Test Alan Wake Remastered : une cure de jeunesse bienvenue

Annoncé à l’E3 2005 à Los Angeles, Alan Wake fut longtemps retardé. Le jeu fut finalement lancé en mai 2010 en tant qu’exclusivité Xbox 360, le même mois de sortie que Red Dead Redemption… Salué par la critique et ceux qui s’y sont frottés, Alan Wake fut un échec commercial, qui au fil des années a su acquérir une grosse communauté qui ne demande qu’une confirmation pour un deuxième épisode. Les aventures d’Alan nous arrivent en version remastérisée en 2021. Mais que vaut cette réédition moderne ? Notre test complet !

Alan Wake Remastered en test (sur Xbox Series X)

Alan Wake est un auteur à succès de thrillers policier. Mais, depuis quelque temps, il souffre du syndrome de la page blanche, c’est terrible pour un écrivain. Sa très chère femme Alice décide de l’emmener à Bright Falls, qui est une petite ville des États-Unis. Ces petites « vacances » sont dans le but de trouver l’inspiration afin d’écrire un nouveau livre. Mais sa femme disparaît. Le dernier roman d’Alan est un livre d’horreur qu’il ne se souvient pas avoir écrit. Ce roman va prendre vie, une force obscure nommée l’ombre prend possession de personnes, de corbeaux et d’objets pour barrer la route d’Alan Wake. Il va tenter de retrouver sa femme et aussi de comprendre ce qui lui arrive. Ténèbres oblige, la journée, aucun danger puisque l’ombre craint la lumière et le jour donc. Mais la nuit, c’est un autre histoire. Seule la lumière sera votre amie dans l’obscurité.

La trame d’Alan Wake était déjà aboutie à l’époque, pas de surprise, ça fonctionne toujours en 2021. Bien écrite, l’histoire est captivante de bout en bout. Les personnages sont bien écrits et ont chacun leur histoire. Ils sont aussi fascinants qu’étranges. Le scénario est très étrange et très inspiré des oeuvres de Stephen King et aussi de la série X-Files, en effet beaucoup de clins d’oeil sont faits durant l’aventure d’Alan.

L’ambiance mystérieuse est digne d’une bonne histoire de Lovecraft ou Stephen King. Chaque chapitre est façonné comme un épisode de série TV, c’est assez efficace. Efficace comme la mise en scène. Bref c’est le très haut du panier du jeu vidéo en matière de narration et d’écriture, en 2010 tous comme de nos jours.

Le syndrome de la page blanche

Remedy est le papa de Max Payne, et ça se ressent sur Alan Wake. En effet, les phases d’action sont très jouissives et très agréables à jouer. La prise en main est immédiate, si on comprend le gameplay rapidement, ce qui n’est pas simple. Le jeu n’est pas facile, il faudra éliminer des ennemis, se protéger, esquiver… Les combats sont très stressants, on est très vite acculé.

La majorité du gameplay consiste à utiliser la lumière comme bouclier et comme arme aussi. Cette dernière enlève les ténèbres sur eux et ne les tue donc pas. Ensuite vous pourrez utiliser vos armes. L’arsenal est d’ailleurs limité, revolver, fusil à pompe, carabine etc.… La difficulté est au rendez-vous. Pas d’infiltration au programme, on est face à thriller psychologique avec de l’horreur et des doses d’action. La caméra peut faire des siennes comme à l’époque.

L’exploration occupe une grande part de l’expérience d’Alan Wake, bien que le soft ne soit pas en monde ouvert, explorer s’avère gratifiant. Notamment pour récolter diverses choses utiles, mais aussi pour se ravitailler. Quelques phases d’énigmes sont de la partie, elles sont très simples. Alan Wake a les qualités de ses défauts, un gameplay jouissif, brutal et efficace mais trop rigide et devenu vieillot.

Malgré tout, les sensations sont très bonnes et on prend beaucoup de plaisir manette en main. À part les phases d’action, le bébé de Remedy permet aussi de conduire, très peu de temps sur toute la durée de l’épopée d’Alan certes. Ces phases sont toutefois complètement ratées, les sensations sont mauvaises et les commandes très imprécises…

L’ombre noire

Trois modes de difficulté sont disponibles. Le mode histoire est facile, le normal est un vrai mode normal de jeu à l’ancienne façon Max Payne. Le troisième et dernier mode de difficulté est le cauchemardesque, il est disponible seulement après avoir fini le jeu une seule fois. Ce mode permettra aussi de débloquer certaines pages de manuscrits supplémentaires. Ces dernières ajoutent de la matière à l’histoire et l’univers, elles sont intéressantes à lire. En plus de tout ça des choses à collecter est bien évidemment au programme puisque fouiller un peu partout sera votre meilleure façon de survivre dans cet univers.

Pour les consommables, des piles qui permettront de recharger votre lampe, des munitions, des armes à feu et de jet. Différents collectibles comme des thermos de café et autres sont à rechercher si vous voulez débloquer quelque petit bonus en plus. Et enfin les caches d’armes sont un peu partout dans Bright Falls. Bref il y a de quoi faire.

Cette version remastérisée nous offre exactement le même contenu qu’en 2011, une aventure de 6 épisodes, le tout, proposé comme une série télé. Le seul ajout de cette version 2021, ce sont les commentaires audio des développeurs d’aujourd’hui, ceux d’époque sont aussi à disposition. Bref, l’expérience est complète et appréciable dans les meilleures conditions grâce à des graphismes revisités. La durée de vie est très bonne même pour le jeu de base, sans compter que cette édition contient les deux DLC qui prolongeaient et donnaient une vraie fin à Alan Wake après la conclusion du titre original.

Comptez 12 à 15 heures en fonction de votre façon de jouer pour l’œuvre de base et rajoutez 4 à 6 heures pour les deux extensions. Le tout accompagné de ses bonus, toutes les cinématiques de fin et de récapitulatif d’épisodes sont visionnables. Le jeu est d’ailleurs disponible en VO comme en VF. L’univers est tellement attirant que vous passerez sûrement de longues heures dans cet Alan Wake. Notons que cette remasterisation d’Alan Wake est proposé à seulement 30 euros, vous tenez une pépite à bas prix dans une nouvelle jeunesse. Pas de multijoueur au programme, le titre est 100% solo.

C’est la Mer Noire ?

Remaster oblige, l’aspect graphique et technique a été remis au goût du jour. Sorti en 2010, Alan Wake était déjà très abouti à l’époque notamment grâce à des effets météo et une gestion des lumières réussies. Mais aussi par une direction artistique de très haute volée. Remedy rend une copie très propre sur les consoles actuelles et sur PC. En effet c’est la première fois que le titre est disponible sur les machines Playstation, sur PS4 et PS4 Pro le titre tourne plutôt très bien, le tout est fluide et net.

Sur PS4 Pro et Xbox One X, Alan Wake est disponible en mode qualité (4K 30 FPS) et performance (1080p et 60 images par seconde). Sur PS5 et Xbox Series X, c’est du 4K, le tout en 60 images par seconde, sur PC cela dépend de votre matériel évidement. Et sur Series S c’est Full HD en 60 images par seconde. En plus de tout ça, le modèle d’Alan Wake a été entièrement refait, pareil pour les autres personnages. Bref, vous l’aurez compris, visuellement il s’agit d’un « nouveau » Alan Wake, et c’est très appréciable. Chapeau !

En matière d’audio, le bébé de Remedy était une référence autant en termes de musique et de doublages. En effet la bande-son est du miel pour les oreilles, la VF n’est pas en reste tout comme la VO. Les bruitages sont aussi de très très grande qualité. Le sound design sert parfaitement l’ambiance, le mixage sonore est parfait. L’atmosphère sonore sublime le sentiment de solitude et d’oppression du jeu. Les ennemis et le vent qui soufflent terrifient le joueur. Les musiques sont aussi vraiment très bonnes, chapeau au département audio de Remedy, une belle réussite !

Test Alan Wake Remastered

Notre avis concernant Alan Wake Remastered

Sans grande surprise Alan Wake était un excellent jeu à sa sortie en mai 2010 en tant qu’exclusivité Xbox 360, il le reste encore en 2021. Mais là où certains développeurs se reposent sur leurs lauriers, Remedy, eux proposent une vraie relecture graphique d’Alan Wake ainsi qu’une arrivée sur consoles Playstation. L’histoire est toujours passionnante à découvrir ou redécouvrir, elle tient en haleine de bout en bout pendant la quinzaine d’heures qu’elle réclamera pour être bouclée. Mais ce n’est pas tout, ce remaster contient aussi les deux contenus additionnels. Malgré tout, tout n’est pas rose, Alan Wake accuse le poids des années. Surtout au niveau de son gameplay. Le spin-off American Nightmare n’est malheureusement pas inclus. En reste une excellente expérience accessible à prix raisonnable et enfin à disposition des joueurs Playstation. Un jeu culte, et on veut un Alan Wake 2 !

Alan Wake Remastered

8

Note Globale

8.0/10

On aime

  • Toujours aussi passionnant (scénario et mise en scène au top).
  • Remaster de très grande qualité et pas cher (30€)
  • Bande son et VF toujours aussi réussies
  • Bonne durée de vie (jeu de base + 2 DLC)
  • Ambiance incroyable

On aime moins

  • Gameplay qui a peu vieilli
  • L’absence du spin-off American Nightmare