Essai Peugeot 508 SW : l’argument de plus
Six mois après avoir pris le volant de la Peugeot 508, le constructeur au lion nous invite déjà à découvrir la version break dénommée SW. Si la berline nous a séduit par son style et son comportement routier de haut niveau, Peugeot fonde encore plus d’espoir sur la version SW de sa Peugeot 508. En effet, sur ce segment, les breaks représentent 60 % des ventes face aux berlines. En d’autres termes, la Peugeot 508 SW apporte-t-elle d’autres arguments que la berline ? La Peugeot 508 SW en profite-t-elle pour corriger certains défauts ? Réponse sur les routes au Portugal du côté de Cascais.
Essai Peugeot 508 SW : le break de classe
Du côté du style, la Peugeot 508 SW reprend une face avant identique à celle de la berline, et c’est tant mieux. Nous sommes face alors à une voiture au faciès très agressif et affichant le summum du design Peugeot. La calandre très verticale abrite en son centre le lion Peugeot, tandis que de part et d’autre les projecteurs effilés se prolongent par un énorme sabre lumineux du plus bel effet. Aucun doute, la Peugeot 508 SW en impose dans le paysage automobile. Sur le bord du capot, nous retrouvons toujours le monogramme 508 apposé en hommage à la mythique 504 qui disposait du même attribut.
Vous l’aurez compris, les changements sur ce break se concentreront uniquement sur la partie arrière. Le profil change à peine, du moins jusqu’aux portes avant. Dès l’arche centrale passée, on se rend compte alors que la ligne de toit fuyante présente sur la berline a disparu au profit d’une ligne plus modérée, gage d’une meilleure habitabilité à bord. Plus longue de 4 cm que la berline, la Peugeot 508 SW n’a pas l’effet sac à dos que l’on retrouve sur d’autres breaks, ici nous avons plutôt à faire à un break de chasse. Le résultat est harmonieux, la Peugeot 508 SW est l’un des plus beaux breaks du moment avec un style tout en élégance.
Bien que la Peugeot 508 berline affiche un style plus osé dans sa philosophie « coupé 4 portes », la version SW ne démérite pas. Elle aura même l’avantage de séduire une clientèle plus large qui pouvait être déroutée par la berline. La Peugeot 508 SW se veut plus « sage » et « consensuelle », bref de quoi séduire 60 % des acheteurs.
Essai Peugeot 508 SW : une habitabilité en légère progression
Spectaculaire à l’extérieur, l’intérieur n’est pas en reste. La Peugeot 508 SW reprend en toute logique l’habitacle de la berline et ce n’est pas pour nous déplaire. On retrouve ainsi une planche de bord horizontale traitée sur plusieurs niveaux. Le Peugeot i-cockpit est ici exploité dans sa version optimale comprenant un petit volant à double méplat permettant de lire les compteurs numériques placés en hauteur. De série et entièrement personnalisables, les compteurs numériques de 12,3 pouces sont modernes et parfaitement lisibles. Nous retrouvons à portée de main l’écran multimédia tactile de 10 pouces permettant de contrôler les fonctions de la Peugeot 508 SW (navigation, multimédia, paramètres véhicule). Pour une meilleure ergonomie, la Peugeot 508 SW hérite des fameuses Toggle Switch du Peugeot 3008, véritables raccourcis aux principales fonctionnalités de la voiture.
Du côté du traitement de l’habitacle, la Peugeot 508 SW peut clairement se positionner face aux références allemandes tant le niveau du détail est grand. Dans notre version GT Line, la planche de bord est recouverte de plaquages en bois véritables du plus bel effet. Entièrement moussé, le haut de la planche de bord présent bien et fait cossu. On notera malgré tout des plastiques un peu trop rigides sur les parties basses. Sinon la sellerie fait la part belle au cuir et autre Alcantara. L’ambiance est sobre, moderne et chaleureuse, c’est tout ce que l’on demande à un véhicule voué à enchaîner les kilomètres pour les professionnels ou alors pour les familles.
Le véritable changement à bord de cette Peugeot 508 SW, c’est son habitabilité. Rien de révolutionnaire par rapport à la berline mais cette déclinaison break offre l’avantage de corriger quelques défauts. L’empattement ne change pas et reste à 2,79 m, l’espace aux jambes n’évolue donc pas. C’est la garde au toit qui profite d’une ligne de toit moins plongeante, principal défaut de la berline. Le coffre, quant à lui, progresse de 43 litres et culmine à 530 litres au total voire même 1 780 litres, banquette rabattue. Le volume de coffre de la Peugeot 508 SW dépasse bon nombre de ses concurrentes comme la Renault Talisman Estate et ses 503 litres, Volvo V60 et ses 430 litres ou encore l’Audi A4 et ses 505 litres. En plus de cela, le seuil de chargement relativement bas est associé à une banquette rabattable en 2/3-1/3, un bon point pour la Peugeot 508 SW.
Essai Peugeot 508 SW : break agile
Construite sur la même gamme que la berline, la Peugeot 508 SW reprend les mêmes finitions et les mêmes motorisations. En diesel, nous retrouvons un moteur décliné en plusieurs puissances de 130, 160 et 180 ch, toutes disponibles en boite automatique EAT8. Du côté des essences, les puissances sont de 180 et 225 ch en boite EAT8.
Malgré un surpoids de 80 kg, la version SW ne perd en rien de son agilité et de son comportement routier. Le châssis développé sur la plateforme EMP2 fait des miracles sur cette Peugeot 508. Nous n’avons pas l’impression de conduire une voiture de ce gabarit-là. Le petit volant renforçant le sentiment d’agilité et de légèreté confirme les excellentes aptitudes routières de la Peugeot 508 SW. La prise de roulis est quasi inexistante et les virages s’enchaînent aisément.
Si la Peugeot 508 SW fait preuve d’un réel entrain sur les routes sinueuses ou vallonnées, elle reste une parfaite routière sur les axes plus rapides. Les suspensions filtrent bien les irrégularités de la route et l’on se surprend à enfiler les kilomètres d’autoroute. Les suspensions pilotées disponibles en option ou de série nous paraissent superflues tant l’amortissement est bon de base et que les différents modes de conduite n’apportent rien de plus. Routière, nous le disons, la Peugeot 508 SW peut compter sur ces nombreux équipements technologiques pour parfaire son standing. La fonction de conduite semi-autonome, liée au régulateur de vitesse adaptatif et au maintien dans la voie, est un pur régal. Le système semble au point et se révèle être un allié dans les bouchons. La fonction Stop&Go permet à la voiture de s’arrêter complètement dans les bouchons et de gérer le redémarrage le cas échéant. A cela on ajoute l’inédite vision nocturne et la Peugeot 508 SW se montre très technologique dans son segment.
Lors de notre essai, nous avons pris en main le moteur essence PureTech et le moteur diesel BlueHDI de 180 ch pour les deux. Ces deux versions vont plutôt bien à la Peugeot 508 SW. Si le moteur diesel a le mérite d’afficher un couple plus généreux, le moteur essence se montre moins rugueux et plus souple. Fort de ses 300 Nm de couple, le PureTech 180 ch est un bon compromis, même si le PureTech 225 ch affiche des performances supérieures. Bien aidée par la boite automatique à 8 rapports EAT8, la conduite coulée est possible. Nous avons noté quelques hésitations de la boite à passer les rapports, laissant ainsi le moteur dans les tours, le temps de comprendre la situation. Du côté de la consommation, nous avons enregistré un très bon 5,5 litres pour le diesel de 180 ch et un 6,8 litres pour l’essence 180 ch. Il faut dire que la Peugeot 508 est légère avec environ 1 430 kg sur la balance.
Sur le plan dynamique, la Peugeot 508 SW n’a rien changé par rapport à la berline et c’est tant mieux. Nous avons à faire à l’un des véhicules les plus dynamiques du marché et surtout avec un rapport confort/agilité très bon. Les moteurs sont convaincants à défaut d’avoir du caractère. La boîte de vitesse reste un bon choix bien que d’autres concurrentes se montrent plus réactives. Courant 2019, Peugeot devrait enfoncer le clou en dévoilant la version hybride rechargeable de sa berline et du break.