Test Shadow of the Beast PS4 : l’ombre du retrogaming
Après le très bon DOOM, c’est au tour d’un autre dinosaure du jeu vidéo de revenir sur le devant de la scène : Shadow of the Beast. En effet, fin des années 80, Psygnosis et Reflections (oui, le papa de Driver) proposent un jeu pour le moins exceptionnel sur Amiga, avec ce Shadow of the Beast d’une beauté assez sidérante, mais qui reste également pour de nombreux joueurs comme un jeu particulièrement difficile. Un jeu que l’on a également pu jouer sur MegaDrive, Master System, PC Engine et même Super Nintendo, avec Super Shadow of the Beast. Un peu moins de trente ans après la première version, la licence est de retour, en exclusivité sur PlayStation 4.
Shadow of the Beast, le test du remake !
Pour cet opus next gen Full HD 1080p, c’est un fan de la saga qui a décidé de redonner vie à cette dernière sur PlayStation 4, en collaboration avec les développeurs d’origine. Evidemment, il ne s’agit pas de proposer une version « Remastered » du titre paru sur Amiga, mais bien une toute nouvelle aventure, inspirée de cette légende du jeu vidéo.
Ainsi, dès les premiers instants, on découvre une technique revisitée, avec un jeu toujours en 2D bien sûr, mais qui bénéficie heureusement de nombreux effets de caméras et autres artifices visuels pour nous rappeler que nous sommes bien en 2016. Pour la petite histoire, on incarne Aarbron, un enfant enlevé à ses parents par un mage, qui, via des rites sataniques, a transformé le charmant bambin en une créature assoiffée de sang. En découvrant la vérité sur son passé, Aarbron décide de se venger, en affrontant ses maîtres.
A l’écran, l’ensemble parait toutefois assez fade et insipide lors des premières minutes de jeu, bien loin des quelques images plutôt flatteuses diffusées pendant le développement du jeu… Toutefois, en progressant, on découvre quelques très jolis environnements, avec une belle gestion de l’ombre et de la lumière notamment. On profite également parfois de quelques jolies séquences en arrière-plan, avec des personnages gigantesques ou simplement un coucher de soleil très réussi. On regrette toutefois une caméra un peu capricieuse, mais surtout un gameplay fichtrement rigide…
En effet, si Aarbron croisera quelques créatures esseulées sur sa route, le jeu repose finalement sur un système de scoring, avec des combats dans des arènes… en 2D. En d’autres termes, le joueur est coincé sur une petite aire de jeu, et il faut alors venir à bout de 10/20 ennemis, qui viennent de la droite et de la gauche. Le but est de trouver un certain rythme, pour éviter de se faire occire par l’ennemi de droite, pendant que vous trucidez celui de gauche… et c’est malheureusement ce qui arrive assez souvent. Le système de combat repose sur un timing assez précis si on souhaite viser le high-score, avec bien sûr un système de combos. On regrette des animations très (très) rigides par moments, et un système de contrôle assez bancal, qui fait que l’on sera parfois obligé de se faire toucher, les animations d’attaque étant parfois longuettes, et impossibles à annuler… Frustrant.
Bien sûr, entre les niveaux, Aarbron peut glaner différentes améliorations, avec de nouvelles attaques, davantage de puissance, une meilleure santé… Il existe également une attaque combo permettant d’enchaîner les ennemis à l’infini, à condition de garder le rythme imposé par le QTE, qui grandit crescendo. On profite également d’un système de contre-attaque très efficace (et très fluide pour le coup), mais l’ensemble reste malgré tout plombé par ces animations hachées et longuettes, et un système de combat intéressant, mais qui manque clairement de finition et de liberté.
Côté durée de vie, ce Shadow of the Beast est court…. très court même, puisque nous avons pu boucler l’aventure en difficulté « Normale » en 2h30 à peine… On y retrouve en effet une demi-douzaine de niveaux, assez inégaux d’ailleurs, avec un stage particulièrement long et labyrinthique… Bien sûr, il est impossible de récolter les nombreux bonus sur un seul passage, et le but consistera ici à rejouer les niveaux, pour améliorer son score d’une part, trouver des bonus dans les niveaux, mais aussi utiliser l’expérience acquise pour acheter les nombreux bonus dans la section adéquate.
On peut par exemple s’offrir la version Amiga d’origine (à jouer directement sur sa PS4 donc), mais aussi écouter l’OST du jeu, accéder à divers artworks, mais aussi à des dictionnaires qui vont permettre de comprendre le langage utilisé par les différentes tribus dans le jeu, complètement illisibles sans cela. On peut même profiter en vidéo d’un longrun du jeu d’origine pour ceux qui n’ont jamais eu le courage (le talent) de le terminer par eux-mêmes.
Bref, si on sent clairement tout l’amour de la saga dans ce Shadow of the Beast millésime 2016, on ne peut que pester face à un sérieux manque de finition globale, notamment au niveau du gameplay, trop rigide, et qui devient très rapidement frustrant. Cela sans parler bien sûr d’une durée de vie pour le moins rachitique, avec un héros qui manque quand même un peu de charisme… Certes c’est une bête, mais quand même…