Test Sonic Superstars : comme avant, mais en (un peu) moins bien
Comme de nombreux (vieux) joueurs, vous avez sans doute connu la naissance de Sonic the Hedgehog, au début des années 90 sur SEGA Mega Drive. Rapidement, le hérisson bleu est devenu la mascotte de la firme nippone, et le plus sérieux rival à une autre mascotte, de chez Nintendo cette fois : Super Mario. En cette fin d’année 2023, les deux héros vidéoludiques sont de retour, avec un tout nouveau Super Mario Bros. Wonder chez Nintendo, mais aussi un certain Sonic Superstars chez SEGA. Deux jeux de plateformes en 2D « comme avant« , avec un peu de modernité et de multijoueur. C’est parti pour le test de Sonic Superstars !
Test Sonic Superstars : un opus à l’ancienne, saupoudrée de modernité
A l’instar d’un Turk182, vous vous souvenez peut-être de ces journées passées à profiter de ces « bons vieux jeux d’avant » au début des années 90, sur un petit téléviseur cathodique dans la chambre, voire sur la grosse télé du salon pour les plus chanceux. Une des époques bénies du jeu vidéo, qui a vu naitre de nombreux chefs d’œuvre comme Super Mario World, Sonic the Hedgehog, Mega Man X, Super Castlevania IV, Super Probotector… Aujourd’hui, c’est donc Sonic qui signe son retour, avec un hommage très appuyé à cette même époque (parce que « c’était mieux avant » et tout le monde le sait).
En effet, Sonic Superstars est un tout nouvel opus, inédit donc, qui renoue avec l’ADN initial du personnage. Comprenez par là qu’il s’agit d’un jeu de plateformes en 2D, dans lequel Sonic va devoir user de sa vitesse et de ses attaques spéciales pour venir à bout de l’infâme Robotnik. Celui-ci est accompagné ici par deux acolytes, à savoir Fang et Trip, une mystérieuse lézarde.
Si les premiers Sonic permettaient d’opter pour le hérisson bleu ou Tails, son renard de compagnon, dans cet épisode Superstars, on peut incarner également Knuckles ou encore Amy. Chacun dispose de caractéristiques bien spécifiques (Knuckles peut s’accrocher aux parois, Tails peut voler…), mais il y a fort à parier que ceux qui recherchent une expérience « à l’ancienne » vont opter sans la moindre hésitation pour le petit hérisson bleu de leur enfance.
Sonic Superstars s’étale sur une douzaine de niveaux, découpés en plusieurs actes, lesquels s’inspirent très largement de certains niveaux déjà vus il y a quelques décennies, via les Sonic de la Mega Drive ou le premier opus sur Master System. De quoi apporter une touche de nostalgie à ce nouvel épisode, sans pour autant faire l’impasse sur un peu de modernité.
Du nouveau avec de l’ancien
En effet, ce Sonic propose quelques petites nouveautés en termes de mécaniques de gameplay, avec notamment de chouettes passages en second plan, mais il a également tenu à revisiter certaines choses, comme les combats de boss ou encore les niveaux bonus. Tout n’est pas parfait, mais le jeu a au moins le mérite d’essayer d’apporter un peu de fraicheur.
Visuellement parlant, l’ensemble est plutôt agréable à l’oeil, mais il ne faut pas s’attendre à un déluge d’effets spéciaux. C’est propre, c’est net, c’est coloré, et certains passages très rapides nous rappellent cet émerveillement connu sur Mega Drive. Dommage toutefois que la caméra soit si proche de l’action. Certes, cela permet d’observer Sonic à merveille, mais cela entrave aussi la visibilité, avec pas mal de sauts effectués à l’aveugle.
A noter que la version Nintendo Switch a visiblement souffert d’un portage bien délicat, cette dernière étant un cran (voire deux) en dessous des moutures PlayStation et Xbox, en termes d’aliasing, de textures très pauvres, de résolution, de chargements…
Une expérience solo correcte, mais un multi inutile et ratée
Si Sonic Superstars propose une expérience solo complète, le jeu offre également de quoi se divertir à plusieurs. A l’instar d’autres titres de plateformes, le jeu est jouable à quatre simultanément. Là, la caméra a tendance à reculer, mais on sent très vite que l’ensemble n’a pas été calibré pour le jeu à plusieurs, contrairement à un Rayman Legends ou un Kirby Adventure pour ne citer qu’eux. Le tout devient très vite illisible, avec des personnages qui ne cessent de sortir de l’écran de jeu.
Outre le mode coopération, Sonic Supertars propose également quelques mini-jeux, jouables à quatre sur une même console et jusqu’à huit en ligne. Des mini-jeux qui mettent en scène des petits robots que l’on pourra personnaliser via des objets acquis en jeu, mais là encore, l’ensemble ne convaincra pas grand monde. On y jouera peut-être vite fait une fois ou deux en famille, « pour tester », mais Sonic Superstars s’adresse essentiellement à celles et ceux qui cherchent un « nouveau Sonic 2D » en 2023.
Côté durée de vie, le syndrome « à l’ancienne » est bien là, puisque le jeu peut être bouclé en 3 ou 4 heures. A titre personnel, cela n’est pas un réel défaut, au vu de l’orientation même du jeu. Après tout, nos chers jeux d’époque se terminaient parfois en moins d’une heure, et cela ne créait aucun malaise, et n’empêchait aucunement de les relancer régulièrement… y compris encore aujourd’hui.
Toutefois, il faut admettre que SEGA a été trop gourmand avec ce Sonic Superstars, en le commercialisant à 60€… dans sa version de base. En effet, via les boutiques en ligne, on peut mettre la main sur divers objets bonus et autres packs « Deluxe », ce qui peut faire grimper la facture à plus de 80€. C’est beaucoup trop, et il est évident que de nombreux joueurs vont attendre une baisse de prix pour se laisser tenter (et on les comprend).
Au final, Sonic Superstars n’est pas « le grand retour de Sonic en 2D » qu’on espérait, mais il parvient toutefois à divertir le joueur, principalement en lui remémorant quelques souvenirs d’antan. L’ensemble est émaillé de nombreux défauts, y compris un certain manque d’originalité et d’audace, mais le jeu se laisse jouer malgré tout, bien porté qui plus est par une bande son plutôt agréable, et quelques passages bien sentis. Pas de quoi laisser un souvenir impérissable non, mais quand on connait le destin (tragique) de Sonic depuis les années 2000, c’est toujours bon à prendre.