Né au début des années 1980, j’ai (presque) 20 ans lorsque Silent Hill 2 débarque sur PS2. N’ayant pas forcément cédé aux sirènes de la licence sur la première PlayStation, je craque toutefois pour ce second opus, encensé (avant même sa sortie) par les magazines de l’époque. Et force est d’admettre que Silent Hill 2, sans lien direct avec le premier, était un excellent opus, nous proposant d’accompagner ce pauvre James Sunderland à la recherche de sa défunte femme Mary. Il ne tenait alors qu’au joueur de s’enfoncer dans l’épais brouillard de la ville, et de surmonter ses cauchemars innommables.
Silent Hill 2, (plus de) vingt ans plus tard !
En cette fin d’année 2024, et alors que Capcom a déjà recyclé (avec brio) bon nombre de ses Resident Evil, c’est au tour de Konami de jouer la carte remake avec Silent Hill 2. Laissé aux bons soins de Bloober Team, ce remake (disponible sur PC et PS5) faisait évidemment partie des titres les plus attendus de l’année. Parvenu dans notre PS5 Slim (et bientôt Pro ?) il y a quelques jours déjà, et adoubé par de nombreux confrères, il est grand temps de vous livrer mon avis concernant ce Silent Hill 2 Remake.
A l’inverse d’un Resident Evil, qui mise (trop) rapidement sur l’action, Silent Hill se veut un représentant du genre horreur psychologique, la vraie. Les premières minutes de ce Silent Hill 2 en sont un parfait exemple, avec le joueur qui va peu à peu, et de lui-même, s’enfoncer dans les méandres de cette ville si peu accueillante, au brouillard magnifié sur cette version PS5, mais toujours aussi mystérieux.
D’ailleurs, au premier abord, Silent Hill 2 Remake fait… lourdaud. En effet, ce cher James se meut de manière assez rigide, et force est d’admettre qu’au-delà de l’ambiance ultra-oppressante, les premiers pas ne font pas état d’un quelconque « wow » en réalité, visuellement parlant. Heureusement, cela va assez vite changer.
En effet, si la démarche reste toujours aussi rigide, le jeu affiche quant à lui des environnements plus travaillés une fois arrivé à Silent Hill. Ouf ! Là, on affrontera nos premiers ennemis, mais on pourra également explorer les environs, quand bien même le tout reste partiellement verrouillé. On apprécie tout particulièrement le fait de pouvoir briser la vitrine d’une boutique pour contourner une porte verrouillée, ou encore le fait de casser la vitre d’un véhicule pour récupérer un objet oublié sur le siège.
Sur notre route, on va croiser des ennemis oui, mais aussi des personnages plus amicaux, bien que très mystérieux. Tous errent plus ou moins contre leur gré dans cette ville maudite, à la recherche de réponses à leurs maux respectifs. C’est joliment travaillé, c’est souvent (très) dérangeant, et cela contribue à une ambiance résolument unique.
Un vrai jeu d’horreur… qui fait peur !
A ce sujet, si vous vous demandez si Silent Hill 2 Remake fait peur, la réponse est OUI ! En effet, de par son côté très sombre, mais aussi de par son ambiance sonore incroyable, Silent Hill 2 Remake est très immersif, à tel point qu’il n’est pas rare de pousser un petit cri d’effroi lors de certaines séquences.
Bien que doté de diverses armes au fil du jeu, le héros reste globalement fragile, et entouré d’ennemis difformes qui entretiennent une forme de stress permanent, accentué par les grésillements de la radio. Il arrive souvent de pousser un ouf de soulagement en découvrant qu’une porte est verrouillée, ou au contraire, de se préparer au pire en ouvrant une à une les diverses portes des toilettes par exemple.
Technique on l’a dit, les animations restent rigides (la marque de fabrique de Silent Hill), mais l’ensemble reste très agréable pour les yeux, hormis éventuellement la première demi-heure, un peu déroutante. Les environnements sont très détaillés, très crades également, et on prend un plaisir malsain à découvrir chaque recoin de la ville. La carte interactive est également de la partie, avec un James qui prendra le soin d’annoter cette dernière à la moindre occasion. C’est bien vu, c’est très pratique, et ça rajoute un côté très réaliste à l’ensemble.
Bonne nouvelle également côté gameplay, avec des phases d’action parfaitement retravaillées. On sent parfaitement la violence de l’impact lors d’un coup donné avec le bout de bois clouté, mais le feeling des armes à feu est lui aussi excellent. Attention toutefois, on reste dans un pur survival-horror, et il faudra donc mesurer ses attaques… quitte à parfois privilégier la fuite dans certaines séquences.
Bien que rigide, James peut courir, se retourner rapidement, et même effectuer une petite esquive en pressant la touche Rond. A noter également la possibilité de définir la difficulté des énigmes et des combats (de manière indépendante) pour adapter le jeu en fonction de ses préférences. Excellent.
Quelques menus défauts toutefois
On l’a dit, l’exploration a elle aussi été très joliment modernisée avec ce Silent Hill 2 Remake, mais on n’échappe pas à quelques (plus ou moins) petites longueurs. En effet, aussi immersif soit-il, Silent Hill 2 souffre (à nos yeux) de quelques passages vraiment longuets, et une forme de répétitivité peut venir s’installer. Idem du côté des ennemis, avec des monstres hideux certes, mais qui manquent de diversité, et qui contribuent à ce côté répétitif.
Silent Hill 2 propose également des combats de boss, et si certains s’avèrent très réussis, d’autres sont un peu moins inspirés, et on ne comprend pas toujours la bonne stratégie à adopter. Côté durée de vie, comptez une bonne quinzaine d’heures pour voir le fin mot de l’aventure, avec en prime plusieurs fins à découvrir. Dommage toutefois que le jeu n’incite pas davantage à la rejouabilité et que le titre traine à ce point en longueur sur certaines séquences (le labyrinthe…).
Pas de panique toutefois, ce qui ressort globalement de ce Silent Hill 2 Remake, c’est une pure ambiance malsaine à souhait, et une expérience vraiment effrayante, notamment si vous jouez au casque ou, comme nous, via les écouteurs Pulse Explore de PlayStation. A jouer donc, si vous aimez vous faire peur.