Test 80’s Overdrive Nintendo Switch : comme OutRun ou Rad Racer (mais en moins bien ?)
Disponible depuis la toute fin de l’année 2017 sur 3DS (le test signé des copains de chez Blog-Moteur est ici), 80’s Overdrive est un jeu de course arcade, visant évidemment à rappeler les heures (de gloire) passées jadis sur des titres comme OutRun sur Mega Drive ou encore Rad Racer sur NES. En ce début de mois de mai, ce même 80’s Overdrive arrive sur Nintendo Switch. Après quelques heures passées sur le jeu, voici notre test complet de ce 80’s Overdrive !
Le test de 80’s Overdrive, sur Nintendo Switch
A l’instar de nombreux titres en pixel art, désireux de nous replonger dans les années 80/90, avec toutefois ce qu’il faut de modernité, 80’s Overdrive reprend la bonne vieille recette du jeu de courses d’antan. Un titre très simple d’accès, qui permet d’embarquer à bord de 6 voitures rétro (et sans licence) que l’on va pouvoir customiser avec les deniers engrangés au fil des courses.
Un bon vieux racer 2D ?
Côté interface, on comprend très vite que ce 80’s Overdrive est un portage 3DS, avec des menus pas très agréables à l’oeil, et pas toujours très instinctif. Le côté « déplacement de pointeur » rappellera sans doute de vieux souvenirs à certains joueurs, mais en 2020, c’est quand même assez vilain.
Instinctivement, après avoir acheté sa première monture, on opte pour le mode Carrière du jeu, qui impose de choisir un avatar, avant de se lancer dans une trentaine de courses, qu’il faudra évidemment remporter pour grimper au classement général, et déverrouiller les courses suivantes.
Dans un premier temps, ce 80’s Overdrive inspire très vite une certaine… déception. En effet, les premières courses sont loin d’être palpitantes, l’effet de vitesse est très modéré et on s’ennuie ferme au bout de deux courses.
Heureusement, en upgradant son bolide, on parvient à profiter d’une vitesse accrue, et de nitros, mais les courses suivantes sont également plus intéressantes, avec davantage de trafic, des tracés plus tortueux et même la présence de la police. Rien d’extraordinaire, mais on est assez loin de la catastrophe que laissaient inspirer les premières courses. Ouf !
On retrouve également dans ce 80’s Overdrive un mode Time Trial, qui s’apparente en vérité au mode principal d’un OutRun ou d’un Rad Racer. Dans ce mode, le but est donc d’aller le plus loin possible avant la fin du chrono, en roulant aussi vite que possible, tout en prenant le soin d’effleurer le trafic, ce qui permet ici de récupérer de précieuses secondes.
Bien sûr, à la fin de chaque niveau, il est possible de « choisir » le niveau suivant en optant pour la voie de gauche ou la voie de droite. A la fin du run, on peut visualiser l’intégralité de notre parcours sur une map, comme à l’époque. Sympa. On apprécie également, au début de chaque course, l’écran qui permet d’opter pour une piste audio, directement sur l’autoradio du véhicule, comme chez un illustre prédécesseur.
En plus d’un mode Carrière et d’un mode Time Trial (qu’il aurait été plus judicieux d’appeler Arcade selon nous), 80’s Overdrive offre également un éditeur de circuit. On choisit le nombre de virages, les collines, les voies de circulation etc etc… et le jeu se charge de générer un circuit tel qu’on l’a désiré. Pas mal.
80’s Overdrive, ça se joue comment ?
Côté jouabilité, 80’s Overdrive est plutôt simple à prendre en mains, avec la possibilité d’opter pour une transmission automatique ou manuel, et une pédale de frein que l’on ne presse que très rarement. L’ensemble est relativement précis, mais la conduite aurait mérité un chouia plus de souplesse toutefois.
A noter que le joystick souffre d’une terrible latence, contrairement à la croix directionnelle… mais heureusement, car qui jouerait à OutRun, Rad Racer ou à ce 80’s Overdrive au stick analogique, hein ? Dommage néanmoins que cette dernière manque de réactivité et de précision malgré tout, et on espère que cela sera rapidement corrigé via une mise à jour.
Comme dit plus haut, il est impératif d’upgrader son véhicule dans ce 80’s Overdrive, en utilisant l’argent gagné au fil des courses. De l’argent qui permet d’améliorer les caractéristiques du bolide, mais aussi de refaire le plein d’essence (et oui !) ou encore de réparer les dégâts subis.
On regrette quand même une IA au comportement étrange, qui n’hésite pas à changer brusquement de voie, dans le seul et unique but de nous emmerder heurter. Qui plus est, les chocs dans 80’s Overdrive font énormément ralentir, et on peut ainsi passer perdre de nombreuses positions en un instant… Rageant.
Toutefois, ce qui manque cruellement à ce 80’s Overdrive, c’est cette petite touche de folie, ce petit « truc en plus » qui démarquerait le jeu d’un OutRun. En effet, tout dans 80’s Overdrive est terriblement classique, et on finit vite par rouler tant bien que mal à la poursuite d’un peu d’originalité, d’un peu de fun, d’un peu de challenge… mais tout cela n’arrive jamais.
De même, le jeu se veut un hommage aux jeux de course d’époque, ce qui est plutôt réussi, mais on comprend mal comment les développeurs ont pu oublier d’inclure un filtre « rétro ». En effet, ce qui fait la beauté de nos jeux d’antan, c’est aussi ces nombreux pixels apparents. Ici, tout est terriblement lisse, très net, et sans la possibilité d’apposer un quelconque filtre CRT à l’ancienne ou quelques scanlines, un peu comme dans le récent Streets of Rage 4, ou comme dans n’importe quelle compilation de jeux rétrogaming. Dommage…
Bref, ce 80’s Overdrive n’est pas un mauvais jeu non, c’est un hommage qui semble on ne peut plus sincère aux jeux d’arcade d’une autre (et belle) époque, mais il lui manque quand même un peu de folie, un peu de modernité, un peu de fun, un peu d’effets sonores aussi, un peu de charme, un peu de précision dans les contrôles… Pas mal de petites choses donc qui font qu’en l’état, on vous conseillera davantage de préférer la version 3DS de ce 80’s Overdrive, ou mieux, de rebrancher votre NES, votre Master System ou votre Mega Drive, et de (re)jouer aux jeux d’époque.