On a passé 10 jours avec le Hyundai Ioniq 5N (de 650ch), une folie électrique ?
Imaginez-vous au volant d’une supercar électrique de 650 chevaux, signée Hyundai, conçue pour offrir des sensations extrêmes, même sur route ouverte. J’ai eu la chance de passer une semaine avec la IONIQ 5N, et autant dire que j’ai exploré tout son potentiel. Des rues de Paris aux routes sinueuses de la vallée de Chevreuse, j’ai mis cette machine à l’épreuve… et j’ai plusieurs fois frôlé la catastrophe pour mon permis. Mon essai complet !
Hyundai Ioniq 5N : une supercar électrique taillée pour la route
Dès le premier regard, l’IONIQ 5N en impose. Son look futuriste, ses lignes affûtées et ses détails propres à la gamme N lui donnent une vraie personnalité. La teinte “Performance Blue Mat” de mon modèle d’essai sublimait encore plus son allure.
L’avant est marqué par une calandre graphique avec prises d’air sculptées, un spoiler-lèvre qui souligne la posture basse de la voiture et un volet d’air actif pour optimiser l’aérodynamique.
Sur le profil, le liseré orange vif qui court le long des jupes latérales, signature des modèles N, attire immédiatement l’œil. Les jantes forgées de 21″, imposantes et légères, renforcent son côté sportif, tandis que les ailes élargies couleur carrosserie lui donnent un aspect encore plus musclé. Les poignées de porte affleurantes apportent une touche moderne et épurée.

À l’arrière, Hyundai a mis le paquet avec un aileron massif, plus long que sur l’IONIQ 5 standard, qui améliore l’appui aérodynamique. Le diffuseur sportif avec des accents orange et le troisième feu stop triangulaire, détail propre aux modèles N, ajoutent encore à son look agressif.
Avec une largeur accrue de 50 mm et une hauteur réduite de 20 mm par rapport au modèle classique, l’IONIQ 5N a été pensée pour allier style et performance. Chaque élément n’est pas seulement là pour le design, mais pour optimiser son comportement sur la route.

Un intérieur pensé pour le sport (mais une voiture pour le quotidien)
L’ambiance intérieure est clairement tournée vers la performance. Hyundai a misé sur un design épuré mais ultra-efficace, avec une grande dalle numérique regroupant l’écran central et l’instrumentation.
Dès qu’on s’installe à bord, on remarque les éléments spécifiques N. Le volant, doté de boutons dédiés pour les modes de conduite et le fameux N Grin Boost, permet d’exploiter toute la puissance du véhicule pendant 10 secondes. Les sièges baquets, abaissés de 20 mm, offrent un maintien parfait en conduite dynamique. La console centrale renforcée intègre des rembourrages latéraux pour protéger les genoux dans les virages serrés. Les pédales en aluminium et les plaques de seuil siglées N ajoutent une touche encore plus sportive à l’ensemble.

Malgré cet ADN très racing, le confort n’a pas été oublié. Les sièges avant sont chauffants et ventilés, la climatisation bi-zone propose un mode “conducteur uniquement” et l’éclairage d’ambiance à 64 couleurs permet de personnaliser l’atmosphère de l’habitacle.

Malgré son orientation radicale, l’IONIQ 5N reste une voiture spacieuse et pratique. L’espace aux jambes à l’arrière est généreux, ce qui en fait une option viable pour des trajets en famille ou entre amis. Le coffre offre 480 litres de volume, extensible à 1 679 litres une fois les sièges rabattus.

Après 10 jours d’essai, j’ai été surpris par sa polyvalence. Elle sait être une bête de course, mais aussi une voiture électrique facile et agréable à conduire au quotidien.
Des performances hallucinantes, mais un confort préservé
Côté chiffres, l’IONIQ 5N frappe fort : 0 à 100 km/h en seulement 3,4 secondes et une vitesse de pointe de 260 km/h sur circuit. Avec le mode N Grin Boost activé, la puissance grimpe à 650 ch et 770 Nm de couple.

Sur la route, l’expérience est incroyable. La transmission intégrale à deux moteurs, la direction ultra-précise meme si limitée et le châssis renforcé offrent une tenue de route exemplaire. Même en attaquant dans les virages, la voiture reste scotchée à la route, procurant une sensation de maîtrise totale.
Là où Hyundai surprend, c’est que l’IONIQ 5N sait se montrer douce et confortable en conduite normale. En mode Eco ou Normal, la suspension pilotée absorbe plutôt bien les irrégularités de la routes quand celle-ci est bien revêtue. Les sièges baquets, malgré leur maintien ferme, restent suffisamment moelleux pour les longs trajets. La conduite semi-autonome de niveau 2 est efficace dans les embouteillages et permet de soulager le conducteur sur les longs trajets.

L’IONIQ 5N intègre aussi des technologies qui renforcent son côté ludique. Le N Drift Optimizer facilite les dérapages contrôlés pour les amateurs de sensations fortes. Le N Torque Distribution permet de régler la répartition du couple entre l’avant et l’arrière pour un comportement plus dynamique. Et le N Active Sound+ simule le bruit d’un moteur thermique, avec des effets sonores qui rappellent certaines sportives à essence et c’est le but.
Autonomie et recharge : un bon compromis
Hyundai a bien travaillé sur l’efficience énergétique, malgré la puissance impressionnante du véhicule. L’autonomie annoncée varie entre 350 et 448 km selon les conditions de conduite. Sur autoroute à 130 km/h, ma consommation était d’environ 22 kWh/100 km, soit environ 350 km d’autonomie réelle. En mode plaisir, j’ai pu monter à 27-28 kWh/100 km, mais c’est anecdotique. En usage mixte, j’ai tourné autour de 280-320 km, ce qui reste plus qu’honorable pour une voiture de cette puissance.

Grâce à son architecture 800V, l’IONIQ 5 N se recharge ultra-rapidement. Sur une borne rapide de 350 kW, il est possible de passer de 10 à 80 % en seulement 18 minutes. À domicile, une recharge complète avec une borne AC de 11 kW prend environ 8h45. En 15 minutes, on peut récupérer jusqu’à 273 km d’autonomie sur une borne rapide, ce qui permet d’enchaîner les longs trajets sans trop d’attente.
Une voiture qui ne laisse personne indifférent
L’IONIQ 5N est une voiture qui marque les esprits. Partout où je suis passé, elle a suscité la curiosité et l’admiration. Son look, son agressivité et son caractère unique la différencient de la plupart des autres voitures électriques du marché.
Elle n’est pas parfaite. Son diamètre de braquage de 12,5 mètres la rend peu maniable en ville. Son poids élevé se fait parfois sentir dans les changements d’appui. Le coffre, bien que correct, est un peu limité à cause du subwoofer, et l’absence de frunk est regrettable. Enfin, l’ergonomie du GPS intégré laisse à désirer, mais heureusement, l’intégration smartphone avec Apple CarPlay et Android Auto compense largement.
Malgré ces petits défauts, l’IONIQ 5N réussit à combiner performances extrêmes, plaisir de conduite et usage quotidien. Elle prouve qu’une voiture électrique peut être aussi fun qu’une thermique. En la conduisant, on comprend qu’Hyundai ne voulait pas juste faire une sportive électrique, mais une vraie voiture passion. Et franchement, c’est une réussite.