances avant de complètement condamner vos personnages. Les morts de vos protagonistes sont d’ailleurs évitables grâce à la collecte de tableaux qui annoncent un futur plutôt peu enviable. Veillez à bien fouiller votre environnement, c’est une question de survie. Vivre ou mourir . À vous de choisir !
The Descent
House Of Ashes nous propose plusieurs configurations pour nous faire peur. Comme d’habitude dans cette anthologie, vous avez la possibilité de jouer seul ou à plusieurs dans un mode soirée télé, jusqu’à 5 joueurs. Chaque joueur pourra incarner un personnage. Ce mode fonctionne toujours très bien, c’est encore une vraie réussite. Évidemment l’expérience est courte, entre 5 et 7 heures sera nécessaire pour en voir le bout. La rejouabilité est évidemment de mise, malgré toute l’intrigue sera plus ou moins la même, la seule différence est que vous pouvez tuer ou garder en vie chaque membre de cette équipe. Il faudra être très attentif et ne jamais laisser sa manette ou son clavier de côté. Si vous êtes un adepte des succès et trophées, il faudra refaire le soft plusieurs fois.
En plus de l’aventure, il faudra récupérer des secrets et autres collectibles tout au long de cette épopée, ces derniers vont donneront accès à des informations supplémentaires sur le contexte de cette étrange folie. Ils vont débloqueront certains bonus aussi comme une interview d’Ashley Tisdale et plein d’autres joyeusetés très sympas pour comprendre la conception d’House of Ashes. Certains contenus additionnels sont d’ailleurs accessibles uniquement en finissant le jeu en mode cauchemar. Ce niveau de difficulté est déblocable après avoir fini une fois le nouveau bébé de Supermassive Games.
La maison de cendres
Techniquement, House Of Ashes est fluide dans la majorité des cas, sauf entre les scènes. Les chargements entre les différentes scènes mettent le jeu à mal, un peu moins sur next-gen et PC. Par contre les textures qui mettent du temps à apparaître concernent toutes les plateformes, mais rien de bien gênant pour l’immersion. Visuellement, c’est souvent joli notamment dans sa gestion des lumières et de ses plans.
Malheureusement, House Of Ashes souffre de graphismes inégaux quelque fois, toutefois le plaisir de jeu n’est pas amoindri par ces quelques soucis techniques. Les visages sont très bien modélisés sauf Rachel au début du jeu qui ressemble à une poupée de cire. Au final l’expérience reste visuellement réussie malgré quelques accros.
Le titre de Supermassive Games s’apprécie bien mieux en VO, puisque le soft a été réalisé en performance capture. Irak oblige, vous entendrez quelques fois de l’Arabe, un plus pour l’immersion. Les voix françaises sont correctes sans plus, avec quelques ratés comme dans les autres épisodes. Pour ce qui est des musiques, elles sont discrètes mais c’est voulu pour mettre la pression au joueur et renforcer l’immersion et la solitude. Côté bruitages, le tout est excellent, les bruits glacent le sang. Bref c’est du tout bon pour la bande-son, et c’est tant mieux pour une expérience qui mise tout sur son atmosphère oppressante et suffocante.
Notre avis concernant House of Ashes
Il aura fallu donc 3 épisodes pour que Supermassive Games arrive enfin à proposer une expérience aboutie et ultra immersive. House Of Ashes est bourré de charme, une ambiance délicieusement terrifiante, des performances d’acting ainsi qu’une intrigue qui met en haleine de bout en bout. Le dernier-né du studio britannique n’est malheureusement pas dénué de défauts. En effet, quelques soucis techniques d’ordre mineur sont à dénombrer, comme un affichage tardif des textures et un enchainement entre certaines scènes pas toujours au top. Malgré tout, The Dark Pictures Anthology: House of Ashes est vraiment une expérience à vivre pour tous les amateurs de cinéma d’horreur et d’espaces confinés. Une belle réussite en attendant le dernier épisode de la saison 1 de cette anthologie, The Dark Pictures Anthology: The Devil In Me, qui sortira en fin d’année 2022.