Comme il était ambitieux de s’attaquer à une licence telle que celle d’Harry Potter. Nombreux sont ceux qui ont essayé de transposer la magie cinématographique vers le dixième art. C’est le « petit » studio Avalanche Software qui s’en est occupé sous la houlette de Warner Bros. Games. Sorti le 10 février 2023 sur PlayStation 5, Nintendo Switch (en juillet 2023), PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One et Microsoft Windows, Hogwarts Legacy était si attendu par les fans qu’il n’avait pas vraiment le droit à l’erreur. La bonne nouvelle, c’est que l’essai est transformé, comme on vous l’explique dans ce test complet.
Hogwarts Legacy, le test… sans Harry Potter ?
Pour lever toutes questions, non, vous ne trouverez ni Harry, Hermione, Ron ou même Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom dans cette aventure. Il s’appelle bien « l’héritage de Poudlard ». L’aventure se déroule dans les années 1800 où une mystérieuse magie ancienne est convoitée par un méchant goblin nommé Ranrok. Vous commencez directement en classe de 5eme année et vous avez d’emblée une certaine affinité avec cette fameuse magie. Je vous laisse imaginer le reste de l’intrigue.
Au début, c’est un peu déroutant d’être dans le monde des sorciers sans les figures emblématiques. On a la fâcheuse impression de jouer à un jeu qui ressemble à Harry Potter mais sans le goût. C’est pourtant qu’une impression qui se dissipe très rapidement car cette aventure est à propos de vous, le joueur. Quoi de mieux pour l’immersion que d’être l’acteur de sa propre aventure. Pour réussir ce tour de force, il fallait être solide sur la réalisation et ne rien laisser au hasard.
Une réalisation quasi parfaite
Le monde des sorciers est tout bonnement incroyable. C’est un sans faute coté immersion et l’amour mis dans son développement est palpable. Nous sommes obligés de parler de Poudlard qui semble vraiment être à l’échelle 1:1. Le château et majestueux, immense et regorge de détails. Marcher des les couloirs, les halls et les différentes salles semble si naturel qu’on se croirait vraiment dans le film. Tout est vivant, les tableaux, les PNJ, la armures, les fantômes.
On retrouve même Peeve qui fait de la « Peeverie » ou Nick Quasi-sans-tête se plaindre à travers les couloirs ! La magie est omniprésente et l’ensemble est si enchanteur qu’on regrette fortement l’absence du mode photo. Je ne parle ici que du château. Les développeurs ont choisi de rendre l’ensemble monde ouvert et ils n’auraient pas pu prendre une meilleure décision. C’est toujours délicat de faire ce choix tant les pièges sont nombreux.
Pourtant, la réalisation est un sans faute. Vous pouvez vous balader partout et toujours tomber sur quelque chose à faire. Un camp de mages noirs, des animaux à vaincre (ou attraper), monstres, quêtes annexes et énigmes à résoudre. Dommage que les ennemis et le bestiaire soient si peu développés. Comprenez que l’on tombe toujours globalement sur les mêmes ennemis et pattern.
En parlant des quêtes annexes. Même si certaines ont la fâcheuse tendance à vous considérer comme un Uber à travers les contrées écossaises, d’autres ont une surprenante profondeur. L’avantage est que l’exploration du monde des sorciers est si plaisante qu’on ne rechigne pas à se rendre tout de même d’un point à un autre.
Hogwart Legacy à un coté Persona 5 dans l’articulation des missions. Le jeu peut se finir en 8 heures en ligne droite mais plus vous avancez, plus la liste des quêtes secondaires s’allonge. C’est là que le des devoirs entrent en jeu. Pour avancer, vous aurez aussi vos devoirs à faire et ils ne seront pas sans interet. Vous gagnerez des compétences, apprendrez des nouveau sorts et en apprendrez un peu plus sur le monde magique qui vous entoure.
Même s’il tourne sur Unreal Engine 4, Hogwarts Legacy réussi à nous transporter dans le monde magique des sorciers. Tout semble vivant, de Poudlard à Pré-au-lard en passant par les donjons, les grottes ou encore les hameaux disséminés sur la carte. Certains lieux sont absolument magnifiques. La foret interdite (pour les arachnophobes), les plaines, les montagnes et les donjons poussent à la découverte. Il est impossible de rester de marbre devant la proposition graphique du jeu. En plus, sur PS5, le jeu est fluide en mode performance avec quelques zones de ralentissement très minimes en changeant de pièce dans Poudlard.
Le sound design est aussi très impressionnant. Les musiques changent en fonction de l’action à l’écran. Parfois épiques puis calmes. Aussi, quand on a un doublage français d’aussi bonne qualité, il est important de le dire. Il nous a été impossible de jouer en anglais tant la proposition dans la langue de Molière est convaincante.
De même pour les sorts magiques, quand les diffindo, expelliarmus et autres s’affichent à l’écran, c’est une farandole de lumières de toutes les couleurs qui fait plaisir aux yeux. Même Lumos est un plaisir à utiliser. Il s’agit tout simplement d’un sans fautes dans l’utilisation de la magie.
Vous êtes un magicien !
On a tout de suite choisi de jouer avec la difficulté la plus haute pour ressentir les sorts et l’intensité des combats et cela semble le meilleur choix. Le jeu n’est pas difficile en soi, juste un peu punitif. Il y a des moments qui testeront vos réflexes, votre capacité à économiser ou utiliser vos potions et votre habileté devant un grand groupe d’ennemis. Les combats sont très satisfaisants. Ils s’articulent autour d’une roue de 4 sorts personnalisables et amovibles même pendant les combats.
Certains ennemis sont plus sensibles à certains sorts. A vous de choisir une bonne roue préalablement faite. Beaucoup de sorts sont intelligemment complémentaires et réaliser des combos est plus que satisfaisant. Les animations rendent l’ensemble cohérent et vous donne vraiment l’impression d’être un puissant mage.
Vous pouvez viser un ennemi spécifique avec le joystick droit mais c’est un peu compliqué à appréhender tant la camera est parfois capricieuse et parfois franchement aux fraises. Dommage aussi que certains combats peuvent être brouillon, avec des explosions partout et des ennemis qui apparaissent sur tout l’écran. Le coté faiblesse à découvrir dans chaque combat ajoute tout de même une certaine profondeur aux combats qui parfois, peuvent être redondants.
A part avec les sorts et les invocations anecdotiques, il n’y a pas vraiment de quoi personnaliser son magicien à son image. Attention, on ne parle pas de l’excellentissime éditeur de personnage du début du jeu mais bien de la personnalisation générale. Le lore est vraiment varié et cohérent avec la possibilité de mettre des capes, chapeaux, gants, uniformes ou encore écharpes qui changent vos caractéristiques.
Cela reste automatique dans le sens où vous changerez pour un équipement plus puissant à chaque fois sans pour autant chercher un équilibre ou pour rendre votre personnage plus fort dans un domaine. Le coté « gymnastique du skill » si importante dans un vrai RPG n’est pas vraiment de la partie cette fois. Dommage aussi que la relation avec Ollivander ne soit pas plus évoluée. Une fois votre baguette choisie… On appréciera quand même un design des équipements très inspiré, parfois très farfelue et parfois franchement magnifique comme certaines capes ou uniformes.
Toutes les cases sont cochées
Avec une licence si importante, les développeurs ont pris une feuille, noté tous les indispensables du monde des sorciers et ont tout simplement fait aucune impasse sur ce que les fans attendaient.
Les joueurs peuvent prendre part à des duels de sorciers, apprendre des sorts, débloquer des sorts magiques et se lancer dans des aventures ensemble (pas de multijoueurs). L’alchimie ou l’artisanat ont été poussé à l’extreme. Les potions, les plantes, le craft est aussi important que dans un Witcher 3, ce qui était déjà une sacrée prouesse. Avec une dimension Harvest Moon où vous devez faire pousser vos plantes, cueillir et stocker. Préparer vos potions avec les bons ingrédients, acheter les recettes à Pré-au-lard ou encore meubler votre propre laboratoire qui se trouve dans une salle bien connue pour les plus aguerris que l’on ne dévoilera pas ici. Sachez qu’il n’y a pas que le coté plante et potion pour s’occuper. Pensez au film Fantastic Beasts and where to find them et vous comprendrez.
C’est lors de votre premier vol en balais que vous comprendrez l’ampleur du travail des développeurs. Le sentiment de liberté, la sensation de pouvoir aller partout sur la carte, accélérer cheveux au vent auraient pu être anecdoqiue. Pourtant c’est quand vous enfourchez votre balai plutôt que d’utiliser la poudre de cheminette (voyage rapide) que vous vous sentirez vraiment sorcier.
Il aurait pu être si parfait
Comme dans l’oeuvre originale, les sorts sont divisés en catégorie. Si on parle des sorts magiques impardonnables qui feraient de vous un mage noir démoniaque, il n’en est rien. Vous pouvez utiliser Avada Kedavra devant qui vous voulez, même en ville et personne ne s’en offusquera. En effet il n’existe aucun système de réputation comme dans un Fable où on aurait aimé être adulé ou détesté. Le potentiel était si énorme qu’on ne peut cacher notre déception. En plus, notre coeur saigne encore plus quand on apprend qu’il n’y aura pas de Quidditch, ni maintenant, ni plus tard comme annoncé par les développeurs.
De même pour les compétence appelés « talents » qui vous permettront d’améliorer vos capacités de sorts, magie noire, coeur (générale), furtivité ou en rapport avec la salle sur demande (no spoil). Ils arrivent un peu trop facilement c’est à dire à chaque passage de niveaux. Cela rend la gymnastique assez simpliste. En parlant de point, c’était une part importante dans l’œuvre originale pour savoir quelle école était la mieux placée, aucune incidence ici si vous en gagnez ou perdez.
Il existe aussi une pseudo relation avec les personnages en fonction de qui vous choisissez pour faire les 400 coups. Encore une fois, aucune incidence sur le jeu si ce n’est quelques cut-scene différentes. Dommage.