Test Blacksad : Under the Skin, le jeu vidéo policier et animalier
Le test complet de Blacksad : Under the Skin !
Malgré ses 5 volumes distillés en une dizaine d’années, la bande dessinée de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido a su imposer un style assez unique avec Blacksad grâce à un univers combiné de polar noir des années 50 dans un monde composé d’animaux anthropomorphes. La bande dessinée (qu’on vous recommande chaudement) a donc été annoncée sous la forme d’un portage de jeu vidéo piloté par Pendulo Studio et Microids.
On vous avoue qu’on tremblait un peu à la rédaction car ce genre d’adaptation est toujours périlleux, notamment au niveau de l’équilibre qualité visuelle / gameplay mais une chose est sûre, on ne pouvait que se réjouir de l’arrivée en jeu vidéo de Blacksad ! Que l’enquête commence, ainsi que notre test complet de ce Blacksad !
N.Y Confidentials
L’ambiance de la série Blacksad est donnée dès les premières secondes de jeu : plan fixe dans une salle de boxe, on constate le bas du corps d’un personnage pendu au centre du ring, une femme rentre et découvre le cadavre et s’effondre en hurlant. C’est ce dossier qui va vous être confié à, vous, John Blacksad ancien militaire reconverti en détective privé possédant à peu près tous les clichés de la profession : pas d’argent, alcool pas cher, air un peu miteux, punching ball des malfrats…
Une chose est sûre, l’univers original est parfaitement retranscrit et cet épisode, écrit pour l’occasion, vient parfaitement s’insérer dans la série de bandes dessinées des 2 artistes. Visuellement, les personnages sont bien modélisés, reconnaissables et on retrouve avec plaisir des personnages clefs de la série comme par exemple Weekly, la fouine qui sert d’indic à Blacksad.
Blacksad, c’est avant tout des polars noirs où les animaux ont la forme d’humain, ce qui a toujours son petit effet et qui un vrai sujet dans la bande dessinée notamment sur le jugement des gens par rapport aux autres. Dans cet opus, vous vous retrouverez donc dans un New York des années 50 où la corruption à tous les étages de la société est affaire courante, le tout teinté par un racisme omniprésent. Une jeune femme vous confiera donc l’enquête sur le suicide de son père (ancienne gloire de la boxe devenue manager) et de la disparition de son poulain à la veille d’un match devant être un tournant dans sa carrière.
Des mécaniques de jeu classiques
Au niveau du gameplay, on se retrouve donc devant un classique jeu d’enquête policière avec un côté narratif très affirmé (et assumé) assez proche des jeux de chez Telltale Games. Blacksad aura donc la possibilité de se balader dans divers environnements afin d’y trouver des pistes (ou des preuves) lui permettant d’avancer dans son enquête. Une fois ces indices accumulés, vous pourrez utiliser votre sens de déductions qui est un simple écran vous permettant d’associer des faits ou des idées qui, si elles sont correctement combinées vous débloqueront des preuves qui vous feront avancer dans votre enquête.
Les principales phases d’actions seront régies par des phases de QTE plus au moins inspirées qui généralement doivent être réussies sinon ce sera le Game Over. Blacksad ne laisse donc pas vraiment l’impression d’un jeu aux différents chemins au niveau de l’histoire, le tout est quand même pas mal scripté et vous donne parfois la sensation de ne pouvoir aller que tout droit ce qui est un peu dommage.
Même constat au niveau de la liberté de déplacements où vous n’aurez malheureusement pas la possibilité de vous déplacer librement entre les différentes scènes visitées ce qui renforce le sentiment de « couloir » au niveau des possibilités.
Idem concernant les dialogues, malgré l’effort d’écriture certain, on se retrouve souvent à devoir enchaîner le bon ordre de dialogues pour récupérer les preuves ou les indices que l’on a besoin pour irrémédiablement retourner dans le menu d’association d’idées pour débloquer de nouvelles preuves. A noter aussi que Blacksad est doté d’un sens félin lui permettant de scanner littéralement certains personnages lui donnant ainsi un avantage non négligeable dans son enquête.
Une fois enclenchée, la scène basculera en noir et blanc et vous devrez zoomer sur certaines parties de l’écran afin de déclencher des remarques de notre détective privé félin, remarques pouvant mener à un indice ou une preuve. Ici aussi, l’idée n’est pas mauvaise, mais la mécanique n’est pas suffisamment creusée pour rester dans les mémoires.
Une grosse boule de poils coincée dans la gorge du gameplay
Malheureusement, dès les premières minutes passées, et malgré un patch day one de plusieurs Go, on se rend compte que Blacksad va nous poser un gros souci au niveau du gameplay. La structure générale est, somme toute, très basique : on a affaire à un classique jeu d’enquête / aventure avec des QTE lors des phases dites d’action, mais le problème c’est que le jeu est encore truffé de bugs techniques.
Concernant la partie déplacement / enquête, les soucis sont globalement concentrés autour du personnage et de ses déplacements. Entre les bugs de collisions et la sensation de déplacer un bloc de béton hyper rigide (ce qui est un peu dommage pour un chat), le jeu manque clairement de mécaniques simples de gameplay comme le fait de pouvoir courir ou de se déplacer rapidement ou bien lors des associations d’idées, de proposer au joueur certaines conclusions pouvant amener à une erreur de jugement comme c’est le cas avec la série de Sherlock Holmes.
Côté bugs connus et remontés par la plupart des gens, on notera des soucis de camera avec des angles parfois incongrus, des dialogues qui ne se lancent tout simplement pas, softlockant ainsi le jeu ou bien des QTE qui refusent de se faire. C’est d’autant plus dommageable que l’éditeur avait bien précisé que le patch day one devait corriger ces soucis, mais malheureusement il en reste encore beaucoup (trop) et on a la terrible impression de se retrouver avec une version beta encore en cours de debug tant certains défauts sont, quelquefois, grossiers et vous obligent parfois à devoir tout simplement recharger sa sauvegarde… Dommage donc.