Test Monster Hunter World : bon ou mauvais chasseur ?

Avec pas moins de 6 millions de copies écoulées dans le monde, difficile de passer à côté du phénomène Monster Hunter World. La série, lancée en 2004 sur PlayStation 2, s’offre pour la première fois une sortie mondiale simultanée sur les consoles de salon Xbox One et PlayStation 4. Un évènement qui marque ainsi un tournant dans la série, mais dont les récents chiffres annoncés par Capcom témoignent de ce que l’on peut appeler le succès du moment.

Monster Hunter World : chasse, pêche, nature et traditions !

Dans Monster Hunter World, vous incarnez un(e) chasseur(se) de la cinquième flotte, chargé(e) d’étudier un mystère qui veut que tous les dix ans, des dragons anciens traversent les océans pour rejoindre le Nouveau Monde. Alors que votre équipage tente d’accéder ce dernier, le Zorah Magdaros met votre équipage à la dérive et vous laisse dès le début du jeu aux griffes d’un dragon volcanique faisant office de tutoriel. Si foncièrement Monster Hunter World ne redéfinit pas les codes de la série, on ne peut indéniablement pas bouder les efforts fait par les équipes de Capcom, afin d’ouvrir davantage sa licence à un public plus néophyte.

Votre chasseur personnalisé, Monster Hunter World vous invite à découvrir son univers qui, le moins que l’on puisse dire, regorge de nouveautés : nouvelles armes, nouvelles zones, nouveau bestiaire… bref des ajouts que certains habitués ont eu l’opportunité de découvrir à l’occasion d’une phase bêta, afin de se faire une première idée du titre. Si l’opus World semble s’ouvrir à un nouveau public notamment grâce à certaines mécaniques retravaillées (gameplay moins rigide, familier capable de vous assister), le challenge saura se montrer de plus en plus corsé à mesure de votre progression. Certes, Monster Hunter World fait plus souple mais il n’en reste pas moins exigeant.

Tout est d’ailleurs mis en place pour inviter le joueur à observer : analyse et récolte de la faune et la flore, étude des atouts et contraintes de l’environnement, relevés d’empreintes etc. le tout dans un monde ouvert dont le changement de zones est, pour la première fois, dépourvu d’écran de chargement ! Un concept qui ne semble pas totalement novateur dans les jeux du type open-world, mais qui vient enfin ici redonner du rythme dans un jeu qui avait l’habitude de précédemment le casser.

Résolument orienté multijoueur

Si le mode histoire fait office de large tutoriel, de nombreuses quêtes libres et objectifs annexes seront à accomplir durant plusieurs sessions de jeu. Et cela tombe bien car depuis les premiers opus, Monster Hunter est avant tout un jeu résolument axé multijoueur. S’il n’est pas obligatoire de bénéficier d’un abonnement en ligne pour progresser dans le jeu, l’expérience est toutefois vivement conseillée. Lorsque vous commencerez une partie, vous aurez immédiatement la possibilité de créer une session en ligne, soit avec des proches, soit avec joueurs récupérés aléatoirement. Cette fonctionnalité a le mérite d’incorporer le mode multijoueur de Monster Hunter World au sein de son aventure et de ne pas laisser ainsi le joueur en déroute face à la difficulté progressive du jeu.

Si certains aspects du gameplay semblent avoir été simplifiés, la maîtrise des armes, de leurs subtilités et leurs combos feront la différence lors de la chasse aux dinosaures. De premier abord, le jeu peut sembler très déroutant. Il y a beaucoup d’informations à l’écran, beaucoup de menus et les mécaniques d’évolution du personnage ne sautent pas forcément aux yeux des néophytes. C’est aussi en ça que le jeu n’en démeure pas moins riche et exigeant. Si vous galérez en solo par manque d’expérience, vous pourrez compter sur d’autres joueurs à l’expérience accrue pour venir en renfort dans votre quête, voir même lancer une fusée de détresse en guise de signal accessible par n’importe qui.

Seul ou en groupe, le principe de Monster Hunter n’a foncièrement pas totalement évolué. Il s’agira donc d’accomplir un certain nombre de quêtes dans un temps imparti avec des objectifs précis. Bien sur, le monde de Monster Hunter World est également accessible à l’exploration. Libre à vous d’aller récolter les ressources nécessaires à l’artisanat, ou tout simplement en savoir plus sur l’environnement. Ces éléments étant des facteurs clefs dans la progression du joueur et son équipement. En fonction des animaux dépecés, le joueur collectera des ressources lui permettant de faire évoluer son arme et armure.

Monster Hunter Casual ?

Monster Hunter est une série que nous avons pu découvrir à l’époque sur PlayStation Portable et Nintendo Wii. Si la rigidité de son gameplay et sa difficulté accrue nous ont longuement freiné pour nous investir pleinement dedans, avec World le titre nous réconcilie avec la série. Si les aficionados se sont probablement un peu affolés à l’idée d’un Monster Hunter revisité, ces petites subtilités savent se faire apprécier durant les premières heures de jeu. Ainsi votre familier : le Palico, viendra vous rendre de nombreux services lors de vos affrontements contre des créatures : soin, attaque, vous aurez même le loisir de personnaliser son équipement ainsi que ses capacités d’assists sur le terrain.

Capcom a également enterré d’autres aspects de sa série au profit d’un rendu nettement plus vivant et dynamique. Le joueur se focalise davantage sur l’action et passe donc un peu moins de temps à ouvrir sa carte en vue de savoir vers quelle zone le monstre qu’il chassait est en train de se diriger. Pire encore, vous pourrez même placer un repère sur votre cible et vous laisser guider par les Navicioles. Rassurez-vous toutefois, une phase d’étude des empreintes d’animaux sur l’environnement sera en règle générale fréquemment présente en début de partie pour connaitre la ronde d’un ennemi.

Alors bien évidemment, avec ces détails on pourrait presque penser finalement que le jeu en devient plus facile. Mais que l’on ne s’y trompe pas, un bon joueur de Monster Hunter restera un bon joueur et ne se fera pas duper par l’ennemi qui n’hésitera pas à user de ses capacités pour vous mettre K.O en un coup. Si les premières chasses dureront en règle générale de longues minutes, elles peuvent à mesure que le joueur comprend les mécaniques de jeu et les combos, être expédiée en quelques minutes. Et ce, même sur une partie du bestiaire la plus compliquée. Savoir où et quand frapper, comment tirer bénéfice du comportement du dinosaure, voir utiliser des pièges sont des facteurs décisifs pour remporter la mise.

Et c’est justement ce que l’on apprécie avec Monster Hunter World. Un titre qui se veut plus accessible mais dont les subtilités à connaitre feront que de bons joueurs pourront plier plus rapidement et sans échec les différentes missions affichées sur le tableau des quêtes. Outre son gameplay, le jeu est plutôt agréable visuellement. S’il ne s’affiche pas parmi les cadors tel que Uncharted 4, nous n’avons pas constaté de ralentissement lors de phase de jeu. Bien sur, ici et là on pourra toujours pester contre des éléments qui passent à travers le décors, mais difficile de bouder sa joie face au travail réalisé sur les animations et les interactions possibles avec la faune et la flore, pour rendre le tout le plus vivant possible.

Test réalisé à partir d’une version presse sur PlayStation 4.

Monster Hunter World

8

Notre avis

8.0/10