Dans les coulisses avec Steve Jobs
Depuis son annonce en février 2014, l’actualité autour du second biopic sur Steve Jobs aura été mouvementée… Après un Jobs en demi-teinte en 2013 par Joshua Michael Stern avec Aston Kutcher dans le rôle du génie d’Apple, c’est finalement depuis le 3 février dernier que nous pouvons découvrir Steve Jobs sur grand écran.
Initialement confié à l’excellent David Fincher (Seven, The Game, Fight Club, The Social Network…), le choix de l’acteur principal aura fait couler beaucoup d’encre : Leonardo Di Caprio, Christian Bale, ces difficultés auront eu raison de l’implication de Fincher dans la réalisation du film. Sony Pictures déclarant forfait par la même occasion dans la production du film. De quoi laisser de grosses incertitudes quant à une hypothétique disponibilité de ce nouveau biopic. C’est finalement Danny Boyle (Transpotting, La Plage, Slumdog Millionaire…) qui reprendra la réalisation du biopic écrit par Aaron Sorkin avec l’aide de Steve Wozniak. Un climat compliqué qui, au final, met en scène à l’écran un quatuor pour le moins efficace : Michael Fassbender (Jobs), Kate Winslet (Hoffman), Seth Rogen (Wozniak) et Jeff Daniels (Sculley). Qu’on se le dise, Steve Jobs par Danny Boyle ne narre pas toute la vie du génie californien. Il tente d’avantage d’illustrer la nature du personnage au travers d’un film reposant sur trois séquences, chacune située chronologiquement avant la présentation de trois produits phares qui ont marqué l’épopée Jobs et le monde de l’informatique.
Le tout se traduit par une mise en scène très théâtrale se déroulant dans les coulisses, alimentée par énormément de dialogues mais qui permettent de découvrir tantôt le visage d’un personnage odieux, tantôt le visage d’un génie. On reste en effet toujours aussi fasciné par la volonté de Jobs de vouloir rassembler les gens autour de produits conviviaux alors que lui même a vécu dans un contexte d’abandon par ses parents biologiques. Contexte qu’il appliquera également envers sa fille Lisa. Aaron Sorkin, à qui l’on doit l’écriture de The Social Network, semble parfaitement maitriser son sujet. Michael Fassbender totalement habité par son rôle propose quant à lui une prestation ne débordant pas d’un fil nous faisant oublier totalement le manque de ressemblance physique.
Esthétiquement le film est réussi, même si certains lui trouveront des longueurs. Les 3 phases successives du film se construisant sur un rythme crescendo. On a aussi apprécié le travail réalisé sur la bande son. Daniel Pemberton propose des mélodies qui collent parfaitement au style et qui nous rappelle forcément le travail de Trent Reznor et Atticus Ross pour The Social Network. Unique, envoûtant et motivant, nous avons aimé cette adaptation sur la vie de Steve Jobs.