Rappelez-vous. E3 2015. Parmi la flopée de blockbusters (Need for Speed, Star Wars Battlefront, FIFA 16…) fièrement exhibés par Electronic Arts lors de sa conférence pré-E3, un titre particulièrement enchanteur et inattendu se fait remarquer, par son côté poétique, zen, mais aussi sa beauté assez sidérante. Son titre : Unravel. Moins d’une année plus tard, le jeu atypique édité par Electronic Arts, et développé par Coldwood Interactive est enfin disponible.
Une pure petite escapade poétique !
Unravel place donc le joueur aux commandes de Yarny, un personnage fait de laine rouge, qui s’échappe du panier d’une grand-mère nostalgique, seule dans sa maison de campagne, caressant avec émotion les différents cadres de photos souvenirs parsemés dans la maison. La maison de campagne constituera le hub central du jeu, et c’est d’ici que Yarny devra choisir les différents niveaux à explorer, représentant chacun un souvenir à raviver. Comme l’expliquent (et c’est assez rare) les développeurs au démarrage du jeu, Unravel est basé sur les souvenirs, les émotions, le tout à travers un jeu d’exploration/plateformes en 2D particulièrement happant.
En effet, dès les premiers pas à l’extérieur, on ne peut que s’émerveiller face à la beauté des décors, à la limite du photoréalisme, même si un filtre flou vient habilement habiller les arrière-plans. Le personnage central, Yarny, bénéficie lui aussi d’une attention toute particulière, avec de nombreuses mimiques, mais aussi une conception laineuse qui nécessite de retrouver régulièrement les pelotes de laine disséminées dans les niveaux, au risque de s’effilocher rapidement. Pas de panique toutefois, le jeu permet sans problème de rallier l’arrivée, à condition bien sûr d’éviter autant que possible de semer du fil de partout, auquel cas il suffira de revenir en arrière, et récupérer du fil pour avancer un peu plus loin.
A ce niveau, la conception même de Yarny permet de bénéficier de nombreuses subtilités de gameplay, et si ce dernier peut marcher/courir/sauter, il peut également propulser un fil de laine sur point en surbrillance pour se balancer dans le vide par exemple, et atteindre cette plate-forme éloignée. Il peut également grimper à son propre fil pour rejoindre une branche d’arbre en grimpant en rappel par exemple, et même créer des ponts de laine pour rebondir sur ces derniers, ou s’en servir pour faire traverser des objets en les poussant. Les possibilités sont très variées et certaines séquences demanderont évidemment un minimum de jugeotte.
Techniquement, Unravel réalise un sans-faute, avec non seulement une réalisation absolument magnifique et quelques effets sublimes (les vagues à la plage), mais peut également compter sur un moteur de jeu particulièrement solide, sans oublier une bande-son elle aussi tout en émotion, sans jamais toutefois verser dans le pathos. L’ensemble permet de profiter d’une ambiance assez atypique, au sein de laquelle on plonge très volontiers.
Certes, on pourra toujours pester face à une facilité un peu déconcertante, ou même à un découpage en niveaux un peu dommage, en imaginant que cet Unravel aurait largement pu être construit en un seul et même (long) niveau, à l’instar d’un certain Limbo. Reste toutefois un univers absolument superbe et rafraîchissant, qui fait vraiment du bien à jouer. Unravel est dès à présent disponible en téléchargement sur PlayStation 4, Xbox One et PC, au prix de 19,99 euros.
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