Essai nouveau Dacia Duster 2018 : le roi des SUV ?
Un SUV plébiscité par les Français
En un peu plus de dix ans, Dacia s’est imposée comme l’une des marques préférées en Europe. En France, Dacia occupait la 4ème place des constructeurs l’année dernière, plaçant même la Dacia Sandero comme le modèle le plus vendu auprès des particuliers. Et aujourd’hui, c’est une icône que la marque roumaine renouvelle : le Dacia Duster. La première génération a connu immédiatement un vif succès surfant sur la vague des SUV et de ses tarifs abordables. Avec cette seconde génération, Dacia souhaite faire aussi bien voire même mieux. Est-ce que ce Dacia Duster, si populaire, peut se prétendre roi des SUV au vu de ses arguments ? Est-ce qu’un SUV abordable, malin et pratique au quotidien suffit à séduire ? Tentons de vérifier cela avec notre Dacia Duster d’essai en version 1,5 dCi 110 ch Prestige 4×2 vendu à 18.850 euros.
Essai Dacia Duster : une histoire de style
Il n’est pas rare de croiser le Dacia Duster parmi le Top 10 des voitures les plus vendues en France. Ceci le place en fait juste derrière le Peugeot 3008 qui est la star incontestée des SUV. L’une des raisons de ce succès s’explique par son style très typé 4×4 aux accents de robustesse. Entre les deux générations, les différences sembles minimes sur le plan du style et pourtant tout a été repensé. Sans vouloir dénaturer le style du Dacia Duster, les designers ont su conserver son âme tout en le modernisant.
Long de 4,34m, le Dacia Duster se situe entre un Renault Captur et un Renault Kadjar. Plutôt ramassée, la ligne du Dacia Duster inspire la robustesse et la générosité avec un soupçon d’élégance. La face gagne en modernité et se montre massive avec des feux rectangulaire posés de part et d’autre de la calandre chromée. Le capot très horizontal se veut musclé tandis le sabot de protection de couleur grise remonte au-dessus de la plaque d’immatriculation pour renforcer l’esprit baroudeur.
C’est de profil où la différence avec l’ancienne génération est le moins visible. On notera que le pare-brise est plus incliné, ce qui laisse présager plus d’espace à bord. La touche d’originalité vient des protections en plastique sur les ailes avant qui englobent les clignotants. Certains les jugeront comme disgracieuses mais il faut reconnaitre qu’elles ont le méritent de donner du style au Dacia Duster.
La partie arrière évolue le plus avec l’intégration de nouveaux feux qui transfigurent le Dacia Duster. Désormais carrés, les feux arrière donnent toute la sympathie que l’on peut avoir sur ce véhicule. La signature des clignotants en forme de croix apporte de l’originalité. Tout comme sur la partie avant, le sabot de protection arrière remonte haut pour protéger le Dacia Duster lors de ses escapades off-road. Oui, le Dacia Duster peut s’aventurer en dehors du bitume avec sa transmission 4×4.
Essai Dacia Duster : deux salles, deux ambiances
Si l’extérieur nous a particulièrement séduits, le bilan à l’intérieur est plutôt mitigé. Bon ok, toutes les Dacia se veulent abordables, ok le Dacia Duster coûte près de 19.000 euros pour notre version d’essai. Ok, les Dacia font l’impasse sur des intérieurs très qualitatifs pour privilégier les équipements. Mais pour le coup, la différence de traitement entre le style extérieur et l’ambiance intérieure est vraiment frappante.
Si l’intérieur a été entièrement revu et repensé, et heureusement, le traitement reste triste et de qualité médiocre. Désormais horizontale, la planche de bord affiche un design plus moderne qu’auparavant. Les trois aérateurs centraux ont le mérite de faire plus qualitatifs dans leur approche. L’écran multimédia Media Nav tactile de 7 pouces présente bien tout comme les commandes de climatisation originales intégrant l’affichage de la température. Mais à part ses éléments, le reste du design est bien triste. La planche de bord affiche des plastiques durs, sonnant creux et facilement raillables. Bon ok, le Dacia Duster ne coûte que 11.900 euros dans sa version de bas, mais pour un modèle approchant les 19.000 euros, un autre traitement d’ambiance aurait pu être tentant.
Malgré ce sentiment mitigé sur l’ambiance du Dacia Duster, il faut reconnaître que ce dernier se montre plutôt généreux en espace à vivre. À l’arrière, deux adultes peuvent voyager à leurs aises sans problème. La troisième place est exploitable par un enfant ou alors par un adulte que sur de courts à moyens trajets. Quant au confort de ses assises, disons que cela est convenable. Le Dacia Duster ne se montre ni particulièrement confortable, ni particulièrement ferme. Pour le conducteur et son passager de droite, le Dacia Duster est aussi généreux même si les sièges manquent de maintien. Les longs trajets sont un peu fatiguant et l’on cherche plusieurs fois la bonne position de conduite.
Au niveau du coffre, le Dacia Duster de nouvelle génération perd 30 litres et atteint désormais 445 litres. C’est dans l’absolu correct pour l’usage de véhicule mais, au regard du gabarit de l’auto on aurait pu s’attendre à plus vaste. Notons que le coffre du Dacia Duster se montre plus facile à charger avec son seuil de chargement bas et des flancs droits.
Essai Dacia Duster : des équipements inédits
Jusqu’ici, une Dacia ne proposait que les équipements de base pour séduire. Mais face à la concurrence et aux attentes des consommateurs, le Duster se voit greffer d’équipements tant attendus et pour certains inédits. De série et en option, le Dacia Duster peut compter sur un système de carte mains-libres associé au bouton de démarrage stop&start. On peut noter aussi que le Dacia Duster propose enfin une climatisation automatique (mono-zone) très moderne avec l’affichage de la température dans les commandes, un peu comme dans une Audi TT.
La véritable nouveauté sur ce Dacia Duster, c’est son système de caméra 360° qui, à l’aide de 4 caméras, permet d’offrir une vision parfaite lors des manoeuvres. Via les touches façon aviation, on peut activer les caméras et via l’écran tactile alterner entre la vision frontale, arrière ou latérale. On aurait aimé un mode d’affichage simultané.
Sinon le Dacia Duster propose de série ou en option, le régulateur de vitesse mais non adaptatif, la gestion automatique des feux de route ou encore le système multimédia Media Nav, simple et réactif. Avec cette nouvelle cuvée, le Dacia Duster s’enrichit petit à petit d’équipements que désormais, on ne peut pas se séparer. Enfin, le Dacia Duster s’équipe d’un système de contrôle en descente.
Essai Dacia Duster : des progrès sur la route
Bien que populaire, l’ancien Dacia Duster n’est pas une franche réussite en matière d’agrément de conduite. Toujours sécurisant et sain, il se montrait bruyant et peu dynamique. Avec cette nouvelle génération, les ingénieurs ont su corriger pas mal de défauts. Déjà, le Dacia Duster se montre enfin silencieux, surtout avec notre version diesel. Les trajets sur autoroute sont reposants, mise à part quelques bruits d’air au-delà des 120 km/h.
La commande de boite est précise et agréable à manipuler. La direction a été revue également, elle se montre douce en ville, mais manque de consistance à haute allure. À 130 km/h, notre Dacia Duster manquait de rigueur dans les changements de direction sur autoroute pouvant mener des coups de volant pour remettre le véhicule sur la cap. D’autant plus qu’à cette vitesse, le Dacia Duster s’est montrait peu stable avec un léger vent latéral. Plusieurs fois, la situation s’est présentée lors d’un dépassement d’un autre véhicule, le Dacia Duster n’incite pas à garder cette allure et mieux vaut se rabattre sur la file de droite tranquillement.
Notre moteur d’essai dCi 110 ch se montre à son aise à bord du SUV roumain. Le couple de 260 nm permet d’élancer le Duster sans difficulté et affiche des reprises vives. En plus d’être agréable au quotidien, il sait se montrer sobre. Aux termes de notre parcours de 1000 km, nous avons enregistré une consommation moyenne de 5,2 litres mêlant 50 % autoroute, 25 % ville et 25 % routes secondaires.