Faut-il jouer/éviter (voire boycotter) Dragon Age : The Veilguard ? Notre avis complet
Ah la série Dragon Age. Cette franchise RPG développée par BioWare se déroule dans le monde fantastique de Thédas, un univers riche en lore, peuplé de dragons, mages, elfes, nains, et autres créatures mythiques. Cette série est surtout connue pour son écriture immersive, ses intrigues complexes, ses personnages mémorables, et les choix qui influencent l’histoire. Cette lutte constante entre la magie et la religion, ses conflits politiques et ses guerres promettent un jeu aussi immersif que passionnant. Mais 10 ans après l’inquisition, est-ce vraiment le cas avec ce nouveau (et très décrié) Veilguard ?
Un créateur de personnage fabuleux
Tout commence avec… le créateur de personnage de Dragon Age: The Veilguard. Il marque une nette amélioration par rapport aux précédents volets de la série, offrant une personnalisation riche et diversifiée. Les joueurs peuvent choisir parmi quatre races jouables : Humain, Elfe, Nain et Qunari, chacune dotée de particularités uniques. Trois classes principales sont également disponibles, à savoir Guerrier, Mage et Voleur, permettant de personnaliser le style de jeu selon les préférences individuelles.
L’apparence physique du personnage est hautement modifiable grâce à un éventail d’options, notamment pour le teint, les cicatrices, les tatouages, les coiffures, la pilosité faciale et la couleur des yeux. Les joueurs peuvent aussi ajuster la taille et la corpulence de leur personnage, indépendamment des choix de voix ou de pronoms, offrant ainsi une expérience plus inclusive. Une attention particulière a été portée à la diversité des coiffures, avec des styles qui reflètent fidèlement différentes textures capillaires, y compris les cheveux bouclés et crépus, une première dans la série.
Le jeu inclut également une personnalisation des identités de genre. Les joueurs peuvent choisir des pronoms et des voix sans lien direct avec l’apparence physique de leur personnage. Des détails comme les cicatrices de chirurgie de réassignation de genre peuvent également être ajoutés, soulignant une nouvelle volonté d’inclusivité et de représentation fidèle de la part d’Electronic Arts. Et c’est évidemment cet aspect « inclusif » (ou « wokiste ») qui est au coeur de nombreuses polémiques, dont on ne se fera pas l’écho ici.
En réalité, Dragon Age souffle un peu le chaud et le froid
Parce que Dragon Age The Veilguard se distingue (aussi) par sa splendeur visuelle, offrant des environnements magnifiquement rendus assez captivants. Bien que les personnages puissent paraître parfois ternes et trop lissés sur les versions consoles. L’écriture des compagnons constitue également un point fort, apportant une dose de charme grâce à des dialogues pleins d’esprit et une sensation de “famille trouvée” que BioWare maîtrise avec brio.
Certains personnages, tels que Davrin, le Gardien Gris élevant des griffons, ou Emmerich, le nécromancien attachant accompagné de son étrange serviteur Manfred, bénéficient d’arcs mémorables et marquants. Les mécaniques simplifiées de gestion de l’inventaire et d’amélioration de l’équipement suppriment les aspects fastidieux des RPG traditionnels, rendant le jeu plus accessible, bien que cela se fasse au détriment d’une certaine profondeur.
Pour autant, The Veilguard souffre d’un manque de choix significatifs, un défaut majeur pour une série reconnue pour son ambiguïté morale et ses récits ramifiés. Les décisions proposées sont simplistes, dépourvues d’impact, et n’ajoutent que peu de profondeur au scénario. L’écriture, par ailleurs, laisse à désirer : les dialogues et la narration peinent à convaincre, souvent affaiblis par un ton qui rappelle davantage un film d’animation grand public qu’une épopée fantasy immersive. Les tentatives d’humour, fréquentes et maladroites, nuisent à l’immersion et au coté sombre de l’histoire.
Le contenu annexe est quant lui un peu répétitif, avec des quêtes secondaires peu inspirées et dépourvues de liens narratifs solides, contrastant avec la richesse des épisodes précédents. En réalité, ces missions semblent être davantage conçues pour prolonger artificiellement la durée de jeu que pour enrichir l’expérience.
Dragon Age The Veilguard souffre aussi du syndrome du “c’était mieux avant”. Il traverse manifestement une crise d’identité en s’éloignant des éléments RPG traditionnels au profit d’une approche orientée action-aventure. Cette transition risque de frustrer les fans de longue date, attachés à la profondeur et à la complexité des opus comme Origins et Inquisition. En soi, ce n’est pas une mauvaise nouvelle puisque nous avons vraiment adoré en tant que néophyte de la série, mais nous comprenons ce que peuvent ressentir les anciens joueurs.
Un fantastique système de combat
Le système de combat de Dragon Age: The Veilguard marque une évolution notable par rapport aux opus précédents, adoptant une approche résolument orientée vers l’action. Les joueurs disposent d’un éventail de mouvements, incluant des attaques légères et lourdes, ainsi que la possibilité d’esquiver ou de parer les assauts ennemis. La maîtrise du timing pour les parades s’avère essentielle, permettant d’effectuer des contre-attaques dévastatrices. Chaque classe propose un arbre de compétences spécifique, offrant un choix varié d’aptitudes actives et passives. Cela permet aux joueurs de personnaliser leur style de jeu en fonction de leurs préférences, tout en favorisant une planification stratégique.
Une des innovations majeures du système réside dans l’introduction de mécanismes de combos, où certaines compétences peuvent être combinées pour déclencher des détonations infligeant des dégâts accrus. Ce concept de synergie entre les compétences renforce l’importance de la coordination et de la préparation avant les combats.
Les compagnons jouent également un rôle important dans les affrontements. Bien que leur contrôle direct soit limité, il est possible de leur assigner des cibles ou de leur ordonner d’utiliser des compétences spécifiques, ajoutant une couche tactique au gameplay. Chaque compagnon possède ses propres capacités uniques, enrichissant la dynamique des combats en groupe.
Au fil de la progression, les joueurs accumulent des points de compétence à investir dans leurs arbres de talents. Cette évolution permet non seulement de débloquer de nouvelles capacités, mais aussi d’améliorer celles déjà acquises, offrant une personnalisation poussée qui s’adapte aux défis croissants du jeu.
Quelques déceptions cependant
Dragon Age : The Veilguard offre parfois des moments de grâce qui sauront séduire les adeptes de la franchise, mais dans l’ensemble, le titre peine à se hisser au niveau de ses prédécesseurs. Pour les nouveaux joueurs, ce Dragon Age permet tout de même d’entrer dans un univers profond et convaincant.
Malgré des ambitions affichées d’équilibrer action, exploration et narration, le jeu souffre d’une exécution inégale : un scénario au rythme irrégulier, des personnages insuffisamment développés, des dialogues manquant cruellement de profondeur, et des choix narratifs qui, bien qu’ils donnent l’apparence de variété, aboutissent tous à des variations mineures d’une même option, limitant ainsi leur impact. Au final, l’expérience, bien que non dénuée d’intérêt, reste fade et ce, pendant les 60 heures de jeu.
Dans le monde actuel des RPG complexes, où les quêtes sont bien conçues, les choix ont un impact profond et significatif, et où les compagnons sont bien définis et attachants, Dragon Age : The Veilguard peine un peu à se démarquer.
Des bonnes performances
Dragon Age: The Veilguard offre une expérience visuelle impressionnante sur PlayStation 5, avec des performances globalement solides. Le jeu propose deux modes graphiques : un mode fidélité, qui cible une résolution 4K avec un taux de rafraîchissement de 30 FPS, offrant des graphismes détaillés et une qualité visuelle supérieure, et un mode performance, qui vise un taux de 60 FPS pour une fluidité accrue, avec une résolution dynamique ajustée pour maintenir la stabilité du framerate.
Sur la PS5 standard (Fat ou Slim), le jeu maintient généralement ces objectifs, bien que des baisses occasionnelles de framerate puissent survenir dans des scènes particulièrement chargées. Les environnements sont magnifiquement rendus, et les temps de chargement sont rapides.
Pour les possesseurs de la PS5 Pro, des améliorations supplémentaires sont disponibles. Grâce à l’upscaler basé sur l’IA de Sony, le PlayStation Spectral Super Resolution (PSSR), qui améliore la clarté de l’image et la nouvelle puce graphique. Vous pouvez jouer en 4k60 sur PS5 Pro et le mode 30 PFS lock rend vraiment l’expérience plus belle que sur PS5 classique.
Notre avis concernant Dragon Age: The Veilguard
Dragon Age : The Veilguard possède ses moments forts, notamment dans sa présentation et certaines interactions entre personnages, mais il peine à recréer la magie qui a fait la renommée de la série. Son design simplifié pourra séduire les nouveaux joueurs, mais pour les fans des expériences RPG riches et basées sur les choix, il apparaît comme une opportunité manquée. Cela donne au final une impression d’ombre de la gloire passée de BioWare, quand bien même ce Dragon Age reste un bon titre dans le genre A-RPG (bien que davantage Action que RPG).