Après un premier opus aussi étonnant que réussi, Project X Zone est de retour sur Nintendo 3DS, avec un second opus qui bénéficie cette fois d’une localisation intégrale en français. Certes, les dialogues sont en japonais (tant mieux d’ailleurs), mais les textes sont intégralement traduits, au niveau des menus comme des sous-titres. L’occasion pour ceux qui avaient du faire l’impasse sur le premier (anglais oblige) de se lancer enfin dans cette étonnante aventure, qui regroupe des dizaines de personnages issus de trois univers : Capcom, Namco-Bandai et Sega.
Le crossover T-RPG de retour !
Attention toutefois, même si le concept de réunir divers univers issus de plusieurs licences phares est très alléchant, Project X Zone 2 est un tactical-RPG, soit un genre assez particulier, démocratisé notamment par Tactics Ogre, Disgaea ou encore le populaire Final Fantasy Tactics.
Le gameplay est un peu différent certes, mais le concept fait que l’action n’est pas omniprésente (loin de là), et il s’agira surtout de faire évoluer ses personnages sur un espace quadrillé, avec des combats au tour par tour. Un genre à part donc, qui ne plaira clairement pas à tout le monde.
L’un des grandes forces de ce Project X Zone 2 (comme son prédécesseur), c’est bien sûr de réunir un casting de combattants absolument exceptionnel, et on croit limite rêver lorsque l’on découvre ces derniers : Jin Kazama, Phoenix Wright, Hiryu, Chris Redfield, Megaman, Zero, Chun-Li, Morrigan Valkyrie, Heihachi, Kite, Jill Valentine, Sylphie, Akira Yuki, Erica Fontaine, Kazuma Kiryu, Zephyr, Flynn Scifo, Natsu…
Autant de personnages issus d’univers cultes comme Resident Evil, Shinobi, Darkstalkers, Hack, Megaman, Yakuza, Shenmue, Phoenix Wright, Tekken, Street Fighter, Virtua Fighter, Soul Calibur, Fire Emblem, Strider… C’est simple, les premières heures de jeu sont un spectacle permanent, un vrai musée du jeu vidéo, et le joueur découvre peu à peu les visages du jeu, avec les héros bien sûr, mais aussi quelques ennemis pour le moins prestigieux, issus eux aussi des licences pré-citées.
Sur le terrain, Project X Zone 2 permet donc au joueur de diriger une équipe plus ou moins importante composée de différents duos. A ces duos figés (Chris/Clair, Kiryu/Majima, Chun-Li/Xiaooyu, Demetri/Morrigan, X/Zero…), il est possible d’ajouter un personnage Solo, qui peut interférer dans la bataille. Pas de quart de cercle ou autre ici, il suffit d’utiliser la commande d’action désirée, et les combattants effectuent aussitôt l’attaque désirée.
Il faut toutefois gérer différents paramètres comme la position de l’ennemi à l’écran, ainsi que l’attaque la plus à même de constituer un combo dévastateur. On peut ainsi déclencher des attaques de base, mais aussi des attaques Ultimes, sans oublier la possibilité d’appeler un autre Duo à l’aide si l’on a pris le soin de bien se positionner sur l’aire de jeu. On comprend par exemple rapidement qu’il est préférable de maintenir ses équipes proches les unes des autres sur le champ de bataille.
Ainsi, en la jouant finaud, on peut parvenir à caler quelques attaques de base, puis faire appel au personnage de soutien (via le bouton R), ensuite à l’attaque Duo secondaire (via le bouton L), pour parfaire le tout avec une attaque Ultime (bouton Y). A l’écran, cela se traduit par des combos parfois hallucinants, avec des effets graphiques juste sublimes lors des attaques spéciales. Chaque personnage se charge d’apporter un peu de son univers, et c’est un pur plaisir de que de retrouver le clan Tekken, soutenir un duo de Maverick Hunters, avec l’appui de Ryo de la saga Shenmue.
Les possibilités sont ultra nombreuses, et chacun peaufinera ses équipes selon ses affinités. Bien sûr, il est possible de faire évoluer ses équipes via les points EXP, mais aussi en déverrouillant des compétences, et en achetant de l’équipement à la boutique du coin.
Bien sûr, un tel casting impose un début de jeu assez longuet, et même carrément confus lors de certains dialogues. Les premières heures permettent en effet de poser les bases du gameplay, mais aussi d’un scénario assez complexe à comprendre parfois, puisque les dialogues impliquent parfois jusqu’à 10/15 personnages, chacun expliquant le pourquoi du comment de son arrivée, à base de failles qui altèrent l’espace et le temps, avec des personnages qui proviennent du monde des humains, d’autres d’un monde plus futuriste, d’autres du passé, d’autres du futur…
Autant être franc, il faut de la patience, et quelques bonnes heures avant de comprendre l’essentiel de ce jeu d’échecs d’un nouveau genre. Outre le fait d’attaquer, il faudra également prendre en compte la position de l’ennemi, gérer ses points de compétences (qui permettent de soigner un allié, d’attaquer un ennemi, de s’adjuger un bonus d’EXP…), mais également les PX, qui vont gonfler au fil des combats, et qui peuvent offrir un vrai bonus offensif comme défensif.
Techniquement, l’ensemble (au niveau des phases de déplacement) est assez basique avouons-le, mais les combats (avec un style 2D à l’ancienne) sont particulièrement intenses et rythmés, sans oublier le style graphique avec des cinématique parfaitement intégrées lors des super-attaques. On prend un vrai plaisir à peaufiner ses techniques, et tenter de faire grimper le score de Combo. La bande-son reprend également quelques thèmes très connus du jeu vidéo, et l’ensemble se veut simple à prendre en main, tout en étant très complexe si l’on souhaite profiter pleinement de toutes ses facettes. A l’écran, le résultat est parfois bluffant d’effets en tout genre, et le jeu est clairement taillé pour être fun, avec un excellent mélange d’action, d’humour et de nostalgie parfois, et pour offrir un vrai plaisir à tous les fans de ces héros mythiques, mis au point par Sega, Namco-Bandai et Capcom. Un crossover d’une grande richesse donc, certes un peu répétitif à la longue (typique du genre T-RPG…), mais avec lequel on prend rapidement un pied assez phénoménal.