Depuis quelques années, l’assistance et la progression du joueur au sein d’un jeu vidéo n’a rarement été aussi présente et simplifiée. En d’autres termes, les concepts des années 90 basés sur l’apprentissage, le par coeur et la gestion de sa barre de vie ont peu à peu disparu au profit d’un acheminement plus linéaire dans lequel le joueur n’a finalement qu’à patienter quelques instants pour voir sa santé régénérée. Pire encore, la présence de multiples checkpoint et points de sauvegarde rendent finalement l’expérience moins frustrante qu’à l’époque. On se souvient tous d’ailleurs avoir laissé la console allumée dans l’espoir de boucler ce niveau impossible d’un Castlevania, ou encore Ghouls’n’Ghosts. En la matière, From Software est un studio de développement japonais qui, ces dernières années, a connu un revirement grâce à la licence Dark Souls. Une licence qui résonne auprès des joueurs comme l’exigence, le sérieux et la patience. Après deux opus sur l’ancienne génération de consoles, c’est depuis le 12 avril dernier que son dernier cru en frustration : Dark Souls 3 est disponible sur Xbox One, PC et PlayStation 4. Découvrez notre verdict.
Dark Souls 3 en test !
C’est donc deux ans après le second volet, que le studio From Software et l’éditeur Namco Bandai proposent la suite de la série Dark Souls. Deux années durant lesquelles les joueurs ont pu perfectionner leur niveau grâce à la rejouabilité, mais aussi durant lesquelles ils ont pu découvrir une nouvelle licence : Bloodborne. Cette dernière reprend d’ailleurs les codes de la série tout en invitant le joueur à découvrir un nouvel univers, résolument plus axé dark fantasy ainsi que de nouvelles subtilités dans le gameplay. Passée l’expérience proposée par Bloodborne, il est temps de revenir au sujet de ce test : Dark Souls 3.
Jeu de trônes
Dark Souls 3 place le joueur dans le même univers que les précédents opus. L’action toutefois prend part cette fois-ci dans le royaume de Lothric, royaume des Seigneurs des Cendres maudit depuis l’extinction du feu sacré. Vous y incarnez non plus une carcasse mais un être “immortel” nommé Morte Flamme et dont la destinée est vouée à rallumer le feu qui s’est éteint. Comme à l’accoutumée, peu d’informations filtreront sur le scénario au début, le joueur étant invité à mesure de sa progression à comprendre l’histoire au travers les différents dialogues proposés avec les PNJ. Si un scénario est bien présent, il reste cependant une façade pour dissimuler les nombreux affrontements et les épreuves difficiles qui vous attendent.
Die and Retry
Car s’il y a bien une chose à laquelle vous allez devoir vous habituer c’est la progression par l’échec. Pas d’exception faite, cela commence dès le début du jeu où à peine lâché dans la nature, vous allez devoir affronter un boss qui, pour ceux qui découvrent la franchise, vous donnera du fil à retordre. Autant vous dire que la stratégie de « je bourre, ça passe » ne fonctionne jamais. Il s’agira d’observer l’ennemi pour comprendre ces mouvements et ainsi pouvoir espérer glisser au bon moment un combo d’attaque, tout en évitant d’être trop gourmand. Tout geste doit être justifié sous peine de sanctions immédiates. Frustrant, mais qu’est ce que c’est bon !
Les actions réalisées par le joueur reposent en effet sur plusieurs jauges : santé, magie et endurance. Chaque classe de personnage utilisera donc un certain niveau de ces jauges en fonction de l’effet souhaité : esquive, garde, magie, coup d’épée etc. Bien sur, à mesure de votre progression vous récupérerez ici et là sur les dépouilles de vos ennemis différents items qu’il sera possible de consommer afin de régénérer votre santé, gagner momentanément des attributs, voir crafter votre équipement. Tout un programme…
Un jeu riche bien qu’un poil exigeant
L’univers proposé par Dark Souls 3 est très riche. Le joueur traversera différents décors passant de villages abandonnés, égouts, châteaux, montagnes et se surprendra à prendre de belles claques visuelles à certains moments ! On aime. On ne va pas se le cacher, Dark Souls 3 impressionne visuellement et ce n’est pas pour nous déplaire. La prise en main est un peu déroutante pour tout nouvel arrivant. Si les habitués s’y retrouveront, les nouveaux eux devront se familiariser avec les actions d’attaques et défenses placées à l’arrière de la manette. On se surprendra donc à appuyer bêtement sur carré ou X afin de porter un coup et voir son personnage consommer l’item présentement sélectionné. S’en suivra bien sûr une rageante punition des familles qui vous fera pester nerveusement contre le jeu, alors que la faute, c’est la votre, c’est vous !
La caméra se gère globalement bien même si quelques fois cette dernière se révèle un peu capricieuse lors d’affrontements. Le système de lock d’ennemis est pratique mais se démagnétise automatiquement de l’ennemi par défaut dès lors qu’on s’en éloigne un peu trop. Dommage, car cela permet d’établir une certaine distance de sécurité. Aucun confort de jeu ici, ni même la moindre map ou boussole, et il faudra donc faire confiance à sa mémoire, son sens de l’observation et son orientation pour retrouver cette foutue porte verrouillée dont on vient enfin de trouver la clé ! A ce sujet, on vous conseille de bien fouiller tous les recoins pour découvrir toutes les zones cachées du jeu… vraiment…
L’ambiance sonore reste en revanche assez effacée. Seules certaines mélodies se lancent à l’occasion d’évènements spéciaux : rythmes agités lors de l’affrontement d’un boss, ou bien mélodie plus douce dans un lieu spécifique. Côté durée de vie, il faut compter sur plus d’une quarantaine d’heures de jeux et de nombreuses morts afin de venir à bout du périple proposé par Dark Souls 3. Le joueur pourra bien évidemment à l’aide d’âmes faire évoluer les attributs de son personnage afin de le modeler comme bon lui semble.
Une étape obligatoire afin de s’assurer la progression au sein du jeu. Il sera d’ailleurs parfois nécessaire d’avoir recours au « farming » afin de cumuler suffisamment d’âmes en vue de les échanger contre des points de compétences. En effet, faire grimper ses stats d’un ou deux niveaux seulement permet parfois de gagner un avantage capital sur un même combat.
On s’en doutait, Dark Souls 3 ne s’adresse pas à n’importe quelle catégorie de joueurs. Si la frustration des premiers instants en découragera plus d’un, la satisfaction à comprendre ses ennemis afin de les vaincre l’emportera petit à petit. Chaque ennemis occis, chaque nouvelle porte ouverte procure ainsi un sentiment de puissance et d’exaltation assez unique. Couplez à cela une exploration riche, dépourvue de la moindre carte, renfermant de nombreux secrets, avec une rejouabilité belle et bien présente, et vous obtenez un must-have de cette année !