Test The Division : Ubisoft (déjà !) en lice pour le jeu de l’année ?

La surprise de l'année signée Ubisoft ?

The Division, ou le brillant TPS-RPG signé Ubisoft

Comme le dirait un célèbre présentateur officiant sur D8 : « on ne vas pas se mentir, on se dit tout« . A titre personnel, je n’ai jamais été un adepte des jeux estampillés Tom Clancy (oui, même de Splinter Cell), avec ce mélange de réalisme tactique souvent dopé à des équipements et une interface futuristes, et toujours en background ces affaires d’espionnage, de virus… Bref, autant vous dire que The Division ne m’a jamais fait de l’oeil, et encore moins suite à la présentation du jeu en 2014, avec un visuel autrement moins flatteur qu’en 2013. Bref, à titre purement personnel, je n’aurai sans doute jamais accordé le moindre intérêt au dernier rejeton d’Ubisoft… Une grossière erreur évitée de justesse, puisque je serais alors tout simplement passé à côté d’un des meilleurs jeux de cette année 2016 ! Explications.

The Division PS4 Xbox One packaging

Disponible depuis quelques jours à la rédaction de THM, The Division peut (à juste titre) susciter un certain scepticisme, mais il suffit de seulement quelques minutes de jeu pour être littéralement happé dans cette ambiance juste phénoménale ! En effet, dans la pure tradition Tom Clancy, ce The Division nous plonge au coeur de New-York, une ville toutefois dévastée par un virus qui s’est répandu le jour du Black Friday. En quelques jours à peine, la ville manque d’eau, de nourriture, plongeant Big Apple dans le chaos, laissant chaque quartier à la merci de pilleurs et autres factions hostiles. C’est alors qu’intervient la Division, une unité d’agents tactiques, classée secret défense, et dont vous faites évidemment partie. Votre but : sauver l’humanité, rien que ça.

The Division 2

En début de partie, The Division demande au joueur de créer son personnage, avec un éditeur relativement complet. Une fois l’opération effectuée, on se lance dans sa première mission, bien aidé par un didacticiel particulièrement bien fichu. Le jeu fourmille d’informations, et même si les messages affluents à l’écran, les commandes répondent parfaitement, et diriger son agent en demande aucun talent particulier, avec au passage un système de couverture bien pensé, notamment lorsqu’il s’agit de courir d’une planque à une autre. Rapidement, le jeu nous présente les divers ennemis qui entraveront notre noble cause, avec des casseurs, mais aussi des nettoyeurs, qui luttent contre l’épidémie à coup de lance-flammes, sans oublier les rikers, de dangereux prisonniers, et enfin les militaires dissidents.

The Division 4

A l’instar d’un Assassin’s Creed ou d’un Far Cry (pour rester chez Ubisoft), The Division est un open world, avec une reproduction très fidèle de l’île de Manhattan. On évoluera en surface bien sûr, mais également dans le métro, et même à l’intérieur de certains bâtiments. Le joueur est laissé libre de ses actions, et il faudra évoluer prudemment pour éviter les zones dont le niveau de dangerosité est trop élevé par rapport à son propre niveau et son équipement.

The Division 3

En effet, The Division est un jeu d’action à la troisième personne, avec une bonne dose de tactique, mais il présente également les caractéristiques d’un RPG, avec un système d’acquisition d’expérience, permettant de faire évoluer son personnage. A ce titre, les tirs essuyés par l’ennemi peuvent laisser transparaître les niveaux de dégâts infligés, comme dans un Parasite Eve ou un Vagrant Story par exemple. Ce dernier peut également faire progresser son héros à sa guise, en privilégiant au choix la sécurité, le côté médical ou encore les compétences. Le champ de bataille regorge d’objets à collecter comme des armes, mais aussi des éléments d’armures, ou encore du tissu, des pièces électriques, des mods… cela afin de créer de nouvelles pièces à la base d’opérations. Chaque joueur peut ainsi librement adopter son style de combat, et déterminer son rôle dans son escouade.

The Division 5

Car oui, The Division permet de profiter de l’intégralité du jeu en solo, mais aussi en équipe, composée de 2 à 4 joueurs. A ce sujet, la « connexion réseau permanente requise » permet d’afficher à l’écran d’autres joueurs, qu’il est possible de contacter en live pour lancer une partie en coopération. La difficulté s’adapte au nombre d’agents de l’équipe, et c’est un vrai plaisir que de pouvoir mettre au point des stratégies d’attaque avec ses amis, via le chat vocal bien sûr, ou via les emotes et autres fonctions de chat de proximité. A ce titre, si The Division ne nécessite pas de disposer d’un abonnement PS Plus ou Xbox Live pour être joué en solo, il impose néanmoins une « connexion internet permanente« . Attention toutefois, en contrepartie, en cas de coupure réseau, de souci de serveur ou autre, il vous sera juste impossible de jouer, même en solo. Voilà qui est dit.

Une énorme portion du jeu (en plein centre l’île), baptisée Dark Zone, recèle de nombreuses surprises, à commencer par de puissants ennemis bien sûr, mais aussi des objets et équipements rares. Via la Dark Zone, le joueur accède à un espace multijoueur intense, dans lequel on peut rencontrer des ennemis gérés par l’IA, mais aussi d’autres joueurs bien réels. Ces derniers peuvent évidemment coopérer… mais également se trahir, quitte à hériter du titre peu envieux de « Renégat ». Un espace de type PvP donc, qui retiendra l’attention de nombreux joueurs à n’en pas douter, mais il faudra en revanche impérativement être abonné au PS Plus ou au Xbox Live pour pénétrer dans la Dark Zone. Côté armements, le jeu propose un arsenal plutôt fourni, avec la possibilité de modder ses armes, chacune offrant bien sûr des caractéristiques propres en terme de dégats, chargeur, vitesse de tir, mais octroyant également divers bonus en fonction de leur niveau/rareté, comme dans un RPG là encore. Il faudra donc penser à prendre parfois un peu de temps pour checker son arsenal, et mettre à jour son équipement grâce aux différents marchands de la ville, ou en équipant cette arme rare récupérée sur un mini-boss.

The Division

Technique et durée de vie

Techniquement, ce The Division n’est pas exempt de petits bugs graphiques et autres pop-up, mais il faut reconnaître le travail colossal mis sur pieds par les équipes d’Ubisoft, pour reconstruire un New-York particulièrement détaillé. Certains passages sont plus agréables à l’oeil que d’autres, c’est indéniable, mais globalement, l’ensemble est assez ahurissant, si on tient compte du gigantisme de la map, et du nombre de détails à gérer simultanément, sans compter le cycle dynamique jour/nuit. Une réalisation graphique soutenue par une narration particulièrement jouissive, qui permet une immersion immédiate. A titre d’exemple, c’est le mythique Madison Square Garden qui sert ici de base médicale, et le jeu regorge d’enregistrements et autres bonus à découvrir pour en savoir plus sur l’épidémie. Impressionnant.

Côté durée de vie, faire grimper son agent au niveau maximal (30) demandera entre vingt et trente heures environ selon son niveau de jeu, mais The Division profite d’une telle richesse que l’on aura de cesse de revenir au coeur de ce Manhattan post-apocalyptique, pour tenter de découvrir une meilleure arme, un mod caché, ou simplement pour se faire une mission entre amis, « pour le plaisir » donc, comme le chanterait Herbert Léonard. Une nouvelle licence particulièrement brillante donc signée Ubisoft.

Notre avis

8.8
Soyons francs, The Division avait tout pour faire peur. Au final, Ubisoft nous propose une expérience à mi-chemin entre jeu d'action et RPG d'une rare intensité. Certes, tout n'est pas parfait, mais il faut reconnaître que le jeu parvient à happer le joueur en une fraction de seconde, qui n'a alors de cesse que de vouloir faire évoluer son personnage, et libérer quartiers par quartiers ce Manhattan post-apocalyptique, reproduit avec brio par Ubisoft. A n'en pas douter un jeu à placer d'ores et déjà dans le Top 5 de 2016... voire plus.
Notre Avis 8.8