Nintendo Switch 2 : comment les éditeurs abandonnent discrètement les (vraies) cartouches physiques
La Nintendo Switch 2 arrive le 5 juin prochain en boutiques, et avec elle, une flopée de nouveaux jeux à commencer évidemment par le nouveau (et très onéreux) Mario Kart World. Mais la Nintendo Switch 2 sera aussi l’occasion de retrouver certains jeux de la génération actuelle, en version « boostée », au gré d’une mise à jour payante ou gratuite. Mais cette seconde génération de Nintendo Switch signe aussi l’arrivée d’une nouvelle forme de cartouches de jeu, avec les « Carte Clé de Jeu ».

Contrairement à une cartouche de jeu classique, la “Carte Clé de Jeu” ne contient pas les données complètes d’un jeu. La cartouche va servir en réalité ici de « clé » pour permettre au joueur de télécharger le jeu complet sur sa console via le précieux réseau Internet. En insérant une carte clé de jeu, on ne peut donc pas jouer immédiatement, et il est impératif de passer par un téléchargement, parfois très lourd en fonction du jeu.
Une fois le jeu téléchargé, il suffira d’insérer la carte clé dans la console, qui va à nouveau agir comme une « clé », afin de démarrer celui-ci comme n’importe quel autre jeu. Ainsi, quand bien même le jeu sera installé dans son intégralité sur la machine comme un « jeu numérique« , il faudra impérativement insérer la cartouche pour le lancer. Evidemment, avec ce format Carte Clé de Jeu, il est indispensable d’avoir une connexion Internet pour installer son jeu (et les mises à jour plus tard).
« Pas grave » se dit-on, après tout, la Nintendo Switch proposait déjà des jeux de type « Code in a Box », mais cela restait une minorité de titres, et souvent des jeux mineurs. Toutefois, si Nintendo a déjà confirmé que ses premiers jeux seront bien au format cartouche classique, de nombreux éditeurs tiers ont déjà fait le choix des « Cartes Clé de Jeu ».

C’est le cas de Capcom, avec Street Fighter 6 ou encore Kunitsu-Gami, mais aussi de SEGA pour ce qui est de Sonic & Shadows Generations ou encore Yakuza 0, sans oublier Bravely Default Flying Fairy HD chez Square-Enix. Tous imposeront donc un téléchargement initial avant d’être joués, en venant s’installer dans leur intégralité sur les 256 Go de la Switch 2.
Un souci de stockage… mais aussi de pérennité de l’accès
Se pose alors aussi le souci de stockage, puisque certains jeux (Street Fighter 6, Split Fiction, Final Fantasy VII Remake…) dépasseront allègrement les 50/60 Go d’espace. Cela imposera donc un long téléchargement initial (bon courage si vous n’avez pas la fibre), mais aussi l’achat plus ou moins vital d’une carte microSD Express pour étendre le stockage de la machine. Ce n’est pas pour rien si nos Xbox et PS5 ont entre 1 To et 2 To de stockage…

Par rapport à un jeu « Code in a Box », les cartes clé de jeu (game-key cards) représentent une amélioration notable à plusieurs égards, offrant certains des avantages des jeux physiques. Elles sont tout aussi portables que ces derniers, ce qui permet aux propriétaires de les prêter ou de les revendre librement, un aspect important pour de nombreux consommateurs, et en particulier pour les jeunes joueurs, souvent destinataires de jeux offerts en cadeau.
Sous d’autres aspects cependant, il ne faut pas se leurrer, ces jeux restent des titres numériques déguisés en jeux physiques. Il est impossible d’y jouer sans connexion internet, car un téléchargement massif initial est nécessaire, ce qui risque de provoquer une immense déception chez quiconque achète l’un de ces jeux juste avant un long vol, par exemple, ou encore le matin de Noël…
Il existe également une autre inquiétude, certes plus lointaine mais légitime, concernant la pérennité de l’accès. Un jour, probablement dans longtemps mais en s’appuyant sur les précédents, Nintendo finira par annoncer la fin du support en ligne pour la Switch 2.
À ce moment-là, ces cartes de jeu deviendront de simples morceaux de plastique et de silicium inutiles (si le jeu n’est pas déjà installé sur la console), tandis que les véritables cartouches physiques resteront parfaitement jouables.