Test GRID PS4 Pro : entre Sega Rally et DriveClub ?
Après un GRID Autosport assez bluffant sur la Nintendo Switch, Codemasters est de retour avec cette fois le « vrai » nouveau GRID, disponible sur PS4, Xbox One et PC. Quand on entend parler de GRID, on pense à ce jeu de course automobile où les bolides jouent des portières dans des circuits urbains. Cela fait 22 ans que Codemasters a les pieds dans le plat. Tout a commencé avec TOCA Touring Car Championship sorti en 1996 sur PC, PlayStation et même Game Boy Color !
Notre test complet de GRID (2019) sur PS4 Pro !
Cette nouvelle version (vrai reboot selon les éditeurs-développeurs) estampillée tout simplement GRID entend synthétiser les meilleurs éléments d’un jeu de course en accord avec son temps. Disponible le 8 octobre sur PlayStation 4, Xbox One, PC (et même Google Stadia bientôt), GRID “2019” s’est donné les moyens de ses ambitions. La preuve dans notre test complet !
Contact !
Dans la pratique, GRID se veut simple et accessible mais on y reviendra. Il se découpe en plusieurs modes assez convenus comme le mode carrière, partie rapide, contre la montre, freeplay ou multijoueur.
Le vrai point fort repose sur le choix des développeurs de proposer pléthore de catégories automobiles. Et si cela ne suffisait pas, vous pourrez customiser vos véhicules avec 250 livrées avec la possibilité de changer les couleurs et vous créer une bannière à votre image. Vous allez pouvoir vous amuser avec des “Touring Car” comme la Golf GTI TCR ou la RS3 LMS. Du stock-car avec des Plymouth ou Firebird, des véhicules modifiés et super modifiés (tuning), les GT classe 1,2 et prototypes.
Tout le reste, et non des moindres, se trouve dans la catégorie “Invitational” qui regroupe plusieurs catégories comme l’Austin mini CUP, les classiques TC et GP comme la RS500, l’Alpine A110, la Porsche 911 ou encore la Stratos, les Ferrari F430, les GT historiques comme la GT40, les héritages comme la Nissan GTR R32, Ford Sierra RS500…
GRID s’est fait un petit plaisir en ajoutant des monoplaces comme les Formula 1000 maison dans son catalogue. Monsieur Fernando Alonso, double champion du monde de Formule 1 a été consulté et a participé au développement du jeu. Il est même possible de piloter sa Renault R23 de 2003 !
Beaucoup de jeux de voitures ont souvent essayé d’intégrer des monoplaces dans leur catalogue comme Forza Motorsport 7 ou encore GT Sport et ça n’a pas toujours fonctionné. La faute à une voiture beaucoup trop complexe à coder et à retranscrire. Comme nous avons pu le constater durant notre test, GRID se prend lui aussi un zéro pointé pour sa Renault R23. Elle est injouable avec un rapport poids/puissance hasardeux et une tendance à glisser…
C’est assez cocasse quand on sait que Codemasters est derrière la série des excellents jeux F1. Heureusement que les F1000 sont beaucoup plus agréables à piloter et à gérer en course.
Vous allez pouvoir profiter de tous ces véhicules à travers 100 évènements savamment calibrés qui vous feront parcourir tout le catalogue. À chaque course, vous remporterez des “XP” relatifs à votre vitesse, votre technique et votre bravoure ainsi que des gains pécuniaires qui vous permettront d’acheter les véhicules nécessaires à la suite de votre carrière. Au niveau des circuits, il est agréable de constater que certains tracés très connus sont présents dans GRID.
Vous trouverez notamment Silverstone dans ses différents tracés, dont le GP, Sepang ou encore Brands Hatch. Les locations sont très variées et vous roulerez sur Indianapolis, Havana ou les montagnes d’Okutama.
En comptant les différents tracés (reverse, GP, GT, tracé a ou B), GRID revendique 80 circuits. Il n’y a pas de cycle jour/nuit mais des courses bien définies avec la journée ou la nuit et avec une météo fixe. Les effets de pluies sont d’ailleurs très bien rendus mais n’influent pas forcément sur la conduite manette en main.
GRID World Tour
Ce qui fait la nouveauté de ce GRID repose sur un nouveau comportement des voitures se voulant plus réaliste. Entendez par là que chaque catégorie a ses spécificités niveau ressenti. Les intelligences artificielles se veulent aussi très nuancées. Codemasters revendique 400 comportements différents en course et a intelligemment intégré un système de “Nemesis”. Si vous êtes trop rugueux envers un adversaire, il deviendra votre “bête noire” et cherchera à vous déstabiliser si vous vous retrouvez à nouveau près de lui. Une belle idée en soi, mais qui reste en l’état.
En effet, même en jouant en difficulté “Difficile” (ce qui était le cas durant ce test de GRID), les IA sont beaucoup trop à la ramasse dans le sens ou il est très simple de prendre l’intérieur lors d’un virage (“dive bomb”) car ils freinent beaucoup trop tôt. Les dépasser en ligne droite s’avère aussi assez simple car ils semblent tout simplement être moins rapides que vous. Ces défauts sont à nuancer car parfois, vos adversaires sont tout simplement imbattables en fonction du circuit et notamment sur les sprints (circuit d’un point A à un point B).
Graphiquement, GRID 2019 est vraiment beau. La modélisation des véhicules est très réussie et les circuits sont fidèlement retranscrits. C’est rapide, avec un 60 fps flatteur et une ambiance générale superbe. Dommage que des chutes de framerate se manifestent notamment en course sous la pluie quand il y a plusieurs véhicules à l’écran. Au niveau sonore, c’est du grand art. Les sonorités moteur sont à tomber et le claquement de la post combustion dans les échappements est un bonbon pour les oreilles. Par contre, la gestion des dégâts est anecdotique, en plus de ne pas être réaliste. Les tôles froissées sont improbables et n’influent pas sur le pilotage, même avec les dégâts activés au max.
Race Like No Other !
Parlons des sensations maintenant. Comme d’habitude chez THM Magazine, toutes les aides sont désactivées ainsi que les vitesses passées en manuel afin de ressentir au plus près les sensations de pilotage. Après plusieurs courses dans les différentes catégories, force est de constater que le plaisir est là. GRID se situe, et s’est toujours situé, côté arcade et cette version 2019 ne déroge pas à la règle. Ça va vite, les comportements des véhicules sont un peu exagérés dans un souci d’accessibilité. Les voitures WEC comme la 911 RSR sont clairement trop légères par rapport à leur puissance et ont tendance à beaucoup glisser.
D’ailleurs, cette tendance se retrouve dans un peu toutes les catégories, comprenez que le poids des véhicules n’a pas été fidèlement retranscrit. Par contre, les prises de virages (Apex) et les vibreurs sont un réel plaisir dans le sens ou positionner correctement la voiture s’avère vraiment agréable et efficace dans un dépassement. Vous pourrez passer par la case Réglages, mais ça n’ira pas plus loin que le ratio des vitesses, la pré-charge des amortisseurs, leur compression, la barre antiroulis et la réparation du freinage.
Oubliez aussi les stands, la gestion des pneus et de l’essence mais ça n’a jamais été le cas dans GRID. Un point d’honneur est à attribuer aux superbes sensations de la vue capot, tableau de bord et intérieur même si cette dernière manque de finition graphique. Par contre, la vue extérieure est fortement déconseillée…
Trois secondes de pénalité
Il y a deux aspects sur lesquels GRID a tenté quelque chose. Nous l’avons dit, il s’agit d’un jeu purement arcade mais si vous pensiez couper à travers champs pour gagner les courses vous vous trompez. Déjà, plus vous infligerez de dégâts sur votre voiture, plus les gains de course seront tronqués par les coûts de réparation. Aussi, un système de pénalité est là pour vous infliger vos 2 secondes à chaque fois que vous couperez de façon trop prononcée et n’hésitera pas à vous infliger aussi des places en fin de course. Malheureusement il ne s’active pas partout… Dans certains virages, vous pourrez tout simplement filer tout droit et ne rien risquer. Dommage.
Enfin, le mode Carrière, aussi complet peut-il paraître, n’est pas du tout engageant ni immersif pour un sou. Vous vous contenterez d’enchaîner les courses en passant par la case qualification en un tour (si vous le désirez) afin débloquer le championnat suivant, ce qui finit forcément par lasser.
Vous aurez un coéquipier IA pendant les courses et vous aurez la possibilité en pleine course, de demander à votre ingénieur de le pousser à attaquer ou à défendre, tout ceci dans une optique d’engranger un maximum de point à la fin des courses.
J’aimerais revenir sur cette notion d’IA. Dans le cadre de ce test, j’ai constaté en relançant plusieurs fois la même course qu’à chaque départ ou au premier virage, elles se comportent exactement de la même façon. Si vous passez à la gauche d’un concurrent, il fera automatiquement un déport sur vous. Je ne sais pas si c’est une histoire de script ou le système Nemesis (alors que le véhicule n’était pas mon Nemesis) mais c’était assez bizarre.
Aussi, elles réagissent de façon absolument exécrable et peuvent se retrouver à faire bouchon dans un virage trop serré ou ne pas hésiter à vous torpiller au freinage ou en reprise d’accélération. Heureusement que le flashback (ou « rewind ») est de la partie car c’est quelque chose que vous allez souvent rencontrer et c’est assez rageant…