#Rétrogaming : Tu te souviens… nos années jeux vidéo sans Internet ?
Depuis quelques années déjà, lorsque l’on bute sur un boss ou une énigme dans un jeu vidéo, on trouve la solution en deux clics grâce à Internet. Vous séchez sur un niveau d’AstroBot ? Hop, un tour sur YouTube. Vous avez du mal à tuer tel ou tel boss dans Dead Rising ? Hop, un tour sur la soluce du jeu. Toutefois, dans les années 1980/1990, Internet n’existait pas, et il fallait alors s’appuyer sur nos talents de joueurs pour progresser, ou à défaut, sur l’aide d’un ami, d’un magazine, d’un bon vieux « cheat code ». Et au final, cette abnégation indispensable pour progresser ne nous a-t-elle pas permis (en partie) de profiter davantage de nos « jeux d’avant » préférés ?
A l’ère de la 4K, du ray-tracing et des 60 (ou 120) fps, il est bon de se replonger dans nos jeux vidéo d’antan, ceux que l’on prend plaisir encore aujourd’hui à lancer sur NES, sur Master System, sur Super Nintendo, PC Engine ou encore sur un bon vieil ordinateur de l’époque. Un petit coup d’oeil dans le rétro(gaming), comme un petit voyage vidéoludique dans un passé lointain. Une chronique animée par Turk182, que l’on vous invite chaudement à découvrir sur son excellent « Rétroblog ».
C’était comment les jeux vidéo d’avant, sans Internet ?
Salut les vieux ! Lorsque j’avais écrit sur le jeu Pulsar II pour Thomson MO5, parmi les commentaires Facebook, on m’apprenait qu’il y avait une astuce pour ralentir le jeu et le rendre donc moins difficile dans certains passages. On m’avait alors aussi enseigné quelques astuces sur l’Aigle d’Or. Ceci m’a amené à réfléchir à cette question : Si à cette époque, nous avions eu internet et de ce fait accès à une multitude d’informations de manière immédiate, aurions-nous autant profité de nos jeux ?
Difficile de répondre. Personnellement, je pense que cela nous aurait peut-être gâché une part du plaisir. Par exemple, lorsque dans les années 80 j’étais bloqué dans un jeu d’aventure, plusieurs options s’offraient à moi, mais pas spécialement les plus rapides.
La première était bien évidemment d’en parler dans la cour de récréation pour essayer de trouver une personne qui aurait percé le mystère. La deuxième qui était sans doute la plus fastidieuse, était d’attendre que sorte dans les bacs le nouveau Tilt, en espérant que la réponse soit dans la rubrique « Message in the bottle » et dans un cas d’extrême désespoir, écrire à Tilt avec du papier, une enveloppe, un timbre et la lenteur légendaire des P.T.T (ça au moins, ça n’a pas changé).
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ces attentes, ces frustrations ont forgé notre caractère de joueur, cela nous a permis de ne pas abandonner aussi vite un jeu, de l’exploiter à fond et d’essayer d’en percer le mystère par pure satisfaction personnelle. Et puis c’était aussi une grande fierté de trouver une astuce ou une solution soi-même afin de la partager avec les copains. Certains se rappellent ainsi être venus à bout de Super Ghouls’n Ghosts à force d’acharnement, et non grâce à une quelconque aide extérieure.
Je le vois bien aujourd’hui, lorsque je joue à un nouveau jeu et que je suis bloqué, soit je passe à autre chose, soit je regarde sur internet la solution. Je ne m’en rends pas bien compte, mais comme vous sans doute, je gâche en réalité mon propre plaisir… Quel dommage par exemple de savoir à l’avance par quel boss démarrer dans Mega Man 2 ou encore comment venir à bout de ce dragon mécanique géant au bout du Wily Stage 1… et surtout du Dr Wily lui-même en fin d’aventure !
Je me souviens lorsque j’ai acheté le jeu d’Astérix et le chaudron magique sur Commodore 64, d’avoir été complètement perdu, et pour cause, celui qui avait pondu la carte du jeu devait être sous l’emprise d’une drogue jusque-là inconnue. Mais malgré cette difficulté extrême, cela ne m’a pas empêché de m’y employer à fond et d’avancer glorieusement jusqu’à son dénouement.
Je ne regrette donc pas du tout ce manque d’information des années pré Internet (et même pré-Minitel), cela m’a vraiment permis de bien m’investir dans ces jeux qui, aujourd’hui encore, me font du bien. Et sans doute que c’est le cas également pour vous.