Test Anthem, coup dans l’eau ou coup de génie pour Bioware ?

Anthem moi non plus ?

Quasiment deux ans se sont écoulés depuis la sortie du très controversé Mass Effect Andromeda, et voilà que Bioware nous livre enfin son Anthem. Dans la veine de Destiny ou The Division, ce nouveau projet est le nouveau jeu service d’Electronic Arts et de Bioware. Longtemps flou sur son aspect solo, le titre est avant tout un jeu en ligne. Anthem parviendra-t-il à redonner une seconde jeunesse à Bioware ?

Le contexte historique nous place en plein conflit mondial. Autrefois, les Dieux ont maîtrisé l’Hymne, une source de création pure, puis ces derniers ont disparus. Depuis, plusieurs factions tentent de contrôler cette source. Un terrible cataclysme menace la vie des habitants de Fort Tarsis. Les freelancers, un groupe de pilotes s’unit pour combattre le Dominion, une faction maléfique, afin de restaurer l’ordre et sauver l’humanité. C’est important de parler aux PNJ et d’établir le contact avec eux, mais ces relations ne déterminent pas vos choix.

Dans Anthem, les joueurs font partie d’un groupe de pilotes d’élites appelés les freelancers. Leur objectif est de protéger l’humanité et de découvrir les mystères de ce monde, où l’Hymne de la Création, une source étrange, contrôle tout. Ce sera à eux d’empêcher la faction du Dominion de s’en emparer.

Après l’intro pêchue, le jeu va nous donner le choix choisir un homme ou une femme, notre héros ne sera pas muet, il aura un voix, enfin. L’écriture ainsi que l’histoire est sans génie, bien loin des standards de Bioware avec Mass Effect ou Dragon Age. Malgré une motion capture de haute volée, les cinématiques n’apportent rien à l’histoire du jeu. Dommage pour un titre de Bioware. Pour en apprendre plus, il faudra lire les documents du Cortex dissimulés à travers tout le monde d’Anthem.

Loot ou t’es ?

Comme The Division ou Destiny, l’essentiel du jeu consistera à accomplir des quêtes où il faudra récupérer, tuer, sécuriser. A un ou à plusieurs, malheureusement le peu de contenu se fait ressentir, comme le end game. Mais jeu service oblige, dans les prochaines mois, le scénario continuera à l’aide d’actes supplémentaires et de nouveaux contenus. Mais aussi du côté du contenu hebdomadaire, journalier ou mensuel. Le loot est présent mais très timide comparé aux autres shooters en ligne, un mauvais point donc. Notre héros montera en niveau au fur et à mesure de notre progression dans le jeu, jusqu’au niveau 30. Fort Tarsis, le hub du jeu, qui symbolise aussi notre maison ainsi que notre QG. Le premier constat est là, Fort Taris ne ressemble déjà plus aux allées grouillant de monde présentées à l’E3 en 2017.

Un système d’amélioration d’équipements, de capacités et autres est disponible comme tout bon jeu du genre. Il faudra ramasser, collecter des composants pour améliorer certaines choses. Les différents modes de jeu sont les missions, les parties libres, les forteresses et les parties rapides qui sélectionnent des missions aléatoires. La quête principale vous tiendra en haleine pendant une vingtaine d’heures de jeu. Le hub central du jeu de Fort Tarsis est une véritable fausse bonne idée, tout d’abord parce que la sensation de vie est au plus bas dans cette dernière. Il n’y a rien d’intéressant à y faire. A part prendre des quêtes et suivre l’histoire du jeu, qui n’est d’ailleurs pas très intéressante.

Un effet de masse

Les objectifs sont souvent les mêmes. On doit se rendre à un point, éliminer des ennemis, avancer vers le point suivant, tuer des ennemis et de temps à autre actionner un petit mécanisme par la simple pression d’une touche. Les javelins sont de véritables machines à tuer et proposent un gameplay fun et varié. Les titans sont les ennemis les plus puissants que vous aurez à affronter. Cette première approche est vraiment impressionnante. Il existe quatre classes différentes de javelin (Commando, Colosse, Intercepteur et le Tempête). Chaque classe propose un gameplay différent, et c’est une véritable réussite. La diversité de chaque type de javelin permet d’être complémentaire et donne l’impression de redécouvrir le jeu. Votre approche et votre façon de jouer seront clairement différentes.

Chaque type d’armure dispose de ses propres accessoires. Vous aurez la possibilité de personnaliser votre armement avec une grenade, un couteau de lancer, un lanceur de missile et autres gadgets en fonction de votre classe. Une seule attaque est imposée, l’ultime, elle diffère en fonction du type de javelin utilisé. Une fois en combat, une mécanique permettra de rendre toutes ces classes complémentaires. On parle du système de combo, sorte de coup critique se déclenchant une fois les prérequis remplis et infligeant des coups dévastateurs. Lors de vos affrontements, il faudra jouer avec vos gadgets disposant de courts délais de régénération. Ce dernier est un élément essentiel du gameplay. Parlons de l’expérience en jeu. Alors c’est ici que le bât blesse. Anthem semble être sorti du four prématurément. Il est obligatoire entre chaque mission de retourner au hub. La plupart des missions disposent d’instances et donc de chargement au sein même de votre avancée actuelle. Obligation de passer par le menu start.

Rajoutons l’impossibilité de marquer d’un point de repère votre destination ni même de pointer rapidement un point visible par les autres joueurs. Cerise sur le gâteau, chaque fois que vous vous trouvez loin de vos alliés, vous serez automatiquement téléporté vers le joueur le plus proche de l’objectif. Cela permet de forcer les joueurs à jouer l’objectif, cependant, cette approche gâche le jeu pour des raisons de gameplay. Le système de matchmaking fonctionne plutôt bien et trouve rapidement des joueurs sur n’importe quelle mission. La forge est un élément essentiel du jeu, puisqu’elle permet de customiser son précieux compagnon de batailles, notre javelin. La forge est accessible via le hub central du jeu, Fort Tarsis.

L’hymne à joie

Anthem est la deuxième oeuvre de Bioware a tourner sur le moteur Frostbite 3 de DICE. Résultat, Anthem en jette, magnifique de bout en bout, pas seulement une claque visuelle mais aussi une direction artistique de haute volée. Sur les consoles classiques, il reste beau oui, mais c’est sur Xbox One X, PS4 Pro et PC que le jeu prend son envol visuel. Techniquement, le titre tourne sans broncher, il est rare que des ralentissements viennent troubler la fête. Le HDR fait des merveilles comme à son habitude. Quelques bugs sont à noter mais rien de très gênant pour l’expérience de jeu. Par contre, le gros point noir technique concerne les temps de chargement. Le jeu en est rempli, et ils sont très très longs sur consoles, un peu plus court sur PC au passage. Attention cependant les versions Xbox One classique semblent touchées par des problèmes de fluidité, un patch arrive bientôt selon les développeurs.

Du côté de la partie audio, Bioware a mis le paquet. Effectivement les doublages en français et en anglais sont de qualité. Les bruitages et les musiques sont parfaites, une habitue pour le studio. Les armes sonnent bien à l’oreille et ne font pas jouet comme un Call Of Duty. La sensation de puissance est bien là. Notons au passage la présence de sous-titres pour ceux qui souhaitent quand même suivre l’histoire décevante d’Anthem. Revenons aux doublages, les acteurs choisis pour la version française jouent formidablement le jeu en délivrant des doublages de très bonne facture.