On prend les mêmes et on recommence ?
C’était il y a un peu plus d’un an, en juin 2015, qu’on apprenait l’officialisation de Dishonored 2. Grosse joie chez les fans. Il faut dire qu’il était attendu ! Dishonored premier du nom avec son gameplay jouissif, sa direction artistique poussée, son scénario intriguant, et surtout son univers steampunk, nous avait offert de longues heures de jeu haletantes. Mais sa suite parvient-elle à la hauteur de nos espoirs ? Réponse !
Pour rappel, le premier Dishonored nous permettait de jouer dans la peau de Corvo, le protecteur royal de l’impératrice de la ville de Dunwall. Suite à l’assassinat de cette dernière, notre héros se retrouve accusé de son meurtre et est abandonné de tous. Au fil et à mesure du jeu, on découvre une conspiration qui vise à manipuler la fille de l’impératrice, Emily, pour lui substituer le pouvoir. Après moult péripéties, Corvo retrouve son honneur, reprends sa place de protecteur royal et installe Emily sur son trône (qui au passage s’avère être sa fille).
Dans Dishonored 2 (que nous avions pu découvrir en avant-première à Paris avec Sébastien Mitton), nous retrouvons Emily et Corvo 15 ans plus tard, en pleine situation de crise : Delilah, une dangereuse sorcière, se proclame impératrice et tente de capturer nos héros. Et c’est à ce moment qu’intervient le premier choix de l’aventure : incarner au Emily ou Corvo, entraînant évidemment des différences scénaristiques, mais nous permettant aussi d’accéder à des pouvoirs différents. Si vous avez joué au premier Dishonored, nous vous conseillons de commencer le jeu avec Emily, qui possède des pouvoirs un poil plus jouissifs que notre protecteur royal préféré.
Welcome to Karnaca
C’est ainsi qu’après nous être échappé de Dunwall, nous embarquons pour Karnaca au bord du Dreadful Wale, qui sera notre hub principal pour la durée du jeu. Et là, surprise : la ville est un chef-d’œuvre de level-design. Certes, ce n’est pas vraiment une grosse surprise puisque nous vous en parlions il y a un peu moins d’un mois, mais il est étonnant de constater à quel point chaque coin de la ville a été pensé pour le joueur. Il est libre d’évoluer parmi les ombres et d’explorer la ville qui s’avère très cohérente. Il faut toujours penser à lever le nez ou regarder à nos pieds pour découvrir un nouveau chemin. D’ailleurs, on se surprendra à flâner de nombreuses heures dans les moindres recoins à la recherche de documents, d’items à glaner ou des runes nous permettant d’upgrader nos pouvoirs. Mais attention aux pièges mortels, aux mouches de sang qui ont investi la ville et qui n’hésiteront pas à vous poursuivre au moindre bruit. À signaler aussi le manoir de Jindosh, merveille de décor et de gameplay, qui est capable de d’intervertir les pièces de la maisonnée et ainsi changer les approches.
Niveau gameplay, Dishonored 2 est encore plus fun que le premier. Les pouvoirs s’enchaînent et ne se ressemblent pas, et les plus créatifs d’entre-vous seront capables de véritables prouesses techniques. Emily a bien été formée au combat par son paternel et elle est aussi féroce que lui. Son pouvoir de grappin lui permet de se déplacer d’un endroit à l’autre en un instant. Pratique pour contourner les gardes, mais ce pouvoir fait pâle figure face au Domino. Ce pouvoir lui permet de lier plusieurs ennemis pour leur faire subir le même sort. 3 gardes qui discutent ? Il suffit d’une flèche pour tous les endormir d’un coup. Il est aussi possible de les contourner en se transformant en ombre rampante et les prendre par surprise. Nous vous laissons le plaisir de découvrir les autres pouvoirs, sachant que Corvo bénéficie toujours des mêmes facultés qu’avant en version améliorée (le Blink temporel, la possession et le contrôle de plusieurs rats, etc…).
Un festin vidéoludique qui n’en finit pas
Au niveau de la durée de vie, il est possible de finir le jeu en une vingtaine d’heures en ligne droite. Mais ce serait passer à côté de l’aventure… Dishonored 2 est un jeu qui se savoure, qui demande réflexion et qui pousse a réutiliser sa sauvegarde pour trouver une meilleure approche. Si on prends le temps d’explorer tous les niveaux, l’aventure sera sensiblement plus longue et on atteindra la trentaine d’heures. Et encore, c’est sans compter la rejouabilité monstrueuse du titre.
Parlons maintenant des choses qui fâchent : si la direction artistique du jeu est parfaite, les textures et la technique ne suivent pas toujours. Sur consoles, on aura le droit à quelques baisses de framerate (en particulier lors de l’arrivée à Karnaca) et ce n’est pas le patch de 9 Go au démarrage du jeu qui changera quelque chose. On notera aussi certains problèmes d’aliasing qui viennent ternir l’expérience. Mais bon, on pardonne aux développeurs d’Arkane Studio ce petit manque de finitions au vu de la profondeur de l’expérience et de la direction artistique.
Niveau IA, les ennemis se comportent de façon relativement réalistes et n’hésiteront pas à vous chercher des noises dès lors que l’un de leur collègue disparaît, ou qu’une porte censée rester fermée est grande ouverte. Il est toujours plaisant d’écouteur leurs conversations, ainsi que celles des civiles. Notons que dans cette suite, Corvo et Emily ne sont pas muets et nous offrent quelques commentaires au fur et à mesure de la progression dans le jeu. On remarquera des problèmes de synchronisation labiale lors des conversations, et dans l’ensemble, la VO du titre (mention spéciale à Corvo) reste meilleure que les voix françaises.