Onze ans, voilà donc 11 longues années que les fans de Devil May Cry, de Dante et de sa fidèle épée Rebellion n’avaient plus de nouvelles de leur héros préféré. Onze années qu’aucun combo diabolique ni d’effusion de démonites rouges n’avaient arrosés une plateforme de jeu. Mais après cette décennie de disette, Capcom, avec l’aide d’Hideaki Itsuno, nous offrent une lueur d’espoir, une lueur qui nous avait déjà explosé la rétine lors d’une démo annonçant le meilleur : Dante is back (et il a bouffé du démon).
Le diable est dans les détails
A peine le jeu lancé, Capcom met tout de suite les choses au clair : vous allez en prendre plein la tronche (et les oreilles), après des succès plus que convaincants pour Resident Evil 2 & 7, le RE Engine nous montre encore une fois qu’il fait probablement partie des meilleurs moteurs de jeu de cette fin de génération et ce aussi bien dans le rendu graphique impeccable que dans la fluidité d’affichage (qui pour ce type de jeu est juste indispensable).
La série des Devil May Cry fait partie des beat’em all « à combo » à l’instar d’un Bayonetta ou d’un God of War. En simplifiant à l’excès, on peut dire que vous allez être amené à démonter des vagues de démons de plus en en plus forts, et plus vous le ferez avec style (c’est-à-dire avec des combos longs et variés), plus vous augmenterez votre score. Ce score vous donnera des items (démonites rouges) qui vous permettront ensuite de débloquer de nouvelles compétences et donc … de faire des combos encore plus impressionnants.
Cette partie fondamentale du gameplay est exploitée à merveille dans Devil May Cry 5, et Capcom a même été excessivement malin en proposant plusieurs modes d’accès au jeu afin de pouvoir satisfaire les parfaits néophytes qui n’auraient jamais touchés à un jeu de la licence DMC aux fans les plus hardcore qui ne vivent que pour l’esthétisme du combo. Plusieurs options s’offrent donc à vous entre jouer avec plusieurs niveaux de difficultés, activer un mode auto-combo et cerise sur le gâteau, on vous proposera même une petite vidéo qui vous retracera l’histoire de la série (que vous pouvez retrouver ici)
Ajoutez dans le mixeur, une ambiance sonore décoiffante à base de death metal et de guitares endiablées, une bonne durée de vie pour ce type de jeu (comptez une dizaine d’heures pour votre premier run), une bonne rejouabilité si vous êtes du type esthète du combo (par contre attention, le jeu n’est pas très riche niveau contenu déblocable) et vous obtenez alors une boisson démoniaque chargée d’adrénaline et de plaisir.
Trois fois plus de gameplay, trois fois plus de plaisir
Devil May Cry 5 prend donc la suite de l’histoire abruptement arrêtée à la fin de Devil May Cry 4. Quelques années après les événements de DMC4 et notamment à la suite d’une nouvelle invasion de démons qui vont mettre la ville de Red Grave à feu (et surtout à sang). Dante, épaulé du jeune Nero (qui a perdu un bras) ainsi qu’un mystérieux personnage surnommé V, vont partir à l’aventure afin de régler une bonne fois pour toute cette invasion.
La richesse de cet opus vient essentiellement du fait que vous n’allez pas jouer un mais bien trois personnages (Dante, Nero et V), chacun possédant son propre gameplay et son arbre de compétences à développer. Vous commencerez l’aventure avec Nero, qui a perdu son bras (le Devil Bringer) au profit d’une prothèse (le Devil Breaker) que Nico lui a confectionné. Nero a un gameplay nerveux basé sur des variations entre son Devil Breaker qui va vous servir de grappin pour attirer les ennemis, son arme à feu et son épée (la Red Queen).
V, quant à lui, vous proposera une toute nouvelle approche étant donné qu’il ne se bat qu’au travers de démons qu’il invoquera : Shadow (panthère pour le corps à corps), Griffon (oiseau pour les attaques à distance) et Nightmare (sorte de colosse monstrueux). Chacun de ses démons possèdent sa propre barre de vie à surveiller, V sera de la partie uniquement pour exécuter les finish en grand coup d’empalement avec sa canne. Ce gameplay est un vrai coup de fraîcheur sur la licence car complètement différent dans l’approche, vous aurez donc à jongler entre les 3 démons pour l’attaque tout en surveillant l’environnement autour de vous afin de protéger au mieux V (esquive ou bien utilisation de Griffon pour vous enfuir).
Et pour finir, bien sûr, il y a Dante (que vous ne pourrez avoir qu’au milieu du jeu) et son arsenal absolument démentiel. Vous aurez donc le choix entre différentes armes de corps à corps (dont Rebellion son épée de toujours, mais aussi une tronçonneuse, un nunchaku …) mais aussi toute une panoplie d’armes à feu (fusil à pompe, double pistolets, lance-roquette …). Ajoutez à cela le fait que Dante peut mixer ses combos avec des stances activables à la demande, ce qui vous ouvrir de nouvelles variations de coups, et vous obtenez sans conteste le personnage le plus riche de cet opus (mais aussi le plus complexe à manipuler si vous voulez axer votre jeu sur la partie combo).
Devil May Couloir
Pourtant, le jeu a quelques défauts qu’il va nécessairement falloir souligner, et notamment à compter de la deuxième partie du jeu (après la mission 10 et la récupération de Dante). A ce moment précis du jeu, vous êtes acclimaté à l’ambiance sonore et visuelle du jeu ainsi qu’à son gameplay et vous allez commencer à voir des petits défauts que vous n’aviez pas remarqué jusqu’à présent.
En effet, certains stages sont résumables en une série de couloirs avec des monstres à tuer en essayant de faire le plus gros score. Au début ça passe, on est heureux, on en prend plein les yeux, mais au bout de 4-5h de jeu (parfois de suite), cette sensation de répétition couloir / monstre / couloir / boss / fin du niveau se fait plus lourde. Et la deuxième partie du jeu est plus flagrante car à ce moment du jeu, le level design perd en qualité, le jeu devient plus (trop) « bourrin », avec pas mal de recyclage d’un point de vue décor et, du coup, perd un peu de son essence.
Côté histoire aussi, on reste un peu sur notre faim. Capcom a clairement axé cet opus autour de l’histoire entre les différents protagonistes du monde de Devil May Cry. Les cinématiques sont au top nous plongeant dans l’ambiance et naturellement, on attend d’en savoir plus sur le fameux démon que Dante & Nero doivent combattre. Mais quand arrive la fin, le rideau tombe, abruptement notamment dû à un rythme étrange (volontaire ou pas ?) ce qui est assez frustrant pour le joueur qui a été appâté tout au long du jeu.