Test The Last Guardian : une oeuvre d’art sur PS4
En cette fin d’année 2016, la PlayStation 4 accueille l’un des jeux les plus attendus de ces dernières années : The Last Guardian. Un projet signé Fumito Ueda, également à l’origine de ICO et Shadow of the Colossus, qui a démarré il y a quelques années sur PS3, avant de glisser vers la PS4. Certains le pensaient annulé, mais The Last Guardian avait refait surface il y a quelques mois, et le voici en fin, en chair, en os et en plumes, sur nos PS4 et PS4 Pro !
The Last Guardian : la vengeance du géant à plumes
Après un développement pour le moins chaotique, certains se montraient particulièrement réservés face à ce The Last Guardian. A l’instar de ses prédécesseurs, le jeu se veut ambitieux, différent, avec une ode à la démesure, comme en témoigne le personnage de Trico, ce gigantesque griffon revisité, qui va accompagner un jeu garçon, dirigé par le joueur, durant tout son dangereux périple. Une aventure à la narration soignée, mais qui conserve toujours une certaine part de mystère et de mystique.
The Last Guardian va donc placer le joueur dans la peau d’un jeune garçon, qui va se réveiller aux côtés de Trico, un gigantesque griffon à poils et à plumes. Une fois ce dernier libéré de ses chaînes, démarrera une relation assez exceptionnelle entre les deux personnages, avec une entraide constante, et cette nécessité de prendre soin l’un de l’autre. Pour le joueur, il s’agira souvent de soigner Trico, de lui donner à manger, ou encore de la cajoler, de manière à fortifier sa confiance. A l’instar d’un Shadow of the Colossus, il est possible (et même indispensable) de chevaucher Trico, puisque ce dernier permettra très souvent d’atteindre de nouvelles zones.
Assez calme et zen dans son ensemble, The Last Guardian propose de très nombreux puzzles et autres énigmes à résoudre pour progresser, mais il suffira bien souvent d’observer l’environnement et d’utiliser Trico à bon escient pour évoluer. A ce sujet, il arrivera souvent que Trico indique la bonne direction via son regard, mais comme un vrai animal domestique, ce dernier n’obéira pas toujours au doigt et à l’oeil, et rechignera parfois à effectuer ce saut qui parait bien dangereux. A ce sujet, soulignons l’impressionnant réalisme qui anime ce même Trico, tantôt d’une douceur absolue avec le jeune garçon, tantôt d’une hargne féroce avec ceux qui tentent de s’en approcher. Comme un animal domestique, Trico agit de manière autonome, et peut décider de s’asseoir, de s’allonger, de se rouler dans l’eau, de bouder, ou même de venir quémander un câlin gratuit… Et c’est assez génial.
De son côté, le jeu garçon, qui fait irrémédiablement penser à ICO, dispose de toutes les qualités athlétiques indispensables pour progresser, et il faudra escalader des parois, marcher prudemment sur des rebords, actionner des mécanismes, nager… On regrettera simplement des contrôles un peu trop « on/off » en ce qui concerne les déplacements, avec un personnage qui sprinte, ou au contraire, qui se déplace très lentement en silence. Aucun souci en revanche en ce qui concerne les animations, ainsi que la section graphique en général.
En effet, si les années de développement et les multiples reports pouvaient laisser craindre le pire au niveau visuel, The Last Guardian est une pure merveille pour les yeux. Trico oblige, la plupart des environnements font la part belle au gigantisme, et on évoluera tantôt à l’intérieur de dangereux temples, tantôt à l’extérieur, et certaines phases de jeu offrent une mise en scène absolument inoubliable, avec parfois juste ce qu’il faut d’effet de ralenti pour conférer ce souffle épique à une séquence. A l’extérieur, on peut également profiter de quelques éclairages d’une beauté assez inouïe (notamment vers la fin du jeu), bien aidés par la compatibilité HDR.
Artistiquement, The Last Guardian réalise un sans faute, c’est indéniable. Techniquement, le constat est également impressionnant de maîtrise, même si on ne peut passer outre quelques ralentissements, mais aussi (et surtout) une caméra parfois incontrôlable, tantôt cachée dans la fourrure de Trico, tantôt coincée derrière un mur…
Certes, on peut diriger cette dernière via le stick droit, mais il arrivera fréquemment de se faire piéger, sans trop de bobo à la clé toutefois, le jeune héros évitant soigneusement les chutes. Via la touche L1, on peut également faire un focus sur Trico, ce qui donne souvent lieu à une mise en scène très différente. Il faudra donc enfiler sa casquette de réalisateur avec ce The Last Guardian, et savoir jouer avec le stick et la touche L1 pour profiter d’une mise en scène à la fois personnalisée, mais également sidérante (d’un point de vue « mise en scène ») sur certaines séquences.
En ce qui concerne la durée de vie, ce The Last Guardian nécessitera un peu moins d’une quinzaine d’heures pour être bouclée la première fois. La progression est très naturelle, dénuée de toute forme de chargement, et c’est un pur plaisir que d’évoluer aux côtés du géant Trico, à la recherche de la vérité. A l’écran, pas d’interface, pas de jauge de vie, pas de score, pas de jauge d’endurance, pas de radar… juste le jeune héros, Trico et des décors somptueux. Il existe toutefois quelques portions de jeu bonus, que seuls les plus curieux découvriront.
Bref, avec The Last Guardian, le studio dirigé par Fumito Ueda réalise une vraie prouesse, à la fois technique et artistique, et même si le jeu est incontestablement entaché par un jeu de caméras parfois atroce (mais vraiment) et quelques petits bugs (de collision notamment), l’ensemble est d’une intensité et d’une beauté juste extraordinaire. Une vraie invitation au voyage, qu’il serait plus que dommage de refuser.
Notre avis concernant The Last Guardian
Test réalisé à partir d’une version physique, sur PS4 Pro, via une Smart TV Ultra HD 4K HDR