C’était il y a un an déjà. Fiat nous invitait à découvrir son nouveau 124 Spider sur la côte Basque. Un essai marquant à cause de la météo pas très clémente pour essayer un cabriolet (pluie battante, on s’en souvient), mais également grâce au plaisir de conduite procuré par le véhicule. Si l’on savait qu’un modèle Abarth était dans les cartons, on était loin de se douter de pouvoir réitérer l’opération, afin de dompter le 124 Spider dans sa version survitaminée Abarth de 170 ch.
L’esprit Abarth
Que l’on soit peu ou beaucoup passionné par l’automobile, il est quasi impossible aujourd’hui de ne pas avoir entendu parler d’Abarth. Si pour la plupart des esprits cela raisonne comme un synonyme de sportivité, beaucoup ignore les origines et caractéristiques de la marque fondée en Italie par Karl Abarth, juste après la seconde guerre mondiale. Un entrepreneur bercé par la mécanique dès son adolescence et qui au travers de ses expériences a su se forger une image qui subsiste aujourd’hui dans le monde automobile : bruits d’échappement, peinture bicolore, sigle du Scorpion, être propriétaire d’une Abarth, c’est posséder une partie de l’esprit de son fondateur.
Depuis son retour sur le marché français en 2011, la division Abarth du groupe Fiat enregistre des chiffres de vente en progression, avec à son actif en 2016 pas moins de 1900 nouveaux véhicules immatriculés. Cela peut vous sembler peu, mais vous comprendrez qu’à la lecture de cet essai, la gamme Abarth ne s’adresse pas à tout le monde. Disponible depuis octobre 2016, le 124 Spider revient dans une version survitaminée de 170ch avec au choix la possibilité d’une boite méca ou auto. Toujours développé sur la même plateforme que la Mazda MX-5 avec ensuite une personnalisation à Turin en Italie, c’est du côté de l’Alsace qu’Abarth nous a convié pour essayer ce cabriolet que l’on avait bien déjà aimé.
Un cabriolet qui marque !
Si vous êtes à la recherche d’un cabriolet discret alors qu’on se le dise tout de suite, l’Abarth 124 Spider n’est pas faite pour vous ! Dès l’allumage, on comprend très vite pourquoi monsieur Karl Abarth a rencontré un franc succès à l’époque dans la production de pots d’échappements. Si aujourd’hui le savoir-faire n’est probablement plus le même qu’à l’époque et surtout plus industrialisé, Abarth n’en oublie pour autant pas les codes d’antan en dotant ce cabriolet d’une sortie quadruple pots à la sonorité bien rauque. Si bien que s’en amuser, c’est assurément se faire remarquer et attirer les badauds !
L’autre point déconcertant, mais qui n’est pas un défaut, c’est le look du véhicule. Sa plastique sportive et sa peinture bicolore (en hommage à des équipes de football) en font une voiture qui de prime abord ne parle pas à tout le monde. Couplez avec la sonorité des pots, et vous obtenez le cocktail parfait pour attirer les curieux. Pas moins d’une dizaine de personnes se sont approchés de notre modèle à l’occasion de notre essai. Est-ce le début d’un succès ? En tout cas, ce cabriolet donne envie.
Du confort malgré tout
Forcément, dès que l’on voit l’Abarth 124 Spider on ose difficilement se projeter sur une longue balade le temps d’un week-end. La voiture est basse, très basse, son assise également mais aussi surprenant que cela puisse paraitre on ne ressent que très peu les aspérités de la route dans l’habitacle. Et croyez moi, ce ne sont pas les routes Alsaciennes et les tracés que l’équipe Abarth nous a mis à disposition qui nous ferons dire le contraire. Déroutant, puisque chez #THM nous possédons une Audi A1 S-Line et que son châssis se montre moins confortable que ce cabriolet ! Du côté de la direction, on a noté une légère sensation d’imprécision. Mais cela doit probablement aussi venir du fait que c’est une propulsion et non une traction. On a donc eu un peu de mal à se sentir entièrement en fusion avec le nez de la voiture.
Du côté de la conduite, nous avons eu l’opportunité de rouler en ville, sur autoroute et surtout sur des routes de spéciales de rallye. Prudence était de mise puisque ces routes n’étaient pas fermées à l’occasion de notre essai, mais nous n’avons pour autant pas ménagé l’Abarth 124 Spider. S’il faut un petit temps pour s’adapter à la position assise, on trouve très rapidement ses repères. Et l’on se souvient surtout aussi que partir en week-end avec ce cabriolet, c’est prendre à son bord le strict minimum ! Peu de rangements, quelques éléments de carrosserie un peu cheap, ici le plaisir est avant tout dans la conduite.
Pour revenir à ce point donc, la version 170ch est-elle vraiment si différente que son homologue 140ch chez Fiat ? Et bien, à vrai dire la différence qui, même si elle se fait sentir, ne me parait à mon sens pas vraiment toujours convaincante. Il faudra maintenir le moteur dans les tours, si vous souhaitez profiter de bonnes relances. À bas régime, le pied au plancher n’a rien de fulgurant, c’est certes très honnête compte tenu de la prestation proposée à ce prix, mais pas d’effet « wow ». Finalement, l’écart de tarif entre le 124 Spider chez Fiat et l’Abarth 124 Spider va principalement se justifier dans le côté sportif procuré par cette dernière.