#Rétrogaming : tu te souviens… Yeti sur Thomson MO5 ?
Egalement appelé « Abominable Homme des Neiges », le Yéti, c’est cette créature anthropomorphe du folklore du Népal, de l’Inde, du Bhoutan et du Tibet. Des créatures équivalentes, grands primates ou « hommes sauvages », existent dans le folklore de plusieurs régions du monde, comme le Bigfoot en Amérique du Nord, l’Almasty dans le Caucase ou Basajaun au pays basque. Dans notre cas, Yeti c’est aussi un jeu vidéo des années 1980, sur Thomson MO5.
A l’ère de la 4K, du ray-tracing et des 60 (ou 120) fps, il est bon de se replonger dans nos jeux vidéo d’antan, ceux que l’on prend plaisir encore aujourd’hui à lancer sur NES, sur Master System, sur Super Nintendo, PC Engine ou encore sur un bon vieil ordinateur de l’époque. Un petit coup d’oeil dans le rétro(gaming), comme un petit voyage vidéoludique dans un passé lointain. Une chronique animée par Turk182, que l’on vous invite chaudement à découvrir sur son excellent « Rétroblog ».
Le Yeti, déjà à l’époque
Salut les vieux ! En 1985, nous étions toujours aux balbutiements de l’informatique et du jeu vidéo. Beaucoup de petits jeux sans prétention faisaient alors leur apparition, pendant que nous nous formions à les recevoir grâce à Mr Fabius et son plan de l’informatique pour tous. C’était le cas de Yeti sur Thomson MO5.
Ma vie de joueur était toujours aussi triste… J’adorais programmer sur mon VG5000, mais lorsqu’il fallait jouer, c’était un peu la misère. Je m’étais formé pourtant une bonne logithèque mais celle-ci n’était vraiment pas à la hauteur de ce que je pouvais voir chez les autres. De plus, à chaque fois que j’assistais aux cours d’informatique, je regrettais de ne pas avoir acheté cette magnifique machine, au Basic très complet, qu’était le Thomson MO5.
Ce jour-là, notre professeur de mathématiques et d’informatique, pour ceux qui participaient à cet atelier, nous présenta un jeu dont il avait fait l’acquisition depuis peu. Selon ses dires, ce dernier était grandement inspiré du grand classique de l’arcade Donkey Kong.
Il prit possession d’un MO5 et chargea le jeu pendant que nous nous agglutinions autour de lui dans l’espoir de pouvoir y jouer à notre tour. Même si j’adorais les cours de Basic et d’initiation, ceux où l’on nous faisait découvrir les capacités de la machine grâce à un jeu étaient mes préférés.
Un clone Donkey Kong en réalité ?
Lorsqu’il nous avait annoncé que Yeti était inspiré de Donkey Kong, il était un peu court sur la comparaison. Yeti n’était ni plus ni moins qu’un clone de ce dernier. Dès l’apparition du premier tableau, le ton était donné. Un gros singe (blanc pour représenter un Yeti) nous jetait des boules de neige (au lieu de tonneaux pour ne pas éveiller les soupçons). Il fallait les éviter, tout en sautant et en escaladant les échelles afin d’arriver au dernier étage et libérer votre belle, prisonnière de ce vilain singe blanc.
Il y avait tout de même une très légère innovation. Pendant notre ascension, l’objectif était aussi de ramasser des fruits qui nous donnaient des points pour améliorer notre score. C’est ce que faisait très bien notre professeur, qui apparemment n’en était pas à sa première partie, si l’on en jugeait par son extrême habilité à réussir le premier niveau sans perdre une seule vie.
Une fois la donzelle libérée, le deuxième niveau était lui assez original, il fallait cette fois descendre sans se faire toucher par des chèvres qui sautaient dans tout les sens. La difficulté résidait dans le fait qu’il fallait descendre par les échelles et non pas en sautant d’un étage à l’autre sinon c’était la mort assurée. Là aussi notre cher professeur s’en sorti avec brio.
Le troisième et dernier tableau que nous avons pu voir était lui aussi très similaire à celui de Donkey Kong (le fameux tableau avec les ascenseurs). La difficulté avait pas mal augmenté et lorsqu’il perdit sa dernière vie en s’écrasant comme une merde. Il éteignit le MO5 et nous invita à nous assoir pour nous faire un cours sur les boucles imbriquées.
Inutile que je vous décrive l’immense déception et frustration qui régnait dans la salle à ce moment-là. En fin d’après-midi je rentrais chez moi déçu de ne pas avoir pu essayer ce magnifique jeu du Donkey Kong blanc, de ne pas avoir choisi un Thomson MO5 plutôt qu’un VG5000 et de n’avoir rien compris aux boucles imbriquées.