Su wan, Brashtar !

Après un très bon Far Cry 4, qui nous emmenait haut, très haut dans les montagnes enneigées de Kyrat en Himalaya, Ubisoft a décidé d’opérer un retour en arrière pour le moins inattendu avec ce nouvel opus Primal. En effet, le dernier épisode de la saga Far Cry, tout juste disponible sur PlayStation 4 et Xbox One, nous plonge au coeur de l’âge de pierre, en -10 000 avant JC très précisément. Une époque lointaine et fascinante, qui permet d’explorer l’origine de l’humanité, à une période où l’on commence tout juste à dresser des loups et à utiliser des arcs. Miam !

Far Cry Primal

Far Cry Primal place ainsi le joueur dans la peau de Takkar, un guerrier de la tribu Wenja, dont le destin dépendra tout simplement du joueur. Plutôt pacifiques, ces derniers ne chassent que pour se nourrir, mais vont devoir faire face à une double menace, incarnée d’un côté par les Udam, des primitifs adeptes du cannibalisme et de la consanguinité, et de l’autre par les Izila, une tribu du Sud, plus évoluée, qui maitrise notamment le feu, l’agriculture et qui n’hésitent pas à sacrifier des membres d’autres tribus pour la gloire de la déesse Suxli. Pour Takkar (et donc pour le joueur), il s’agira donc de rassembler en lieu sûr les Wenja disséminés dans le territoire d’Oros, et d’organiser une résistance féroce, pour lutter face aux menaces des autres tribus, mais aussi de la nature.

Far Cry Primal Screen

En effet, en plus des affrontements humains, Far Cry Primal reprend un élément déjà utilisé dans le précédent opus : les animaux. En effet, Oros est un vase territoire, permettant à une faune ultra fournie d’évoluer en toute liberté. On y retrouve donc des animaux plutôt dociles et faciles à chasser, mais également des sangliers, des dholes, des cerfs, des serpents, des crocodiles, des lions, des guépards, sans oublier les indispensables mammouth et tigres à dents de sabre. Le territoire se compose globalement de trois grandes régions, la forêt tempérée, le glacier et la taïga marécageuse, chacune abritant sa tribu, ses ressources et ses dangers.

Far Cry Primal Screen2
Rapidement, on peut amadouer des prédateurs pour nous aider dans notre périple. Et oui, on peut les caresser autant qu’on le souhaite, et c’est très mignon 🙂

Les premiers pas sont quelque peu hasardeux, mais le jeu bénéficie d’une première phase qui permet de comprendre rapidement (et facilement) les différentes mécaniques, qui s’étofferont d’ailleurs au fil des heures. Ainsi, la chasse et la cueillette seront deux éléments très importants, puisqu’ils permettront de mettre au point des armes, mais aussi diverses recettes pour se soigner, améliorer sa vitesse, mettre au point un antidote… Un point que l’on retrouvait là encore dans Far Cry 4. Pas d’arme à feu évidemment ici, mais des lances, des arcs, des massues, des lances-pierres… le tout à fabriquer soi-même. Bref, pas de quoi terrasser un mammouth ou un ours des cavernes en one shot.

Far Cry Primal Screen3

Dans Far Cry Primal, le joueur n’est donc pas « tout puissant », loin de là, et il faudra savoir la jouer fine la plupart du temps, pour éviter de se faire attaquer par une meute de loups. En guise d’éclaireur, on fait rapidement la rencontre d’une chouette, qui permettra de visualiser un territoire ennemi, marquer les adversaires, et même en attaquer certains. Tout cela bien sûr viendra au fur et à mesure de la progression, avec de nombreuses compétences à acquérir, via des points de XP à distribuer selon son bon vouloir. A vous donc de privilégier votre côté guerrier, votre côté shaman ou encore votre côté dresseur. En effet, Far Cry Primal permet d’apprivoiser certaines bêtes féroces, lesquelles viendront alors se battre à vos côtés, ce qui donne un avantage stratégique indéniable pour certains combats. Chaque animal dispose d’ailleurs de ses propres caractéristiques, et certains peuvent même être montés. Classe.

Comme toujours dans Far Cry, la map regorge littéralement de lieux à visiter et de bonus à collecter, avec ici des brasiers géants à allumer pour accéder aux voyages rapides, des camps ennemis à vider de toute forme de vie, des feux de camps à allumer, des colliers à collecter, des grottes à visiter… Bref, il est possible de perdre un temps fou à se promener sur la map, particulièrement vaste…. mais également un peu familière. En effet, on s’aperçoit rapidement que la forme de cette dernière ressemble de très (très) près à celle de Far Cry 4. Certes, cela ne se voit pas « en jeu », mais il est un peu dommage de constater ce petit recyclage. Pour rester du côté des « défauts », on pestera également un peu face à une certaine répétitivité au final au niveau des actions à réaliser en cours de jeu, sans compter les quelques phases « sous substance », un peu longuettes et sans grand intérêt finalement.

En ce qui concerne le jeu en lui-même, ce Far Cry Primal est fichtrement agréable à l’oeil, notamment lors des phases d’aube ou de crépuscule, lorsque le soleil traverses les branches, tandis que le joueur évolue lentement, tapi dans l’ombre pour tenter de venir surprendre ce lion noir rare qui manque à sa collection de bêtes dressées. Le jeu gère évidemment le cycle jour/nuit, et il faudra parfois temporiser avant d’attaquer un camp ennemi, les gardes ayant tendance à être un peu moins sur le quivive en plein milieu de la nuit. Bien sûr, le jeu dispose d’un scénario digne de ce nom, et les missions vous seront confiées par les différents haut placés Wenja à libérer progressivement. On regrette toutefois un mode histoire un peu anecdotique au final, qui se noie un peu dans le gigantisme général du jeu. A ce sujet, Ubisoft a fait le pari de créer de toute pièce pas moins de trois langues primitives, une pour chaque tribu. Des langages très travaillés, avec une vraie phase de réflexion pour chacun, et pas moins de 40 000 mots traduits au total. Cela impose toutefois au joueur de devoir lire les sous-titres s’il souhaite comprendre le scénario évidemment, dommage donc pour ceux qui aiment jouer avec un doublage VF et avec les sous-titres sur Off. Au total, comptez une bonne vingtaine d’heures pour voir le fin mot de l’aventure, en prenant le soin de fouiller un minimum les environs. Ajoutez quelques poignées d’heures supplémentaires si vous désirez découvrir tous les secrets disséminés dans Oros.

Notre avis

8.0
Far Cry Primal est une excellente expérience, fichtrement originale et qui dispose d'un background très travaillé pour offrir l'immersion la plus authentique possible au coeur de cet âge de pierre qui fascine tant. On regrettera simplement quelques recyclages ça et là provenant de Far Cry 4, mais globalement le jeu accroche le joueur à sa manette dès les premiers instants, et certaines phases sont d'une beauté juste sidérante. Un safari préhistorique très réussi.
Notre Avis 8.0

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