Lancé 2006 sur Xbox 360 et développé par Capcom, Dead Rising, c’est ce jeu d’action et de survie qui plonge le joueur dans un centre commercial envahi par des hordes de zombies. On y incarne Frank West, un photographe freelance à la recherche du scoop de sa carrière. Lorsqu’il découvre que la ville de Willamette est envahie par des morts-vivants, il se retrouve piégé dans un centre commercial pendant 72 heures, luttant pour sa survie tout en cherchant à découvrir la vérité derrière cette catastrophe. Avec cette version Deluxe Remaster, pour Capcom, il s’agit de proposer une version modernisée d’un des jeux les plus marquants de la grande époque de la 360. Pas de simple portage HD donc, pas de véritable remake intégral façon Resident Evil non plus, mais un Dead Rising modernisée, plus agréable pour les yeux et pour les mains.
Le Deluxe Remaster de Dead Rising en test !
A son lancement, le jeu de Capcom se démarquait par son ambiance unique, inspirée des classiques du cinéma zombie, où l’horreur se mélange à un humour décalé. La force du jeu résidait aussi dans sa liberté d’action, puisque les joueurs pouvaient utiliser une multitude d’objets du quotidien comme armes improvisées, ajoutant une touche de créativité (et d’humour) à l’affrontement contre les zombies. Avec un système de temps limité et des décisions cruciales à prendre, chaque choix pouvait impacter l’histoire et les survivants que Frank croisait sur son chemin.
Alors les jeux en version Deluxe, on connait (notamment chez Nintendo avec les portages Wii U sur Switch), les jeux Remaster, on connait aussi (comme le récent Tombi), mais un jeu en version Deluxe Remaster, c’est quoi ? Et bien, non content de permettre à Capcom de proposer un DRDR (pour Dead Rising Deluxe Remaster), cela permet de comprendre que l’on ne doit pas attendre ici un pur remake intégral, ni même un simple portage façon HD.
Avec cette relecture moderne, Capcom propose un jeu identique à celui de 2006, mais avec des graphismes retravaillés, et une jouabilité elle aussi revue, pour un meilleur confort.
Un jeu boosté au RE Engine
Techniquement, on profite donc des bienfaits du RE Engine, qui permet de profiter d’un rendu nettement plus agréable à l’œil, sans toutefois atteindre les sommets des autres productions horrifiques de Capcom. On l’a dit, l’intégralité du jeu bénéficie d’une réhausse visuelle, et on profite donc d’une introduction plus belle que jamais, sans compter des premiers pas eux aussi autrement plus flatteurs pour la rétine. Alors certes, on pestera vite (et beaucoup) face au visage parfois très grossier de Frank West, mais c’est un parti pris.
Visuellement, le jeu est autrement plus agréable que la version de 2006, et on n’est loin d’un simple « lissage HD » ici. Les textures sont travaillées, les effets de lumières sont très réussis, et tous les environnements ont été retouchés pour un rendu résolument moderne. Alors, votre PS5 ou votre Xbox Series X ne crachera pas ses poumons, mais l’ensemble reste très réussi, malgré pas mal de petits bugs et autres couacs techniques (on y reviendra plus tard).
Outre le boost graphique, Dead Rising Deluxe Remaster profite aussi d’un gameplay modernisé… et c’est tant mieux ! En effet, si le jeu d’origine reste acceptable, difficile en revanche d’apprécier cette jouabilité ultra rigide de l’époque. Avec cette version 2024, tel un Resident Evil 2 Remake en son temps, Dead Rising se veut plus souple, plus moderne, et on peut notamment bouger en visant (chose impossible à l’époque), mais aussi alterner plus facilement entre les différentes armes, sans compter un remappage des contrôles pour un gameplay nettement plus instinctif. A ce niveau, c’est du tout bon (comme Jacques).
Côté contenu, on l’a dit, ce Dead Rising Deluxe Remaster est une copie conforme du jeu d’origine. Les cutscenes sont identiques, les missions sont les mêmes, tout comme les différents boss et autres évènements qui se déclencheront (ou pas) en fonction de vos actions et du temps qui passe.
Côté modes de jeu, on retrouve bien sûr le mode principal 72h, mais aussi le mode Extra et le mode Infini. Pour cela, il faudra toutefois assister auparavant à l’une des différentes fins disponibles, différents en fonction des actions effectuées dans le jeu.
Côté gameplay, on retrouve cette progression si propre à Dead Rising, avec ce fait de devoir impérativement faire des choix pour progresser. Et non, on ne peut pas tout faire lors d’un premier run. Au joueur de voir s’il veut courir après l’intrigue, quitte à laisser périr certains innocents, ou au contraire à mettre celle-ci de côté pour flâner dans le mall à la recherche de boss et de survivants.
Rappelons que si vous avez le malheur de ne pas remplir, dans le temps imparti, les objectifs d’une des missions qui compose la trame principale, alors toutes les missions suivantes s’annulent, et vous ne connaitrez jamais le fin mot de l’histoire… mais cela n’empêche aucunement de continuer à jouer jusqu’à l’arrivée de l’hélicoptère salvateur, au termes des 72 heures.
D’ailleurs, la meilleure technique (à notre sens) consiste à faire évoluer au maximum Frank pendant une heure ou deux, avant de mourir, puis de recommencer. De cette manière, Frank sera déjà un peu plus rapide/résistant dès le début de la seconde run, ce qui facilite forcément un peu les choses… sans pour autant rendre le jeu évident, loin de là.
Bien sûr, on retrouve tout le côté décalé du jeu d’origine (puisque c’est EXACTEMENT LE MEME JEU), avec la possibilité de changer de costumes, d’essayer des armes improbables, de cuisiner, de tester du matériel de bricolage sur les ennemis, de faire du bowling face aux zombies… sans parler des différents psychopathes tous plus maboules les uns que les autres. On apprécie également la jauge de dégradation des armes, ainsi qu’une IA remaniée du côté des PNJ, même si cela n’empêche pas certains sauvetages bien relous (mais moins que dans l’opus originel).
Côté durée de vie, comptez 7/8 heure de jeu pour voir l’une des diverses fins disponibles. Le mode Extra nécessite quant à lui un peu moins de deux heures, et on peut si on le souhaite tenter de survive le plus longtemps possible avec le mode Infini. Chaque run permet d’aller sauver tel ou tel personnage que l’on a loupé auparavant, ou encore anéantir des boss. Le principe même de Dead Rising consiste d’ailleurs à recommencer le jeu plusieurs fois, pour en apprécier toutes les possibilités. Comme évoqué plus haut, on retrouve exactement le même Dead Rising que celui de 2006, et c’est tant mieux… mais pas toujours.
Le bon et le mauvais Dead Rising
En effet, on aurait apprécié que Capcom se charge de corriger certaines aberrations déjà présentes dans le jeu de 2006. On citera notamment des faux raccords terribles dans les cutscenes (avec par exemple une séquence dans un environnement bourré de zombies, et une cutscene dans cette même zone, soudainement déserte…), sans compter les portes vitrées derrière lesquelles on aperçoit des zombies, et qui sont vides une fois le court chargement terminé pour passer dans la zone en question. Car oui, les chargements d’époque sont toujours là, et chaque zone du mall de Willamette nécessitera un petit chargement.
Pour rester sur le côté technique, si l’ensemble tourne en 60 fps, difficile de ne pas tiquer face à des zombis qui apparaissent parfois (en horde) à quelques dizaines de mètres devant nous. Idem pour la conduite des véhicules, abominable en 2006, et toujours aussi infâme 18 ans plus tard. Alors certes, c’est un détail, c’est le « charme » Dead Rising diront certains, mais c’est sans doute aussi un peu de fainéantise parfois, soyons honnêtes.
Globalement, on a pris un plaisir fou à (re)parcourir ce Dead Rising, et quand bien même il faut se montrer un minimum conciliant avec les quelques griefs énumérés ci-dessus, le jeu reste une véritable petite pépite de l’âge d’or du jeu vidéo moderne. De notre côté, on n’attendait rien de plus qu’une version joliment modernisée du jeu que l’on avait acheté day one sur Xbox 360, et c’est exactement ce que propose cette version Deluxe Remaster. Et quand bien même on ne peut pas parler de remake intégral, il va sans dire qu’il s’agit évidemment là de la meilleure version du meilleur Dead Rising (et de très loin).
Test réalisé à partir d’une version PS5, fournie par l’éditeur.