Annoncé en juillet 2020 lors de l’évènement en ligne d’Ubisoft Forward. Far Cry 6 a suscité beaucoup d’excitation chez les fans de la première heure notamment grâce au retour du cadre paradisiaque si cher aux aficionados. Plus de 3 ans après la sortie du très controversé cinquième épisode, Ubi entend redonner ses lettres de noblesse à la saga. C’est donc la section de Montréal et de Toronto qui s’est chargé de développer ce nouvel épisode. La révolution est-elle en marche ? Réponse avec notre test complet !
Far Cry 6, le test !
Far Cry 6 se situe sur l’île fictive de Yara, largement inspirée de Cuba. À la tête de ce pays, Anton Castillo, incarné par le très talentueux Giancarlo Esposito, déjà aperçu dans Breaking Bad. Ce dernier dirige cet état d’une main de fer. Anto a succédé à son père après que ce dernier est été renversé par la révolution de 1967. Les ressemblances avec Cuba ne sont jamais explicitement dites, mais elles sont fortement suggérées. Anton Castillo a pris le pouvoir grâce au Viviro, qui est un médicament miracle contre le cancer. Ce remède est obtenu grâce à la pulvérisation du tabac génétiquement modifié avec des produits chimiques très nocifs. Le Viviro est censé rétablir la fortune de Yara après une cinquantaine d’années d’isolement du monde.
La réalité est tout autre, son armée, le FND est d’une extrême brutalité. La ségrégation entre les « vrais » et les « faux » Yarans est ouvertement vantée par Anton. Le tabac génétiquement modifié qui permet de faire du Viviro est d’ailleurs récolté par des Yarans, ces derniers sont forcés à travailler dans ces champs de Viviro. Vous incarnez Dani Rojas, qui peut être une femme ou un homme, exactement comme dans Assassin’s Creed Valhalla.
Vous aurez la lourde tâche de mener à bien la révolution dans le but de destituer Anton Castillo. Avec Libertad vous allez avoir du pain sur planche ! Far Cry 6 se présente comme beaucoup plus narratif que précédemment, en effet exit le héros qui ne parle pas comme dans Far Cry 5, bon point. Exit les cut-scenes en vue FPS et in-game, maintenant place aux cinématiques où l’on voit son héros ou son héroïne. L’histoire est plutôt bien écrite quoique peu original en effet, mais elle reste bien au-dessus par rapport aux précédents épisodes depuis le 3.
Là où Far Cry 5 nous imposait son histoire avec notamment des soldats qui nous capturaient quoi qu’il arrive pour avancer dans l’histoire, ce sixième épisode est classique dans sa structure narrative. Il s’avère toutefois agréable à suivre notamment grâce à une narration efficace et à un méchant fascinant. Les personnages eux sont dans la majorité bien écrits, le titre n’échappe pas à quelques lourdeurs et clichés. Dani Rojas, que le joueur incarne, est bien plus intéressants en femme qu’en homme. Eh oui le Dani masculin est très lisse, au contraire de son homologue féminin qui elle est plus casse-cou et intéressant à suivre.
La révolution c’est maintenant ?
Au niveau gameplay, rien de bien nouveau en matière de sensations, nous sommes en terrain connu. Malgré toutes les impressions manette en main sont plutôt bonnes. Le côté FPS est toujours réussi, heureusement. L’arsenal est plus varié que dans Far Cry 5, un large choix d’armes et de supremos sont disponibles et permettant de varier les plaisirs, quelques armes uniques sont de la partie. Des armes plus loufoques sont aussi présentes comme un lanceur de vinyles qui chaque fois qu’ont l’utilise contre un ennemi génère une musique, plutôt fun ! Terminé l’arbre de talents, Far Cry met de côté son aspect RPG, en apparence.
En effet l’équipement et plus précisément les vêtements que vous aurez durant l’aventure, chaussures, haut, Bas en autres, nous servirons pour avoir certaines compétences dignes d’un « light RPG ». Au rang des bons points, notons le retrait de plusieurs éléments du passé dans la série comme l’arrêt de l’agression du joueur toutes les 10 secondes par un animal féroce et/ou une patrouille ennemie. Désormais vous avez la possibilité de ranger votre arme, ça permet d’éviter d’être attaqué hors des zones interdites. De façon plus générale le titre est plus vivant et n’est désormais plus qu’un simple bac à sable mais un vrai pays à disposition du joueur. Au rayon des bonnes nouvelles, plus de tours radio à grimper afin de dévoiler une partie de la carte.
Rien ne change dans le gameplay, que ce soit dans les phases d’actions, dans l’exploration et même dans l’infiltration. Se faufiler à travers un camp ou autre est exactement identique au reste des épisodes de la série, rien de neuf sous le soleil dans ce sixième opus donc. L’objectif de l’aventure est évidemment de reprendre le contrôle de Yara, pour ce faire il faudra libérer les endroits stratégiques de l’île et des régions, pour atteindre ce but il faudra vous allier aux différentes poches de résistance localisées sur la carte.
Probablement l’un des plus gros points faibles du soft c’est son intelligence artificielle. Elle est catastrophique, aussi bien en phases d’infiltration qu’en phases d’action. Il n’est pas rare de voir un ennemi se bloquer contre une porte ou voir un soldat se tuer avec son propre lance-roquettes. Et ça ne concerne pas que les ennemis mais tout ce qui est vivant sur cette île, y compris les animaux. Vu que ce far Cry 6 est le plus grand Far Cry jamais créé par Ubisoft, il vous faudra passer quelque temps dans des modes de locomotion comme des voitures, des hélicoptères, des camions, des tanks mais aussi des chevaux. Pas de surprise la conduite de ces moyens de transport sont au même niveau que le pilotage dans Watch Dogs Legion, vraiment moyenne et pas du tout intuitive.
Bella Ciao
Au menu de ce Far Cry 6, il y a largement de quoi s’amuser. En effet comme d’habitude dans la série, la durée vie est solide. Le titre d’Ubisoft est généreux en contenu, comptez entre 25 et 30 heures pour boucler l’histoire principale et quelques quêtes annexes, doublez pour finir le jeu de fond en comble. La structure est très similaire à celle de Far Cry 5 mais mieux implémentée qu’auparavant, il ne faudra plus faire baisser une jauge pour s’attaquer à certains responsables d’une région. L’ensemble des missions principales sont divisées par région, pour venir à bout du tyran qu’est Anton Castillo, il faudra donc les accomplir avant de s’attaquer à la capitale Esperanza, où il est terré avec son fils Diego.
Autant la campagne principale est agréable à suivre et on ne voit pas les heures défiler, autant le contenu annexe se répète. Vider les camps, détruire les canons anti-aériens, collecter les armes spéciales et l’équipement et d’autres joyeusetés s’avère être une activité lassante à la longue. Far Cry New Dawn, le titre sorti après Far Cry 5 a laissé son empreinte notamment sur la collecte de matériel et les jauges qui symbolisent la vie des ennemis. Le matos collecté permettra de modifier ses armes en autres, c’est le système de crafting du jeu, très simple et pas du tout prise de tête.
Là où le contenu annexe est sympathique c’est sur ses énigmes. En effet, les chasses aux trésors sont de retour, elles sont une bouffée d’air frais dans le rush incessant qu’est le dernier bébé d’Ubisoft. Far Cry 6 est beaucoup plus cohérent, notamment dans ces villes, certaines sont sous couvre-feu uniquement la nuit et d’autres sous loi martiale. Chacun des trois camps de guérilleros acquis au fil des missions vous permettra d’y installer des baraquements au nombre de deux pour chaque campement. Pêche, guérilla, nourriture, chasse et d’autres. Ils permettront de vous faciliter la vie notamment par exemple avec des refuges un peu partout sur la map. Pour cela Il faudra les améliorer l’aide des ressources récoltées comme l’essence, les médicaments et le métal. Malgré l’absence d’un mode multijoueur classique comme dans d’autres FPS, un mode coopératif est disponible, à deux maximum, tout le contenu du titre est jouable à deux.
Au rang des reprises de Far Cry New Dawn, notons l’apparition du mode « Opérations », ce dernier consiste à aller récupérer un virus qui est plongé dans le froid. Tout en se frayant un chemin et en combattant les ennemis il faudra le refroidir chaque fois qu’il surchauffera, sous peine de mourir. Ce virus augmente en température chaque fois que vous êtes au soleil et donc à la lumière du jour, seules les ombres et l’eau vous permettra de mener à bien ces missions bien distinctes de l’histoire principale et se déroulant sur des maps différentes et non dans le monde ouvert.
Cuba Libre
S’il y a bien une chose sur lequel ce Far Cry 6 excelle c’est dans ses environnements. En effet la direction artistique est plutôt de bonne facture, l’ambiance latino est très bien retranscrite. La gestion de la lumière est remarquable, on se surprend à admirer les couchers de soleil plus d’une fois au cours de l’aventure. Vous l’aurez compris, Far Cry 6 n’est pas le nouveau standard graphique comme l’était le troisième épisode à l’époque. Il en reste un jeu particulièrement généreux pour les rétines de ceux qui oseront s’y frotter. D’autant qu’il réussit la mission d’être beau sur toutes les plateformes, personne n’est laissé sur le carreau.
Par contre évidemment la version la moins jolie est celle sur Xbox One classique. Sur next-gen et PC c’est le haut du panier en 60 images par seconde. Bref en plus d’être beau, Far Cry 6 est fluide la plupart du temps sauf à de très rares occasions, notamment lorsqu’il l’écran est très chargé en détails et en explosions. Ce sixième épisode est donc une réussite visuelle même s’il n’est pas tout à fait next-gen. Au rayon des défauts, un clipping un peu trop présent, un moteur physique parfois aléatoire ainsi que des bugs audio par moments.
La version française est très bonne, comme souvent dans les jeux Ubisoft. La version originale qui n’est autre que les voix anglaises est bonne, quoique l’accent cubain en anglais est souvent cliché. L’espagnol est disponible, si vous souhaitez vous immerger, vous savez quoi faire. Les musiques sont efficaces sans plus, rien d’impressionnant ni de mauvais donc, certaines musiques sous licence sont de la partie avec du Daddy Yankee et du Luis Fonsi entre autres. Les bruitages sont eux de qualité, le son des armes est bien retranscrit.
Notre avis concernant Far Cry 6
Far Cry 6 est un jeu généreux, plaisant et dépaysant à parcourir, malgré tout il est loin d’être une révolution. Il ne bouleverse en rien une recette déjà bien établie depuis 2012, année de la sortie de Far Cry 3. Au rang des accrocs, toujours la même rengaine sur pas mal des titres d’Ubisoft dont une finition technique douteuse avec son lot de bugs en tous genres. Mais aussi une répétitivité parfois lassante notamment dans son contenu annexe, sans oublier une intelligence artificielle catastrophique. Probablement l’une des IA les plus mauvaises cette année. Malgré tout, ce sixième épisode est un bon jeu, notamment grâce à un scénario certes classique mais terriblement efficace avec un Giancarlo Esposito (Breaking Bad) très juste dans son interprétation. Autre bonne chose et pas des moindres, Yara est une île superbe à admirer et ce, sur toutes les plateformes. Bref Far Cry 6 est un plaisir coupable qui saura vous captiver notamment grâce à son axe narratif et son terrain de jeu immense et sublime. Far Cry 7 devra être surprenant et surtout innovant !