Peur, on avait très peur lors de l’annonce il y environ un an du tout nouveau volet de la saga The King of Fighters XIV. Ringard et à la ramasse à première vue, la courte séquence vidéo présentée à l’occasion du Tokyo Game Show 2015 laissait à désirer… et pourtant… on aurait eu tort de ne pas surveiller le titre de plus près ! Grâce à un certain Yasuyuki Oda, la licence de SNK semble de retour pour jouer des coudes avec la concurrence. Notre avis dans ce test de The King of Fighters XIV.
Un développement entre de bonnes mains
Bien décidé à redorer le blason de sa franchise, SNK a fait appel à un certain Yasuyuki Oda pour le développement de The King of Fighters XIV. Ce nom vous dit peut-être rien et pourtant le bonhomme n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de Versus Fighting, puisqu’il a non seulement oeuvré sur Street Fighter IV pour le compte de Capcom, mais également travaillé pour les licences Art of Fighting et Fatal Fury, du temps de la NeoGeo. Qui donc de plus adapté pour assurer le développement de ce 14e volume et rassurer les fans sur la qualité du titre ? Et autant être clair tout de suite, The King of Fighters XIV a de quoi séduire. Ce qui n’était pas vraiment gagné tant l’on sait que les joueurs se sont pas mal lachés suite à l’annonce du titre.
Du neuf avec du vieux !
Le passage en 3D d’une licence habituée à la 2D est toujours délicat. D’ailleurs, on se souvient tous dans le paysage vidéoludique d’autres titres qui s’y sont frottés un peu tôt et qui, de fait, restent dans le « Hall of Shame ». On était en droit de douter pour The King of Fighters XIV tant l’on sait que le jeu de baston nous avait déjà fait peur avec les volets Maximum Impact et Maximum Impact 2 sur PlayStation 2. Alors certes, visuellement The King of Fighters XIV est en deçà de ce que l’on peut attendre des consoles d’aujourd’hui, la modélisation « grossière » des personnages surprend face au style 2D, mais ce n’est finalement pas aussi mauvais que la toute première bande annonce. Un an après, il en résulte bien au contraire un titre bien décidé à s’affirmer dans l’ère 3D, qui surprendra forcément les habitués, mais dont la prise en main se veut précise et abordable par tous. De ce côté là, il est clair qu’on reprend très vite ses marques et que l’on ressent aisément le timing des anciens opus. Un très bon point qui aura de quoi faire taire les mauvaises langues !
Un des plus gros rosters
Afin de réussir à séduire les joueurs de tout horizon et faire un peu de sang neuf dans sa licence, le titre de SNK se voit accueillir un total de 50 personnages ! Parmi ces derniers, 19 nouvelles têtes font leur apparition dans le tournoi King of Fighters. Alors évidemment, tout le monde ne pourra être satisfait mais l’on retrouve toutefois les classiques de la série : la team Japan composée de Kusanagi, Benimaru et Goro Daimon, la team Yagami composée d’Iori, Vice et Mature, la team Fatal Fury avec les frères Bogard et Joe Higashi, bref de quoi permettre aux plus anciens de retrouver rapidement leurs marques en terme de prise en main.
Bien sur grâce à ces 19 nouveaux combattants, SNK offre également l’opportunité aux joueurs d’introduire plus de variétés. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir dans les quelques events organisés, les joueurs pros se tourner vers les nouveaux protagonistes. Ceci afin de venir bousculer un peu plus les classiques et rendre les combats moins prévisibles. On regrettera cependant un semi-boss et un boss final assez anecdotiques et peu charismatiques… Dommage, même si clairement cela ne viendra pas noircir le tableau.
Un gameplay aux oignons
Pour ne pas totalement frustrer les néophytes qui souhaitent découvrir la série, Yasuyuki Oda a décidé d’introduire quelques subtilités dans le gameplay du titre. Oui, vous l’aurez compris si clairement ce ne sont pas les graphismes qui vont être privilégiés pour ce 14e opus, il est en revanche légitime de voir les possibilités pad en main. Au menu, nous retrouvons tout d’abord différents modes qui permettent de cerner plus facilement les mécaniques de The King of Fighters XIV. Le tutoriel permet de passer en revue l’ensemble des mouvements techniques communs aux personnages et de s’approprier plus facilement les basiques.
Pratique, d’autant plus que le jeu est finalement plus accessible et moins compliqué qu’un Street Fighter. Attention toutefois, cela ne signifie pour autant pas que l’on peut devenir bon du jour au lendemain. La maîtrise des techniques avancées Climax et Climax Cancels nécessite d’approfondir son personnage. En fonction des coups donnés et reçus, votre barre d’énergie se chargera selon plusieurs niveaux qui permettront de déclencher des attaques spéciales, voire basculer en mode MAX afin d’enchaîner quelques combos dévastateurs. Si l’enchaînement de ces derniers nécessite de la pratique, que les débutants se rassurent, une grosse nouveauté a été introduite dans la série : le Rush. Il permet simplement d’enchaîner un combo suivi d’une attaque spéciale (en fonction de l’état de votre jauge) en pressant consécutivement le bouton « Light-Punch ». Cela sera certes moins efficace niveau dégât que le même combo enchainé manuellement, mais cela ouvre toutefois des possibilités aux plus faibles de surprendre leurs adversaires. Astucieux, on apprécie.
Un bilan positif malgré quelques détails
Finalement, le seul point négatif que l’on peut relever pour ce King of Fighters XIV reste sa technique. Si l’on apprécie la fluidité des graphismes à 60fps, il n’en reste pas moins une modélisation des personnages un peu grossière, façon jouet plastique, qui donne l’impression d’avoir affaire à un jeu d’ancienne génération. D’ailleurs, c’est à se demander si tout le budget ne serait pas passer dans le roster (avec ces nouveaux personnages) et dans le gameplay. Cela reste évidemment une partie non négligeable du jeu, mais fichtre, on parle de The King of Fighters !
Les stages sont quant à eux plutôt bien foutus. D’ailleurs on aime retrouver les quelques niveaux emblématiques des équipes de la série. Au premier regard, difficile de ne pas se souvenir du stage de Terry Bogard ! Côté bande-son, on apprécie également reconnaître les notes des anciens thèmes même si le tout reste un peu trop moderne à notre goût. Si le mode Histoire est assez creu (pourtant il existe bel et bien un scénario dans la série), avec quelques cinématiques fades, c’est du côté du mode en ligne que les joueurs finiront pas se tourner. Ce dernier se veut d’ailleurs plus solide qu’à l’accoutumée. Le dernier patch en date « Day One » publié à l’occasion de la sortie du jeu permet non seulement de venir fixer les derniers soucis de NetCode mais rend également la prise en charge des sticks arcades opérationnelle ! De quoi ravir les fans en complément des options que propose le mode en ligne : match classé, match 1vs1, 3vs3, replay, tout y est.
Notre avis concernant The King of Fighters XIV
Test réalisé à partir d’une version presse sur PlayStation 4