Sorti le 18 février 2022 exclusivement sur PS4 et PS5, Horizon Forbidden West est la suite de Horizon Zero Dawn. Il se situe 6 mois après les exploits d’Aloy à Meridian. Un mystérieux fléau s’abat sur les terres et détruit toutes formes de vie. Aloy cherche alors des solutions, pensant être la seule à pouvoir sauver une nouvelle fois le monde et cherche notamment de l’aide auprès de GAIA. Pour cela, elle devra se rendre dans l’Ouest Prohibé (le Forbidden West donc), rencontrer des nouvelles tribus, améliorer son arsenal et créer des nouvelles alliances.
La première fois que nous avons découvert Aloy, nous avons été enchanté de voir Guerilla capable de passer d’un excellent et éminent FPS comme Killzone vers un jeu en monde ouvert proposant une expérience entièrement nouvelle. Même si sa sortie simultanée avec un certain Breath Of The Wild l’avait fortement pénalisée, nous avions noté Horizon Zero Dawn 9/10 lors de notre test. Il s’agissait d’une sacrée démonstration de force de la part des développeurs, mais il manquait toutefois un petit « quelque chose » au jeu pour le rendre inoubliable. Horizon Forbidden West peut-il faire mieux ? Eléments de réponse dans notre test complet.
Faire mieux que Horizon Zero Dawn ?
D’abord, sachez qu’il est préférable d’avoir joué à Horizon Zero Dawn pour bien comprendre cette nouvelle aventure. Forbidden West met bien une dizaine d’heure à réellement se lancer car il relate les faits précédents, introduit subtilement les nouvelles mécaniques de jeu mais aussi les personnages et la nouvelle intrigue. Soyons honnête, le scénario ne donne pas l’impression d’être une suite logique au premier volet mais plutôt une raison de lancer un nouveau AAA avec une fanbase solide et déjà en place. Ne boudons pas notre plaisir pour autant et parlons donc de cette nouvelle mouture.
La grosse différence avec le premier opus est le storytelling du jeu qui atteint des sommets. Il propose une nouvelle dynamique. Là où les échanges verbaux étaient sur un plan fixe et ennuyeux dans le premier opus, les dialogues s’articulent maintenant de façon plus naturelle et beaucoup mieux réalisés. On a l’agréable impression d’être plongé dans une série comme Game of Thrones ou dans les contrées de Nilfgaard. Les plans de caméra ajoutent cette touche dramatique.
Ce n’est pas forcément quelque chose de mauvais mais Forbidden West est un Action RPG qui propose un gameplay identique au premier volet. Les déplacements, le saut avec son ressenti toujours aussi mauvais et les armes qui pour la plupart n’ont pas bougé d’un iota ne vous mettront pas en difficulté.
D’ailleurs, le plaisir de jeu s’en retrouve identique et c’est une bonne nouvelle. Les combats s’articulent autour de la mise à mort de machines grâce votre arc et vos flèches où il est indispensable d’analyser et connaître les déplacements et points faibles de vos ennemis. Merci au Focus solidement attaché à l’oreille d’Aloy pour faciliter cette tâche.
En parlant du Focus, il joue maintenant un rôle certain dans une mécanique améliorée d’escalade sur les parois si chère à Aloy. Il propose toujours ce système de réalité augmentée qui, cette fois, met en surbrillance les parois qui se prêtent à l’exercice (rassurez-vous, il est possible de le désactiver dans les options). Vous sentirez ici l’indéniable influence (copie ?) d’Uncharted. Pour autant, on ressent l’évolution par rapport au premier jeu. Cette fois l’escalade ressemble moins à une ligne droite mais donne l’impression d’être plus fluide. Globalement, la réalisation est clairement meilleure.
Un game design fantastique
Quand on parle de game design, on s’arrête sur l’aspect graphique, les textures mais aussi l’audio et surtout le gameplay. Comme en 2017 où Horizon zero Dawn proposait une claque graphique sur PS4 et surtout PS4 Pro, Guerilla Games honore à nouveau indéniablement les capacités de la jeune carrière de la Playstation 5.
Cela devient une habitude mais il est possible de jouer avec deux modes graphiques. En 4K30FPS ou 1080P60FPS. Nous vous conseillons de jouer en 4K30 compte tenu de la capacité de la PS5 à proposer un framerate tout à fait constant avec le Ray Tracing activé. Ce qui nous amène aux effets de lumière et HDR (pour les téléviseurs compatibles). Les particules en suspension, les halo lumineux ou encore le rythme nycthéméral (cycle jour/nuit) atteignent des sommets et placent Horizon Forbidden West comme une des plus belle expérience visuelle sur les consoles nouvelle génération.
L’Ouest Prohibé et ses océans, plages et forêts verdoyantes est tellement convaincant qu’il donne envie de parcourir la carte à pied plutôt que sur le dos d’une machine. D’ailleurs, la carte est légèrement plus grande qu’avant mais surtout infiniment plus dense.
Le travail réalisé sur ce nouveau monde ouvert est époustouflant. Les effets “waouh” sont très nombreux et le mode photo est là pour immortaliser ces moments. Les expressions faciales d’Aloy sont convaincantes surtout quand celle-ci se montre exaspérée ou véhémente envers les autres personnages. C’est une belle évolution qui apporte une certaine authenticité par rapport aux visages de cire du premier Horizon.
Même si le bestiaire propose de nouvelles créatures, on ne ressent pas une grande évolution. Les points faibles restent basés sur les mêmes mécaniques ainsi que les comportements. Heureusement que des nouvelles altérations d’état font leur apparition et que des nouvelles combinaisons sont possibles. Pour autant, leur réalisation graphique reste au dessus de tout ce qu’on a déjà pu voir dans d’autres jeux. S’arrêter et contempler les cuirasses, les câbles connectés au système hydraulique ou encore les lumières led incrustées sous les paupières métalliques reste une expérience tout bonnement incroyable.
La réalisation audio est aussi fantastique. Il y a quelques bugs toutefois comme des coupures ou parfois des incohérences entre l’emplacement d’un ennemi et sa présence audio par exemple. Il est tout de même important de noter que la synchronisation labiale est plus convaincante que dans le premier opus.
Horizon Forbidden West ou le syndrome du jeu générique.
Comme l’excellent Ghost of Tsushima (aussi testé dans nos colonnes), Horizon Forbidden West souffre du syndrome du jeu générique. Cela s’explique quand un jeu, peu importe sa proposition graphique next-gen, son scénario ou son gameplay, utilise les mêmes mécaniques déjà éprouvées dans le monde du jeu vidéo. HFW ressemble à un Uncharted dans certaines idées, BOTW dans l’aspect monde ouvert ou encore un Far Cry 6 dans lequel il faut libérer des camps pour améliorer ses capacités.
D’ailleurs, les capacités d’Aloy sont quasiment identiques que lors de la première aventure. Choisissez d’améliorer votre côté Warrior, Trapper, Hunter, Infiltrator ou Machine Master et adaptez votre façon de jouer. Il y a une centaine de capacités au total. L’articulation s’appuie maintenant sur un système non linéaire qui demande une certaine stratégie pour débloquer les capacités spéciales, joliment accompagné d’une cut-scene lors des combat maintenant.
Les mécaniques de HFW sont donc connues et nous avons maintenant l’habitude de devoir aller chercher des ingrédients pour un personnage, nous avons l’habitude de grimper sur une haute tour (sur un grand-cou) et nous avons l’habitude de chasser une certaine bestiole pour achever nos quêtes. Nous pouvons aussi parler de la mécanique de piratage qui est tout simplement un copié-collé. Finalement il s’agit d’une bonne idée alors pourquoi changer ?
D’ailleurs, les quêtes dites “Fedex” du premier opus sont toujours de la partie mais sont cette fois-ci un peu plus élaborées. Comme dit un peu plus haut, le storytelling donne une impression d’importance à ces quêtes qui peuvent tout de même être parfois encore “Fedex.” De même pour les dialogues que l’on a envie de passer car souvent manquant de profondeur pour qu’on s’y intéresse vraiment.
En fait, mis à part pour les quêtes principales, il est rarement intéressant de s’arrêter sur les dialogues des quêtes secondaires et c’est bien dommage car c’est à ce moment que l’on sent si l’univers du jeu est vraiment profond ou si c’est juste du remplissage (on pense à l’exemplarité d’un Witcher 3 par exemple). Ici, vous aurez vite fait de zapper les dialogues de certaines quêtes secondaires, tant ces derniers n’apportent rien et/ou sont convenus d’avance…
Un gameplay solide qui fait le strict nécessaire
Merci à la DualSense une fois de plus qui élève le gameplay à elle seule. Evidemment manette en main, on comprend vite que sur PS5, le feeling n’est pas le même. Les vibrations bien senties, les gâchettes adaptatives qui devaient obligatoirement être sollicités pour l’utilisation de l’arc et même son gyroscope pour viser (à activer dans les options) rendent l’expérience tout simplement next-gen.
Le feeling lors des combats reste inchangé et c’est une bonne chose. On apprécie la nervosité des affrontements et le côté stratégique “David contre Goliath” qui apporte une réelle satisfaction. Nous étions restés sur notre faim dans le premier Horizon avec un combat rapproché avec la lance peu précis. Cette fois, et grâce à l’arbre de compétence, il paraît plus convaincant et plus nerveux. Il donne la jolie sensation de servir à quelque chose cette fois.
Tout cela dépeint une expérience presque sans faille et ce serait le cas… sans les bugs. Les problèmes de caméra, les personnages coincés dans les murs, les surfaces qui ne réagissent pas correctement (popping) et les événements bloqués sont quelques exemples des nombreux problèmes mineurs du jeu. Sony a déjà déployé un imposant patch day one qui cherche à résoudre certains de ces problèmes, mais vous rencontrerez forcément divers bugs durant votre chevauchée vers l’Ouest.
Notre verdict concernant Horizon Forbidden West
Horizon Forbidden West est un jeu très ambitieux, comme Horizon Zero Dawn à son époque. Encore une fois, Sony place la barre très haut et propose une aventure assez classique, servie dans un écrin exquis. Il y a ces jeux qui suscitent l’attente, qui provoquent l’impatience et qui, manette en mains, délivrent toute leur saveur. Horizon Forbidden West est l’un d’eux. Un jeu qu’il est difficile de lâcher si et seulement si, on accroche à son ambiance et à sa narration. Comme le premier opus, certains seront scotchés par l’ambiance (et les graphismes), quand d’autres se montreront à nouveau totalement indifférents à cette proposition signé Guerrilla Games.