Test A Plague Tale Requiem, une suite mature et maitrisée

Développé par le talentueux Asobo Studios et édité par Focus Entertainement , A Plague Tale Requiem est la suite du très réussi A Plague Tale premier du nom. Ce dernier avait réussi à créer la surprise en proposant une aventure émotionnelle, originale et accompagnée d’un scénario prenant. La suite des aventures de Hugo et Amicia se voulait plus ambitieuse et plus grande que sa grande sœur. Après avoir vu les crédits de fin, voici notre test de ce nouveau A Plague Tale : Requiem !

Test A Plague Tale Requiem
© Asobo Studios

Un Plague Tale Requiem plus mature, dans tous les sens du terme

On retrouve Hugo et Amicia pour la suite de leur aventure. L’écriture des personnages ne ressemble pas à ce qui se fait dans les autres jeux vidéo du même genre. Déjà par le « double gameplay » entre le frère et la sœur mais aussi par les liens qui unissent la fratrie. Loin de la haine, du sarcasme ou de l’humour potache de certaine aventure vidéoludique, la plume est exacerbée dans ce deuxième opus par l’intrigue intimement liée à Hugo.

Amicia a gagné en maturité et cela se ressent dans ses réactions pour protéger son frère mais aussi dans ses répliques et son coté assumée. En clair, c’est devenue une dure à cuir façon Lara Croft. Cela ajoute un certain dynamisme, d’ailleurs mis en valeur par les nouvelles animations et le côté « film » à grand budget du jeu. Comptez 20 heures de jeu à travers les 16 chapitres qui vous mèneront à la fin du jeu. Notez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir joué au premier pour apprécier l’aventure, mais c’est toutefois fortement conseillé.

Test A Plague Tale Requiem

Toujours maitre dans l’exercice narratif, Asobo Studio nous plonge dans une histoire plus sombre en parvenant à approfondir le gameplay, surtout du côté d’Amicia. On retrouve un mélange d’action, d’aventure, de fantaisie et quelques mouvements de jeu de rôle. Il y a toujours beaucoup de passage en mode furtif, si vous préférez vous faufiler à travers les ennemis. Ce n’est heureusement plus obligatoire.

L’écriture ne touche pas seulement notre duo mais aussi les nouveaux personnages rencontrés. Sophia par exemple, par son coté protecteur est remplie d’humanité. Il y a cette très fine limite entre jeu vidéo et le film qui rend l’expérience authentique. Par contre, tout est plus sombre, les thèmes abordés à savoir, l’amour, la peur ou la violence donnent une certaine identité et ne vous laisseront pas indifférent.

Plague Tale Requiem, côté technique

Quand on apprend que A Plague Tale Requiem est uniquement disponible sur les consoles nouvelles générations, nos attentes sur l’aspect performance sont logiquement attisées. Oui, pas de nouvelle aventure d’Hugo et Amicia pour les possesseur de PS4 ou Xbox One.

Test A Plague Tale Requiem
© Asobo Studios

Apres avoir joué à A Plague Tale Requiem sur PC, PS5 et Xbox Séries X, nous avons donc quelques informations à vous donner. Sur PC, il prend en charge le DLSS c’est à dire le super échantillonnage, les résolutions et détails au maximum. Normal. En clair et comme toujours, la meilleure expérience de jeu reste sur PC, que soit à la manette que clavier et souris. Evidemment, tout est plus magique en jouant avec des images par secondes illimitées. D’autant que le jeu est disponible day one sur le Xbox et PC Game Pass. Attention cependant, le jeu est assez gourmand en ressources. Notre PC de test avec sa RTX 2070 8 Go, son i5 9600K et 16 Go de ram embarqués permet de jouer en 1440p Ultra jusqu’a 70 FPS mais pas au-delà.

Sur console, que soit sur Xbox ou PS5, le jeu reste en 30FPS stable mais surtout sans possibilité de changer. C’est dommage. Oui mais voilà, A Plague Tale Requiem n’est pas vraiment un jeu d’action et les images par secondes ne sont pas si intéressantes que ça. En fait, les 30 FPS, même si moins agréables face au 60 FPS ne ternissent pas l’expérience de jeu. Il est question de plusieurs phases d’infiltrations, de tirs et beaucoup de narration dans la progression. Le jeu reste parfaitement jouable.

Test A Plague Tale Requiem
© Asobo Studios

Evidemment, on aurait aimé pouvoir profiter de la puissance de nos consoles nouvelle générations mais en toute honnêteté, le framerate choisi par Asobo fait sens. C’est le fait de ne pas avoir le choix entre performance et résolution qui ne passe pas sur console.

Une fabuleuse direction artistique

Maintenant que nous avons vu le côté technique, parlons de la direction artistique. Soyons clairs et précis. A Plague Tale Requiem est une claque. D’ailleurs, peu importe la plateforme, c’est impressionnant pour un jeu qui, rappelons-le, n’a pas le budget d’un triple-A. Pour avoir une idée, le jeu signé Asobo Studio est très similaire à Hellblade Senua’s Sacrifice. Il surprend par sa profondeur de champ, le flou artistique (désactivable sur PC), par le détail de la végétation, la modélisation des visages et les effets de lumière. C’est très similaire au jeu de Ninja Theory mais la comparaison s’arrête là.

Test A Plague Tale Requiem
© Asobo Studios

Dès le début du jeu quand nous retrouvons Amicia et son frère, nous sommes accompagnés par des champs de lavande, des grandes prairies, des vestiges de monuments et un soleil radieux. Il faut le dire, l’effet waouh fait mouche. Sans spoiler l’histoire, la progression s’assombrit, dans tous les sens du terme, que ce soit au niveau de la lumière que du scénario mais toujours dans un écrin graphique fabuleux. On apprend des choses sur Hugo qui change la trame scénaristique du jeu. Même si la progression reste très « couloir », la diversité des panoramas fait honneur à cette époque du Royaume de France. A Plague Tale Requiem a un côté cinématique indéniable qui le différencie vraiment du premier opus et qui colle parfaitement à sonscénario.

Dans ce deuxième opus, nous ne sommes plus dans la région française de Guyenne mais dans le sud de la France du XIVe siècle avec tout ce que cela comporte de violence, de scènes crues et d’épidémies. Le travail réalisé sur l’ambiance est époustouflant, criant de réalisme et très convaincant. Vraiment un sans-faute. Pour immortaliser tout ça, vous pouvez aussi faire confiance au mode photo.

Un gameplay un peu plus poussée

Toujours à la 3ème personne, vous pouvez laisser les compagnons de routes faire des tâches pendant que vous faites autre chose comme des puzzles. Dans l’ensemble, vous jouez presque toujours du point de vue d’Amicia. Les compétences ne représentent pas le coeur du jeu mais il est possible de les améliorer automatiquement tout comme les sacs et les armes. De plus, vous pouvez aussi trouver des objets qui apportent des souvenirs et encore plus de contenu en dehors de l’histoire. Rien de bien original me direz-vous. Au début du jeu, vous serez initié aux commandes puis accompagné dans les nouvelles animations et les interactions d’Amicia.

Le jeu devient parfois un peu répétitif et gênant quand il vous lance des vagues de soldats blindés par exemple. On a l’impression que ce n’est pas vraiment nécessaire. On apprécie cependant l’articulation entre les temps un peu plus calmes et les phases d’actions intenses où il faut fuir les assaillants ou aider Hugo à résoudre les énigmes. Les temps de chargement ne sont pas nombreux et plutôt rapides. Pas comme dans le premier, Amicia évolue vraiment autant psychiquement que dans ses mouvements. On apprend à gérer un nouvel arsenal, on découvre les nouvelles animations et la nouvelle rage de vivre qui l’anime.

Test A Plague Tale Requiem
© Asobo Studios

On apprécie sa nouvelle façon de pouvoir se défendre contre un coup fatal qui avant, était synonyme de game over. Dans A Plague Tale Requiem, le mécanisme de contre-attaque a été ajouté, ce qui permet aux joueurs d’étourdir les ennemis pour gagner de l’espace et du temps pour réfléchir à des nouvelles stratégies offensives ou simplement utiliser le décors pour s’enfuir.

Un vrai concert ambulant

Même en ayant participé au concert symphonique organisé par Focus dans un théâtre parisien, nous conservons notre objectivité pour vous dire que A Plague Tale Requiem se place facilement dans le top 3 des meilleurs prestations audio dans un jeu video. C’est cohérent, tantôt puissant au son des tambours, éminemment mystérieux aux violons, mélancolique, épique aux violoncelles ou profondément spirituel grâce aux voix. Bref, les adjectifs manquent.

Vous êtes transportés dès le début par une puissance sonore assez inexplicable. Un peu comme la bande originale d’un Halo Infinite ou d’un Star Wars. On doit cette prouesse auditive au compositeur Olivier Deriviere. Tendez l’oreille à la bande originale composée de 34 titres et disponible sur Spotify, YouTube Music, Apple Music et Deezer pour comprendre. Le compositeur a su s’entourer du Chœur de chambre philharmonique estonien (EPCC) pour cette création. Vous n’en croirez pas vos oreilles.

Quelques questions tout de même

Quelques points qui ne ternissent pas l’expérience pour autant mais qui doivent être signalés. Hugo est encore un enfant avec assez de problèmes comme ça mais il peut vraiment être ennuyant parfois. Par ses réactions et ses répliques, on a parfois envie de le mettre en sourdine. Comme dans le premier jeu où il peut avoir des comportements un peu irrationnels mais bon, c’est une intelligence artificielle.

D’ailleurs, l’intelligence artificielle générale est souvent stupide. Etant binaire, les ennemis peuvent vous repérer et revenir à leurs occupations comme si de rien était. Cela peut créer des situations assez cocasses mais ne concurrent pas à la cohérence du jeu. Toujours du côté de la cohérence, on se demande parfois pourquoi Amicia ne peut pas enjamber un petit muret. Cela favorise cette expérience de jeu « couloir », que tous n’apprécient pas forcément.

Enfin, en étant légèrement pointilleux sur l’aspect graphique, on se demande pourquoi le rendu de l’eau n’est pas aussi parfait que le reste. Comme les cadavres au sol qui peuvent manquer de détails et être un peu « spongieux ». Encore une fois, ce n’est pas cela qui va nous empêcher d’apprécier le jeu.

Notre avis concernant A Plague Tale Requiem

A Plague Tale: Requiem est la principale raison pour laquelle les jeux sont de plus en plus cinématographiques, engageant leurs joueurs sur le plan émotionnel et établissant un lien fort avec les personnages. Il montre que même avec des moyens moindres, toutes proportions gardées évidemment, il est possible de prendre les joueurs aux tripes. N’ayant rien à envier graphiquement à un ténor comme Horizon Zero Dawn par exemple, la direction artistique parle d’elle-même. Les musiques, les choix graphiques et le scénario érige ce Plague Tale : Requiem comme un des meilleurs jeux narratifs de cette fin d’année. En plus, il est l’un des rares cas où la suite est (au moins) aussi bonne que l’original et ce n’est jamais évident pour un studio.

A Plague Tale : Requiem

9

Notre avis

9.0/10

On aime

  • L'évolution d'Amicia et les nouvelles mécaniques de jeu
  • Plus sombre et profond
  • L'excellente narration
  • La direction artistique fabuleuse
  • La bande-son

On aime moins

  • Aspect couloir qui peut gêner
  • Nouvelle aventure mais très similaire au premier
  • L'intelligence artificielle dans les choux