Test Dragon’s Dogma 2 : 3 raisons d’y jouer (et 3 raisons de faire autre chose)
Il aura fallu attendre 12 ans pour revoir Dragon’s Dogma, un jeu signé Capcom, lancé en 2012 sur PS3 et Xbox 360. Une version améliorée sur PC appelée « Dark Arisen” a vu le jour en 2016, et en 2019, c’est la Nintendo Switch qui accueillait le jeu en monde ouvert de Capcom. Dragon’s Dogma 2 était très attendu et sa sortie le 22 mars 2024 sur PC, PS5 et Xbox Series a beaucoup fait parler d’elle. Mais ça donne quoi ce Dragon’s Dogma 2 ? Notre test complet !
Dragon’s Dogma 2 à l’heure du test
Dragon’s Dogma est donc un jeu vidéo action-RPG à la troisième personne dans un monde fantaisiste proche de ce que pourrait faire The Witcher ou Skyrim. Il partage le même environnement que son prédécesseur, dans lequel le joueur contrôle un insurgé, autrefois un humain ordinaire qui s’est opposé à un dragon et, pour ses efforts, a eu son cœur pris par le même dragon, devenant ainsi effectivement immortel mais aussi lié à terme. y faire face à nouveau. Tout cela est lié à une intrigue politique autour de la souveraineté de l’un des deux grands royaumes.
Dragon’s Dogma 2 cherche à être une expérience un peu plus narrative que le premier. De nombreuses quêtes secondaires se croiseront d’une manière qui peut ne pas être apparente au premier abord ; il n’y a pas non plus d’indicateurs de quête, obligeant le joueur à faire tout son possible et à comprendre comment une histoire peut progresser. Comme les nombreuses rencontres facultatives cachées de l’histoire principale, l’expérience de quête repose fortement sur les efforts du joueur pour en rechercher plusieurs par lui-même.
Le jeu propose des quêtes urgentes, mais aussi quelques unes qui seront sensibles au temps qui passe. Comprenez que si vous manquez le timing proposé, vous ne pourrez pas la refaire. Pour autant, certaines quêtes sont absolument là pour remplir un jeu finalement assez vide. Franchement, qui a envie de réunir 220 médailles cachées sur la carte ?…
Nous sommes plutôt mal partis sur ce test de Dragon’s Dogma 2. Peut-être une attente trop forte pour ce qu’il propose ? Commençons tout de même pas les 3 points forts qui rendent le jeu digne d’être le successeur de Dark Arisen.
3 raisons de jouer à Dragon’s Dogma 2
L’univers de Dragon’s Dogma 2 est profond, bien détaillé et le jeu dispose d’une vraie identité propre. Même si l’histoire est convenue, force est de constater qu’on rentre assez facilement dans son monde au sens large. Les graphismes sur PS5 ne sont pas ce qu’il se fait de mieux mais sont absolument cohérents. Le moteur graphique fait son boulot et on a souvent le droit à des supers panoramas qui grouillent de détails. Parfois un peu de clipping ou d’aliasing sur la végétation mais encore une fois, le boulot est correct pour le style.
On dit bien c’est cohérent mais objectivement, ce n’est pas un jeu digne de la PS5. Il aurait pu sortir sur PS4 Pro qu’il n’y aurait pas débat. D’autant que le jeu tourne entre 30 et 50 FPS. A l’heure où nous écrivons ces lignes, une mise à jour disponible permet de bloquer le jeu à 30 FPS stable. On aime ou on aime pas. On ne peut pas ne pas s’épancher sur l’éditeur de personnage. Honnêtement c’est le meilleur qu’on ait vu à ce jour. Rien n’est laissé au hasard et nombreux sont les joueurs ayant fait des œuvres d’art voire même des personnages d’autres univers dans Dragon’s Dogma. C’est dire la profondeur de l’outil. Il était même possible de jouer uniquement à la création de son personnage que ce soit homme ou félin avant la sortie du jeu pour ensuite l’utiliser à sa sortie.
La deuxième raison est l’articulation des combats. Dragon’s Dogma 2 conserve l’ADN du premier. Les combats sont nerveux, assez multiples dans leur proposition avec des ennemis variés, en tout cas, au début. En fonction de la classe que vous choisissez à savoir archer, chevalier, mage ou voleur, la stratégie change. Avec vos points forts et faiblesses, vous pourrez prendre des poses de tir, rentrer dans le tas en attaquant de front ou jeter des puissantes invocations magiques. Enfin, sur le papier car on déplore tout de même un côté esquive impossible ce qui rend parfois les combats un peu à l’ancienne, trop même.
Parfois les combats peuvent vraiment être épiques comme l’étourdissement d’un grand ennemi avec une puissante attaque chargée ou grimper sur un cyclope pour lui planter une bombe dans l’œil avant de sauter en l’air et de le faire exploser au ralenti. Ça n’a pas pris une ride. L’utilisation de vos “pions” c’est-à-dire vos compagnons ajoute une profondeur aux affrontements. En fonction de leur classe ou des alliés que vous recruterez sur les routes (moyennant finance), vous verrez les combats autrement. D’ailleurs, vous pouvez changer de classe en visitant les auberges mais ne pourrez pas monter de niveau sur toutes en même temps. Il faudra choisir.
Enfin, parlons d’exploration. Le réalisateur du jeu Hideaki Itsuno déclare une carte quatre fois plus grande que la première itération. Il dit même vouloir décourager les joueurs de vouloir utiliser le “voyage rapide”. On ne parlera pas ici de la polémique de micro transaction qui touche aussi cet aspect. Dans l’état, il a raison. La carte donne le vertige au départ avec des villages, châteaux, donjons, caves, grandes prairies et étendues forestières. C’est beau, le level design est assez correct et c’est un plaisir de se balader dans Dragon’s Dogma 2.
Les personnages non jouables ont toujours quelque chose à dire et ne font pas décoration. Parfois il faut même les écouter pour avoir des indices sur les missions. Comme vos pions qui, en fonction de leur historique personnel, peuvent carrément vous aider et vous guider dans vos tâches.
3 raisons de ne pas jouer à Dragon’s Dogma 2
La moindre des choses dans un jeu d’aventure qui se veut même RPG profond est d’avoir une trame solide pour pouvoir développer son potentiel. Dragon’s Dogma 2 déçoit et fait tomber les fans du premier de très haut. Pourquoi ? Car l’histoire se répète. Un affrontement avec un dragon cette fois-ci sous forme de souvenir qui nous ferait penser à quelconque lien avec le premier mais pas du tout. Un cœur en moins dévoré par le dragon et une immortalité en plus pour notre personnage principal. On apprécie le côté vengeance qui donne une soi-disant raison d’avancer dans l’intrigue mais ce n’est pas non plus le pseudo conflit royal qui changera les choses.
L’intrigue se transforme assez rapidement en suite de quête dénuées d’intérêt comme l’extermination des monstres dans une zone ou l’escorte d’un éminent personnage. Ce qui est désagréable est aussi les allers-retours dans les missions qui couvrent parfois des grandes distances. Sans spoiler, il est possible d’aller plus vite grâce à certains…animaux. En tout cas, le rythme de DD2 n’est pas bon et n’incite pas vraiment à en savoir davantage. Enchaîner les missions ne procure pas de plaisir. Entrer, dégommer, repartir. Oui et ? Les cavernes remplies de gobelins sont les mêmes et souffrent d’un sévère manque de prise de risques, même modéré.
Concrètement, Dragon’s Dogma 2 est en retard sur plusieurs aspects mais surtout techniquement parlant. D’accord les développeurs insistent sur le fait qu’il s’agit d’une continuité avec le premier mais là. On a la fâcheuse impression de jouer à une version remasterisée du premier. Les déplacements sont lourds, le path design d’un monde pseudo ouvert est d’un autre temps et l’ensemble est vraiment daté. Il y a une sacrée différence entre les annonces (trailers) et le jeu final. Alors oui, c’est beaucoup mieux sur PC mais sur PS5, ça fait tache. Un Lord of the Fallen sorti en 2014 fait mieux. On a parfois l’impression de jouer à Dante Inferno sur Xbox 360, pas dans les graphismes mais dans l’articulation de l’ensemble qui fait “vieux jeu”…
Le dernier point concerne le bestiaire, ou plus généralement le lore. En un mot, c’est du remplissage. Les ennemis se comptent sur les doigts de la main si on ne prend pas en compte les animaux sauvages qui peuvent aussi attaquer. Gobelins, squelettes, harpies sur toute la carte. Quelques griffons et deux types de dragon. Un rouge et un noir. C’est tout pour les ennemis aléatoires. Puis on combat quelques griffons ou cyclopes. On a la fâcheuse impression de toujours affronter les mêmes ennemis. On découvre des nouvelles têtes un peu plus tard mais sur toute la première partie du jeu (qui se découpe en deux étapes), c’est un peu la douche froide.