Test ReCore Xbox One : trip old school entre Megaman, Metroid Prime et Lost Planet
Megaman... Metroid Prime.... Lost Planet.... Fusiiiiiion !
Megaman + Metroid + Lost Planet = ReCore ?
Exclusivité Microsoft (Xbox One et PC), ReCore est un jeu d’action développé par ComCept, le studio de Keiji Inafune (coupable notamment de Mighty n°9…), auquel a également collaboré une partie de l’équipe derrière le cultissime Metroid Prime, paru sur GameCube. Autant d’éléments qui ne peuvent évidemment que susciter la curiosité du joueur, d’autant plus lorsque Microsoft décrit son ReCore comme « un jeu d’action et d’aventure conçu pour la nouvelle génération« .
Concrètement, ReCore nous place dans la peau de Joule, qui représente l’un(e) des derniers humains sur Alter-Eden, une planète contrôlée par des entités robotiques (les Orbots), dont le but ultime est d’anéantir le peu d’Humanité qui subsiste. Evidemment, dans sa quête, notre chère Joule peut compter sur divers éléments pour mener à bien sa mission, à commencer par son courage bien sur, mais aussi quelques compagnons de route.
Mechanical Animals
En effet, les premières minutes de ce ReCore permettent donc de se familiariser avec les contrôles de Joule, mais aussi avec son premier fidèle compagnon à quatre pattes robotique, Mack, un chien-robot (oui, comme Rush dans Megaman). Le tout se déroule dans un univers post-apocalyptique, avec comme premier décor un vaste désert (qui rappelle un peu Star Wars au passage). De quoi découvrir un TPS (pour Third Person Shooter) somme toute assez classique finalement, avec une Joule qui peut marcher, courir, sauter, dégainer son fusil, effectuer un dash (oui, comme Megaman X) et même un double saut. Un petit côté old school dans les contrôles qui se fait sentir dès les premiers instants, et qui perdurera tout au long du jeu.
Un côté résolument old school qui ravira donc certains joueurs, avec un feeling proche d’un Lost Planet, mais un côté old school qui se ressent également très vite au niveau technique, avec un affichage assez décevant. Certes, le côté artistique est bien là, avec un décor travaillé, un background plutôt riche et des aires de jeu assez vastes (et un peu vides), mais force est d’admettre que l’ensemble aliase assez allègrement, sans compter de nombreux bugs et autres textures parfois hasardeuses… Si vous comptiez prendre une baffe technique avec ReCore, vous allez très vite déchanter.
Toutefois, malgré une esthétique pas très sexy, on prend un certain plaisir à diriger Joule dans ce monde apocalyptico-futiristico-robotique, et on découvre peu à peu les ficelles de gameplay et autres mécanismes mis en place par les développeurs. Ainsi, si le gameplay se veut assez nerveux, avec un lock qui rappelle Metroid Prime (tiens donc) et quelques phases franchement inspirées de Lost Planet, ce ReCore offre rapidement une certaine liberté au joueur, avec certes une quête principale à suivre, mais également pas mal d’à côtés, avec des donjons secondaires qui permettront de mettre la main sur de nombreux bonus.
Parmi eux, on citera notamment la possibilité de faire évoluer ses compagnons d’aventure. En effet, le chien de départ sera rapidement rejoint par d’autres animaux bioniques (Seth l’araignée et Duncan le gorille), et les schémas récupérés sur le champ de bataille permettront, une fois retourné à la base (l’Exploreur), de mettre au point de nouvelles pièces, à condition bien sûr d’avoir récupérer suffisamment d’éléments pour cela. Le but est bien sûr de faire évoluer ses robots, de manière à les rendre plus efficaces face aux ennemis. Au passage, les nouvelles pièces permettent également de changer le look de ces mêmes compagnons. Sympa !
Un trip « old school » ?
Concernant l’évolution de Joule, cette dernière va voir la puissance de ses attaques augmenter au fil des niveaux glanés via l’expérience accumulée en oscillant les ennemis. Pas de personnalisation ici, ni même un quelconque éventail d’armes, puisque Joule sera toujours équipée de son fidèle fusil. Le but est évidemment de penser à faire grimper les stats de ses compagnons, et de choisir judicieusement ces derniers en fonction des situations (seulement deux compagnons disponibles en mission, mais un seul présent sur le champ de bataille avec un switch placé sur LB), pour prendre le meilleur sur les ennemis. A ce sujet, la plupart des ennemis sont également des animaux robotisés, et certains boss sont assez originaux.
En ce qui concerne le côté « Metroid » de ce ReCore, le joueur va découvrir au fil de l’aventure de nouveaux robots, dotés de capacités spéciales, qui permettront de détruire ce mur qui bloquait l’entrée d’une grotte, de grimper sur un rail pour atteindre cette plateforme inaccessible… Bref, comme dans un Metroid (ou un Castlevania), il faudra souvent revenir dans les niveaux précédents pour récupérer tel ou tel bonus, inaccessible jusque là. A noter également que certains donjons (et même certains niveaux principaux) nécessitent un certain niveau pour être débloqués, il faudra donc un minimum fouiller les zones pour ne pas être contraint à faire machine arrière une fois arrivé un peu trop loin dans le jeu.
Côté gameplay, si Joule se contente d’un simple fusil, ce dernier va non seulement pouvoir évoluer (d’un point de vue puissance), mais également disposer de munitions de couleurs différentes (quatre pour être précis), avec un switch situé sur la croix directionnelle. Evidemment, le but sera d’utiliser la bonne couleur sur les bons ennemis pour toucher leur point faible plus rapidement. Comme dans un RPG, vous pourrez visualiser les dégâts occasionnés par vos attaques. A partir de là, le joueur peut choisir de détruire les ennemis, ou bien de les affaiblir suffisamment pour tenter de récupérer l’orbe qui les anime. Un point important puisque si les orbes permettent de faire évoluer les compagnons, les pièces détachées laissées par les ennemis permettent quant à elles de fabriquer de nouveaux éléments. Il faudra donc savoir alterner les attaques pour pouvoir faire évoluer ses compagnons de manière intelligente. A noter que ReCore ne dispose pas du moindre médikit ou de la moindre munition, et la santé, comme les munitions de fusil, se rechargent avec le temps.
A l’instar d’un Lost Planet, ReCore alterne donc phases d’action et phases de plateforme. Si les phases d’action se révèlent correctes, les phases de plateformes s’avèrent parfois très délicates, tant la maniabilité et la caméra manquent de précision. Idem en ce qui concerne certaines plateformes sur lesquelles Joule s’accroche et/ou atterrit sans problème, et d’autres non, sans la moindre raison. Là encore, ceux qui s’attendent à une quelconque innovation seront sans doute assez déçus du classicisme de l’ensemble, de ces nombreuses approximations, du « flottement » global qui émane des sauts de Joule, et de ce côté « old school » encore une fois, qui peut conduire à quelques élans de rage. En effet, dans ReCore, vous risquez de mourir souvent, et parfois assez bêtement, il va falloir vous y faire…
Côté défauts, outre une réalisation assez faible (mais un travail artistique indéniable), ce ReCore souffre également d’un mal assez terrible : les chargements. En effet, lors d’un changement de zone, lors d’un retour à la base ou même pour un simple respawn après un saut mal calculé ou des ennemis trop puissants, il nous est arrivé fréquemment de devoir patienter près de deux minutes… A cela s’ajoutent également quelques chutes à travers le sol, un bug qui s’achève évidemment par une mort inévitable, et donc par un chargement… de deux minutes… On a également pu constater quelques sérieuses chutes de frame rate dans certains donjons. On espère qu’un patch viendra vite régler ces quelques soucis particulièrement virulents.
Enfin, côté durée de vie, ce ReCore demande une bonne douzaine d’heures pour être bouclé, avec bien sûr la possibilité de revisiter les niveaux déjà explorés pour dénicher les bonus comme dit précédemment, ou simplement pour engranger de l’XP et des ressources. Toutefois, certains vont forcément pester face à la dernière section du jeu, qui va tout simplement user et abuser d’une petite pichenette pour retarder artificiellement l’affrontement final, sans compter une difficulté subitement rehaussée. Non, il ne s’agira pas de rebattre les boss comme dans un Megaman, et sans trop vous en dire, disons que l’on ne saurait que trop vous conseiller de ne pas trop laisser filer d’Orbes Prismatiques sur votre chemin…
Pour le reste, on l’a dit, ReCore n’est clairement pas une révolution. Il s’agit d’un TPS tout ce qu’il y a de plus classique dans le fond, avec toutefois une trame scénaristique suffisamment travaillée pour tenir le joueur (conciliant) en haleine. L’ensemble n’est pas mauvais non, mais seuls les plus conciliants parviendront à lui pardonner ses nombreux défauts, pour profiter d’un jeu new gen paradoxalement assez « rétro » dans sa conception. En ce qui nous concerne, si nous n’avons pas noté la moindre affiliation avec Megaman (hormis le chien robotique et le dash éventuellement…), ce ReCore nous a davantage donné la sensation de jouer à un mélange de Lost Planet et Metroid Prime, nous remémorant au passage ces longues heures passées à poncer les nombreux TPS d’antan, sur PSOne, Dreamcast, PlayStation 2 ou Xbox.