Notre avis
Ground control to Major Tom
Adaptation sur grand écran du roman d’Andy Weir, The Martian ou Seul sur Mars signe le retour au cinéma, dans le thème de la science-fiction, du réalisateur Ridley Scott après un Prometheus en demie-teinte en 2012. Décryptage et analyse du film.
Life on Mars ?
Si vous n’avez pas encore lu le roman d’Andy Weir publié sous format papier en 2014, nous ne pouvons que vous encourager à le faire. Seul sur Mars narre l’histoire de Mark Watney (incarné à l’écran par l’excellent Matt Damon) : ingénieur et botaniste de la NASA, laissé pour mort sur la planète rouge par son équipage parti à la hâte sur Terre des suites d’une violente tempête de sable.
Totalement coupé de tout, dépourvu de moyens de communication avec la Terre et avec des vivres limités, l’ingénieur n’aura guère le choix que d’accepter sa situation le conduisant irrémédiablement à un sort tragique : sa mort, ou bien tenter de survivre et prendre le risque de s’aventurer sur la planète rouge pour rejoindre un site à 3200 km de son habitat où une fusée l’attend pour tenter de revenir sur Terre.
Et c’est précisément cette seconde solution que Mark Watney, botaniste, prendra, en commençant tout d’abord par réfléchir à sa survie en tentant de cultiver de la nourriture sur le sol martien. Le film nous plonge donc dans l’atmosphère de la survie d’un Homme qui sera non sans rebondissements.
Ridley Scott au sommet de son art ?
Gravity d’Alfonso Cuarón, Interstellar de Christopher Nolan, l’espace et la science-fiction sont à l’honneur ces dernières années au cinéma. Et pourtant, tous apportent une dimension particulière que ce soit dans la narration, dans la réalisation ou dans l’ambiance qui s’en dégage. Gravity pour son côté oppressant et sa suite d’évènements catastrophes, Interstellar pour son imaginaire, et Seul sur Mars pour sa mise en abime au plus proche de la réalité et de son personnage principal.
Malheureusement, cette dernière n’est pas si bien amenée que cela. En effet, la survie à des milliards de kilomètres de la Terre et pendant une durée indéterminée à des effets psychologiques sur l’être Humain. Même si Matt Damon râlera ici et là, nous avons en tête le très bon Tom Hanks dans Seul au Monde qui se prend d’affection pour un ballon, illustrant à quel point l’esprit peut tomber dans la tourmente, et ce, sans être très retranché de la civilisation. On aurait donc certainement aimé voir notre héros être plus souvent en proie à la folie…
Toutefois, si Ridley Scott se contente de suivre les lignes du livre, la réalisation quant à elle offre un point de vue totalement inédit grâce à l’utilisation intelligente de GoPRO. Ces dernières servent de journal de bord à Mark Watney et l’on comprend tout de même qu’au travers ces caméras, il réalise une personnification en s’adressant au spectateur afin d’oublier sa solitude. Le film ne manquera pas d’ailleurs d’humour, qui même s’il peut paraitre un peu potache, est certainement une forme de reflet que peut prendre la démence d’un être Humain.
Reste ensuite la plastique du film et de ce côté là, rien à dire. Ridley Scott réalise avec brio la projection d’une planète Mars qui nous semble des plus réalistes. Les plans sont tout simplement magnifiques et l’on sent que le réalisateur maitrise son sujet. Que ce soit sur Mars, sur Terre mais également dans l’espace. Couplé au travail du compositeur Harry Gregson-Williams qui signe une bande son planante, légère et tantôt oppressante mais qui se laisse finalement écouter agréablement.
Scénario plausible ?
Les détracteurs vous le diront : on s’attendait à mieux de la part de Ridley Scott. Mais si justement l’objectif de Seul sur Mars était de coller au plus près de la réalité ? S’il ne faudra pas s’attendre à de l’extra-ordinaire dans son scénario, force est de constater que l’écriture d’Andy Weir s’appuie au plus près de ce qui pourrait être une prochaine expédition vers la planète rouge. Reste quelques écarts, fiction oblige, qui ne tiennent pas la route. Mais qu’importe, n’est-ce pas du divertissement que nous souhaitons que le cinéma nous apporte ?
Verdict
Vous l’aurez compris, si Ridley Scott ne propose pas une approche plus personnelle et se semble se contenter uniquement d’adapter le roman d’Andy Weir, force est de constater que le résultat est réussi ! Si vous avez l’occasion de vous rendre dans une séance 3D imax en VO, alors foncez, vous passerez probablement un très bon moment durant les deux heures et vingt-deux minutes que vous propose le film.