Avec le début du championnat d’Europe, et tout au long de la compétition, l’équipe de France de football devra suivre un programme strict de mise en forme et de récupération physique. Comment ces contraintes peuvent-elles être appliquées et adaptées au lifestyle de tout sportif souhaitant optimiser ses efforts et limiter les blessures ?
Tests et observation en continu
Dès leur premier rassemblement d’avant l’Euro fin mai, dans leur centre d’entraînement de Clairefontaine, les Bleus ont suivi un programme millimétré, mis en place par Cyril Moine, préparateur physique des Bleus, qui en a détaillé les objectifs sur le site de la Fédération Française de Football. Au programme pour commencer : des séances de tests sur les aspects physiques, cardio et sur le volume de course de chaque joueur, avec et sans ballon. L’équipe de France, qui a récemment collaboré avec Captain Tsubasa pour l’Euro 2020, a d’ailleurs la chance de pouvoir disposer de la technologie pour appuyer les observations de chiffres plus concrets.
Certaines données transmises par les dispositifs GPS que portent les joueurs peuvent apporter des informations supplémentaires sur les distances de course à haute intensité, le nombre de sprints ou au contraire de décélérations. Le tout est lié aux données de fréquence cardiaque pour mieux comprendre l’état de forme de chaque joueur individuellement et ses réactions face à chaque effort proposé.
De nos jours, les athlètes non-professionnels n’ont pas besoin de disposer des accessoires les plus « high tech » pour s’informer sur la nature de leurs efforts physiques. De nombreuses montres connectées classiques permettent de garder un œil sur la fréquence cardiaque ou la vitesse de course moyenne. Ce genre de données est important pour faire un état des lieux de ses forces et faiblesses, baisses de régime ou regain d’énergie. Une meilleure connaissance de ses limites permet d’éviter les blessures ou pépins physiques inattendus.
Une préparation de taille pour une équipe favorite
Concernant la musculation en terme général, elle ne doit pas représenter plus de 10 à 20% d’un programme de préparation physique pour un joueur de football selon les spécialistes du domaine, Athletic Training Performance. L’accent doit plutôt être mis sur certaines qualités essentielles et spécifiques nécessaires à la pratique du football : gainage intégré à l’entraînement, coordination, explosivité, travail d’appuis, renforcement haut et bas du corps, etc. Si l’équipe de France dispose de salles de sport équipées et machines dédiées, plusieurs exercices peuvent être faits sans matériel, en utilisant uniquement le poids du corps.
Les Bleus, notamment honorés par la RATP après leur victoire en Coupe du monde, arrivent dans la compétition comme l’une des nations les plus dangereuses aux yeux des autres sélections en lice. Forts de leur succès en Russie en 2018, les Français comptent bien connaître un dénouement différent que le malheureux sort qu’ils ont subi face au Portugal chez eux en 2016 avec une défaite inattendue en finale au Stade de France. En tout cas c’est ce que pensent les bookmakers. Malgré la présence des Bleus dans le « Groupe de la mort » en compagnie des Portugais de Cristiano Ronaldo et des redoutables Allemands, le site de paris sportifs Betway voit les joueurs de Didier Deschamps soulever la coupe le 11 juillet prochain, avec une cote de 4.5 affichée le 11 juin. C’est mieux que d’autres nations favorites comme l’Angleterre (5.5) ou la Belgique (7).
En raison de ce statut de favori dans un groupe au niveau élevé, la France s’attend à rentrer dans la compétition de manière brutale, contrairement à ce qu’elle a vécu durant la dernière Coupe du monde par exemple. C’est pour cette raison que le rythme des séances sera rapidement adapté par le préparateur physique et le staff technique qui cherchera à prévenir les blessures et permettre aux joueurs de récupérer le plus vite possible pour enchaîner rapidement à haute intensité.
D’autant plus qu’un autre facteur entre en jeu cette année : les voyages. A l’occasion du 60ème anniversaire de la compétition continentale organisée par l’UEFA, l’Euro se jouera dans 11 villes européennes différentes, allant de Glasgow (Ecosse) jusqu’à Saint-Pétersbourg (Russie), en passant par Munich (Allemagne) et Budapest (Hongrie). Soit beaucoup d’heures passées assis dans un train ou dans un avion à prendre en compte dans la préparation physique. Un peu comme les heures passées sur son bureau à travailler pour un athlète non-professionnel. Quelles que soient les distances à parcourir, les Bleus auront un objectif en tête, se retrouver à Wembley à Londres (Angleterre) le 11 juillet prochain pour la finale.