Développé par DeckNine et publié par Square Enix, Life Is Strange : True Colors fait partie de l’excellente série des jeux narratifs qui proposent une expérience basée sur des choix à faire. Un peu comme les « livres dont vous êtes le héros » pour les plus anciens d’entre nous. Life Is Strange : True Colors est le quatrième jeu de la franchise, mais aussi le premier jeu à sortir sur les consoles de nouvelle génération à savoir PS5 et Xbox Series X (si on ne compte pas Life Is Strange : Remastered Collection). Dans le monde du jeu vidéo, les suites apportent parfois leur lot d’angoisse. On a toujours peur que ce soit raté ou que les développeurs usent et abusent des mécaniques de jeu. Notre test complet !
Un nouveau Life Is Strange ?
Le scénario est simple. Pendant longtemps, Alex Chen a dû refreiner son pouvoir. Elle peut ressentir, absorber et manipuler les émotions fortes des gens. Elle tente depuis longtemps de ne plus l’utiliser. Quand un accident arrive à son frère, Alex se voit obligée de faire appel à ce pouvoir à nouveau avec tout ce que ça engendre. Elle devra retrouver la vérité mais aussi démêler un sombre secret autour de cette petite ville.
Cette petite ville est Haven Springs. Un endroit vivant, chatoyant, accueillant mais aussi pleins de mystères. Vous parlerez avec les habitants, découvrirez des objets ainsi que leur histoire, vous vivrez des romances et serez touché par l’histoire. Pour autant, la formule des Life Is Strange commence à se faire sentir. Nous avons maintenant l’habitude et nous savons comment cela fonctionne. Il n’y aura donc pas d’effet de surprise, enfin quelques-uns mais je ne peux en dire plus.
Pour celui ou celle qui joue pour la première fois, l’expérience sera indéniablement mémorable. Pour les autres, ce sont les revirements de situations et la nouvelle mécanique liée aux pouvoirs qui pimenteront l’expérience.
On prend les mêmes et on recommence ?
C’est le cas mais avec des nuances. Cette fois-ci, Alex, notre protagoniste principale utilise des pouvoirs d’empathie qui lui permet de ressentir les émotions des gens sous la forme d’une aura colorée. Elle peut aussi voir ce qu’ils ont dans leur esprit, leur colère ou encore leur peur. Elle peut même se rendre à des niveaux plus profonds pour en apprendre plus sur leur traumatisme. Le problème est que les sentiments se mélangent avec les siens et elle peut ne plus être maitresse de ses comportements. Une colère trop forte exprimé par un proche rendra Alex dépendante de cette même colère et elle pourrait réagir de façon inappropriée.
Alors oui il s’agit d’une mécanique bien huilée. Vous devrez passer par la case exploration pour connaitre tous les recoins de la ville mais aussi en apprendre plus sur les personnages, les évènements et même débloquer des dialogues. Oui, Alex aura un avis sur tous les objets en surbrillance, devra réaliser des petites tâches pour faire avancer l’histoire et devra choisir entre différentes réponses. D’ailleurs, vous devrez choisir entre les réponses « légères » et « cruciales », l’essence même du jeu. Les premières ne feront pas avancer l’histoire dans une certaine direction… Et les deuxièmes non plus d’ailleurs.
Oui car vous aurez la désagréable sensation de constater que les choix cruciaux, déterminant dans les anciens opus, n’ont pas la même résonnance ici. En clair, ils ne changeront pas fondamentalement l’histoire et c’est bien dommage. Un choix scénaristique ? Peut-être et cela pourrait justifier que l’aventure soit beaucoup plus courte que dans les précédents jeux de la série. Comptez 10 heures en cherchant les objets à collecter.
L’ambiance seule, justifie l’expérience
Une fois cette nouvelle mécanique de jeu (ré)apprivoisée, c’est au niveau de l’ambiance sonore que Life Is Strange : True Colors réalise un sans-faute. Quand on sait qu’il s’agit de la partie la plus importante dans cette série, on est pressés de découvrir la bande son. Si vous êtes fan de la série des Life Is Strange, vous aurez le plaisir d’entendre une nouvelle fois une bande originale absolument imparable qui viendra doucement taper dans vos propres émotions.
La musique est un élément central dans l’histoire d’Alex et le choix des compositions sublime les plans de caméra, les moments dramatiques ainsi que les cinématiques. Vous aurez le droit à des reprises (covers), des musiques originales mais aussi des musiques d’artistes reconnus comme Michael Kiwanuka, Kings of Leon ou encore Mura Masa.
Le doublage n’est pas en reste. Toutes les voix des acteurs sont parfaitement réalisées et convaincantes. Les personnages paraissent vivants et proposent une réelle profondeur, limite déroutante parfois.
Graphiquement à géométrie variable
Même s’il s’agit du même moteur graphique que les précédents, la version PlayStation 5 brille par son efficacité et sa mise au goût du jour. Le style général ne propose rien de nouveau mais l’ambiance pastelle fait toujours son effet. Les textures des vêtements ainsi que les décors feront sourciller ceux qui n’ont pas l’habitude même si elles sont plus soignées qu’avant. En revanche, certaines textures sont grossières au niveau des cheveux ou des barbes notamment.
Pour autant, DeckNine a réalisé un travail monumental sur les expressions faciales. Dans les précédentes versions du jeu, les personnages paraissaient faits de cire durcie. Cette fois, les visages sont nettement plus détaillés et beaucoup plus criant de réalisme. Le travail sur les expressions, les mouvements des yeux et les petits détails sont terriblement efficaces et rendent les échanges vivants.
Des performances à la hauteur ?
Sur PS5, Life Is Strange : True Colors propose bien un support pour la DualSense et son utilisation est plutôt intelligente. Le retour haptique et les gâchettes s’activent quand Alex fait appel à son pouvoir d’empathie. Le ressenti est très bon et bien senti.
Au rayon des performances, c’est un peu le grand regret de cette version du jeu sur console. La PS5 n’a pas le droit à un mode 60 fps. Le jeu aurait largement bénéficié de cette fluidité et c’est un peu rageant d’être bloqué à 30fps. Il est aussi possible d’activer le Ray Tracing mais on ne voit honnêtement pas la différence. De même pour les chargements qui ne profite pas du SSD. Les changements de scènes non plus.
Émotionnellement et si vous n’avez jamais joué à un Life Is Strange, il n’est pas compliqué d’affirmer dire que cette série a toujours été une expérience à part. DontNod et maintenant DeckNine sont des virtuoses des jeux à histoires narratives. Certes, l’expérience sera courte, mais tellement intense.
Notre avis concernant Life is Strange : True Colors
Tout dépendra de la sensibilité de chacun mais Life Is Strange : True Colors représente le meilleur des mondes dans le jeu narratif. Un scénario solide, une patte graphique sublimée sur console nouvelle génération et une bande son sans aucune fausse note. Ce jeu viendra titiller votre sensibilité, vous fera peut-être pleurer et c’est ce qu’on aime dans le jeu vidéo. Une « true » réussite donc.