Test Mutant Year Zero : Road to Eden sur Xbox One
Le X-Com post-apocalyptique de Funcom
Habitués aux MMO avec notamment Conan Exiles, mais aussi le plus controversé mais très original The Secret World, les norvégiens de Funcom se remettent aux jeux solo et aussi au tactical façon X-Com avec Mutant Year Zero : Road To Eden. Issu du jeu de rôle du même nom, le dernier bébé de Funcom parviendra-t-il à se démarquer du roi X-Com ?
Loin d’un Mad Max, les prémices de Mutant Year Zero se rapprochent davantage de Fallout (nooooon, pas Fallout 76….). Les survivants à cette apocalypse nucléaire ont vécu en autarcie au sein d’une Arche, sous la gouverne de l’Ancien, votre chef, vieux de plusieurs dizaines d’année, c’est le seul qui n’a pas muté, c’est un humain, l’un des seuls. Les seuls encore vivants sont tous différents (cochons, canards, humains transformés, goules…), en tant que mutants, ces derniers ont des capacités physiques ou mentales qui leurs permettent des actes hors du commun des mortels. Point de supers héros malgré nos mutations, ambiance survie à la dure avec des choix cornéliens.
Et cela ne s’applique pas que pour les mutations et leur utilisation, mais pour la colonie en elle-même qui perd peu à peu ses membres faute de nourriture, de médicaments ou de matériel technologique. Même votre matériel personnel risque de vous lâcher en pleine expédition, l’angoisse. Des expéditions ? Évidemment… L’Ancien répète à longueur de journée de ne pas sortir, trop dangereux, la Putrission rôde… Mais face aux manques, face aux groupes qui se créent au sein même de l’Arche et qui risquent de la faire exploser de l’intérieur, mais aussi face à l’Ancien qui fane lentement, votre mission, si vous l’acceptez, sera d’ouvrir les portes de l’Arche pour essayer de la sauver.
Le scénario reste un classique du genre, le monde dévasté par un incident nucléaire, on aurait pu s’arrêter là. Mutant Year Zero : Road to Eden se démarque par son point de vue narratif et la manière dont sont racontées les péripéties de nos mutants à tête de canard et de cochon. L’écriture des dialogues est très soignée, parfois empreinte d’humour gras ou bête, tantôt d’humour noir mais aussi de premier degré quand il le faut. C’est donc une réussite totale du côté des personnages très charismatiques, de l’histoire et sa narration.
Retombées nucléaires
Comment fonctionne le jeu ? C’est très simple, le gameplay s’articule autour de combats au tour par tour, d’exploration, de loot et de phases de dialogues. On pourrait qualifier le dernier bébé de Funcom de X-Com avec des canards et des cochons, mais ce serait une grosse erreur. Vu son propos mature, Mutant Year Zero : Road to Eden est particulier dans son genre, jamais totalement proche de X-Com, ni de Wasteland puisqu’il n’est pas autant RPG que ce dernier. Il se place comme unique en son genre. Contenant de vraies séquences de repos et d’action, il est tout à fait possible d’éviter les combats, pas tous évidemment. L’infiltration compte, et vous pouvez tout à fait, de peur de rencontrer une mort certaine, passer discrètement sans vous faire voir.
Oui, car la vue des ennemis est symbolisée à l’aide de cercle de vision qui change au gré des regards de ces derniers. Faites bien attention ça, car vous serez récompensés généreusement en expérience et loot aléatoire si vous attaquez sans vous faire voir, puisque c’est vous qui commencerez le combat qui se déroule au tour par tour, à l’ancienne donc. Les combats peuvent être facilités en fonction de votre niveau évidemment puisque vous évoluerez de batailles en batailles. Préparez-vous bien en vous rendant chez des marchands (armes, potions, améliorations d’armes etc…), en échange de ferraille qui symbolise la monnaie du jeu. L’exploration récompense les plus fouineurs en loot de qualité. Les combats sont très techniques et très difficiles, même en normal. Pour faire évoluer ses personnages, il faudra dépenser l’expérience acquise au cours du jeu pour acheter des compétences.
Canard laqué
Trois modes de difficulté sont disponibles. Le jeu réclame beaucoup de concentration et dextérité, le jeu n’est pas évident même en mode normal. Le joueur pourra choisir entre normal, difficile, extrême, ainsi qu’ajouter l’option « mutant d’acier », ce dernier mode contient la mort permanente et pas de sauvegarde manuelle. Le jeu est parfaitement calibré, grâce à ces combats passionnants, le temps passe vite. Une grosse quinzaine d’heures seront nécessaires pour venir à bout du mystère qui entoure l’histoire de ces mutants. Cela à travers la vingtaine de zones découpées en petit hub propices à l’exploration.
La difficulté parlons-en, le jeu est exigeant, voire intransigeant. Effectivement, la difficulté est sans pitié avec le joueur, soyez donc prévenu, le soft de Funcom n’est à mettre entre toutes les mains. Un jeu qui fleure bon le soft typique PC, néanmoins, l’adaptation console est exemplaire, et Funcom réussit son passage sur console de belle manière. Le tout tourne parfaitement malgré quelques petits bugs, mais rien de bien rédhibitoire au plaisir de jeu.
Le jardin d’Éden
Les artistes de Funcom ont réalisé un boulot titanesque, magnifique d’un point de vue graphique mais aussi une vraie réussite artistique. En effet, les différents paysages sont sublimes et très recherchés niveau direction artistique, tantôt dépressif, dépaysant, mélancolique… bref, l’univers de Mutant Year Zero : Road to Eden est vivant.
La qualité du niveau sonore du jeu est hallucinante, les doublages en anglais (des sous-titres en français sont disponibles, mais malheureusement trop petits) sont excellents, tous dans le ton, l’acting est de grande qualité. Les musiques, les bruitages sont d’excellente facture. La partie sonore est du niveau de la partie technique, sans faille. Bref, on vous le conseille si vous aimez un tant soit peu le genre.