Test God of War Ragnarök PS5 : à un coup de hache du chef d’œuvre absolu ?
Il y a quatre ans, un certain God of War débarquait sur nos PS4. Un opus qui ouvrait alors la voie à une nouvelle ère pour cette saga née en 2005 sur PS2, avec une toute nouvelle mythologie Nordique, mais aussi un gameplay totalement revisité. Pari gagnant pour Santa Monica Studios, qui offrait alors aux joueurs un jeu d’une qualité rare, d’une intensité de chaque instant, avec en prime une durée de vie impressionnante. Evidemment, sa suite, sous-titrée Ragnarök, était très attendue, et elle arrive très vite sur PS5 comme sur PS4. Notre test complet est là !
God of War Ragnarök, le test PS5
Trois années se sont écoulées depuis les évènements survenus dans le précédent God of War, et on retrouve ici Kratos, Atreus et Mimir en proie à un Fimbulvetr déjà bien entamé. Tandis que les forces d’Asgard se préparent à l’affrontement prophétisé qui détruira le monde, tous décident d’explorer les neuf royaumes afin d’éviter si possible l’apocalypse annoncé, et au passage mettre un terme aux agissements d’un certain Odin.
Un God of War Ragnarök qui, contrairement à son prédécesseur, ne démarre pas forcément sur les chapeaux de roues. En effet, même si les évènements sont intenses, les premiers pas de ce nouvel opus sont un peu plus timides, si bien que certains pourront ressentir un petite déception dans un premier temps. A cela s’ajoutent des décors un peu « simples« , un peu ternes, et un nouvel opus qui semble finalement très (trop) semblable à son prédécesseur. C’est plutôt logique dans un sens, mais cela peut interpeler.
Pas de panique toutefois, après un démarrage un brin mollasson, ce God of War Ragnarök va progressivement monter en puissance, si bien que certaines armes, certains faits (très) marquants et certains royaumes ne s’ouvriront qu’après la vingtaine d’heures de jeu passées. Vous voilà prévenus ! Car oui, si God of War premier du nom affichait une durée de vie énorme, ce second opus va plus loin encore, avec une trame principale déjà bien dense, mais aussi des quêtes annexes passionnantes, et qui permettront de prolonger le plaisir pendant de longues heures. Comptez minimum 30 heures pour voir le fin mot de l’histoire, sans tout fouiller (loin de là), ni rusher comme un cochon.
Ainsi, malgré une petite déception en premier lieu (toute relative hein), God of War Ragnarök démarre lentement mais sûrement, avec une intrigue joliment travaillée, tout comme les personnages qui ont tous gagné en consistance. Les habitués retrouveront très vite leurs marques, avec la possibilité de manier la hache Leviathan bien sûr, mais aussi les mythiques Lames du Chaos, permettant de faire souffler le froid et le chaud sur les ennemis et les environnements.
A ce sujet, si la première section est un peu moribonde, God of War Ragnarök permet rapidement de profiter d’environnements nettement plus vastes, détaillés, animés et colorés. Ouf ! Sans trop en dévoiler, on va notamment visiter le royaume de Svartalfheim, la terre natale de Brok et Sindri, absolument sublime à contempler. A cela viendront se greffer d’autres terres à visiter bien sûr, avec bien souvent des environnements et des affrontement d’une beauté et d’une intensité à en faire tomber la rétine.
Côté combats, pas de chamboulement en perspective, même si le jeu permet néanmoins de nouvelles combinaisons inédites, avec des runes spéciales, des équipements et la possibilité d’opter pour divers boucliers. Plutôt « simple » en apparence, le système de combats est en réalité très riche, et si certains se contenteront de quelques combos, les possibilités sont ultra nombreuses. De quoi permettre à chaque joueur de prendre plaisir à jouer à sa manière à ce God of War Ragnarök.
Un God of War Ragnarök accessible, dense et diablement généreux
Un côté « accessible » que l’on retrouve aussi avec la présence de cinq niveaux de difficulté, mais aussi un jeu qui se charge d’accompagner constamment le joueur. En effet, non seulement le jeu a tendance à guider constamment le joueur vers la quête principale (la Voie), mais il se charge également de bien mettre en surbrillance les éléments avec lesquels on peut interagir. De même, les quelques énigmes et puzzles ne vous poseront pas trop de souci, votre acolyte ayant tendance à vous donner des indices très concrets, permettant de résoudre rapidement tel ou tel mystère. On peut certes désactiver certains éléments de l’interface, mais vous ne serez jamais perdus. Certains joueurs apprécieront, ceux qui s’étaient habitués à l’austérité complète d’Elden Ring beaucoup moins.
Bien sûr, si le jeu vous met constamment sur la bonne Voie, il se charge également de vous rappeler par moments qu’il serait bon de parcourir le monde, plutôt que de foncer tête baissée vers l’objectif. God of War Ragnarök invite ainsi ceux qui le souhaitent à participer à de nombreuses quêtes annexes, certaines étant très (très) réussies, sans compter les chasses aux trésors, les (trèèèèès) nombreux coffres à ouvrir, les corbeaux d’Odin à décimer, les ennemis spéciaux à occire, les défis… S’il parait un brin austère et réservé de prime abord, God of War Ragnarök est en réalité d’une générosité assez incroyable.
Cela se traduit par une trame principale très dense donc, mais aussi par de très nombreux à-côtés, que l’on vous conseille chaudement de ne pas louper. Les amateurs de loot seront ravis de mettre la main sur des dizaines et des dizaines de runes, équipements, sorts et autres objets en tout genre. Dommage toutefois que l’interface générale n’ait pas été optimisée, cette dernière étant encore et toujours un peu brouillonne.
Côté DualSense, les ressentis sont globalement très bons, mais ce n’est pas vraiment à ce niveau que God of War Ragnarök marquera les esprits. A noter que le jeu est jouable en 4K native à 30 images/seconde ou via un mode dit « Performance », qui permet de profiter d’une résolution variable (1440/2160p) à 60 images/seconde. Malgré un côté résolument plus fluide, c’est en mode 4K/30 fps que nous avons profité de ce God of War Ragnarök, sachant qu’il n’y a pas de bon/mauvais choix, tout dépend finalement de la sensibilité de chacun. A noter qu’au total, la PS5 offre pas moins de six modes graphiques, à condition toutefois d’avoir une Smart TV compatible HDMI 2.1.
Et il est beau ce God of War Ragnarök sur PS5 ou pas ?
Bien sûr, deux années après le lancement de la PS5, on attendait de pied ferme ce God of War Ragnarök sur la nouvelle console de Sony. A ce niveau, force est d’admettre que le jeu déchire très souvent la rétine… même si certains environnements, certains PNJ et certaines animations nous rappellent que la base est un jeu PS4. Certains panoramas sont à couper le souffle, quand d’autres se révèlent un peu moins agréables à l’œil.
Attention, l’ensemble reste d’une beauté sidérante, mais ce God of War Ragnarök affiche parfois un côté God of War 1.5, que n’importe quel joueur un minimum censé et raisonnable pourra comprendre, et ne pourra nier. A noter, comme c’était le cas du premier opus, la présence de divers chargements ici (malgré le « SSD magique »), mais qui sont très habilement masqués une nouvelle fois, si bien que beaucoup ne les percevront même pas.
Parmi les quelques « défauts » du jeu, on relèvera également certains évènements au rythme très (très) posé, qui viennent casser parfois une dynamique extraordinaire. Sans rien dévoiler, le jeu nous impose de jouer certaines phases pendant de très longues minutes, qui auraient tout à fait pu être proposées (selon nous) sous forme de cutscene, ces dernières n’apportant aucun réel plaisir manette en main. A noter que l’on retrouve ici un Kratos plus tiraillé, plus sensible et plus humain que jamais, dont la peur (de perdre son fils) et les ravages du temps se lisent régulièrement sur son visage.
Mais entendons-nous bien, dans sa globalité, God of War Ragnarök reste incontestablement une vitrine technologique incroyable pour la PS5. Certains détails sont à tomber à la renverse, et il n’est pas rare de s’arrêter un instant pour contempler le panorama affiché à l’écran. Evidemment, on retrouve aussi les fameuses mises à mort, toujours aussi gores et plus détaillées que jamais. On notera bien ça et là quelques passages un peu moins flatteurs pour les yeux, mais dans sa globalité, le titre fait preuve d’une maitrise implacable, comme le premier opus en son temps.
Notre avis concernant God of War Ragnarök
Si vous avez adoré le premier opus de 2018, alors God of War Ragnarök est exactement LA suite à laquelle vous rêvez de jouer depuis quatre ans. Le jeu reprend globalement les bases de son ainé, tout en optimisant de nombreux aspects, en poussant les curseurs plus loin, notamment au niveau des combats, plus riches, ou encore de la gestion de l’équipement. Plus dense, plus profond et accordant une part plus importante à la narration, God of War Ragnarök (comme les opus précédents) propose de nombreux moments épiques, intenses et inoubliables (avec même de jolis moments d’émotion), et s’inscrit dans la droite lignée des grands jeux solo et narratifs signés PlayStation, adulés par certains, décriés par d’autres. Certes, l’effet de surprise du premier opus n’est plus là, de nombreuses mécaniques sont issues directement de l’épisode précédent, et certains passages sont discutables, mais dans son immense majorité, le jeu procure un plaisir de jeu intense et des moments marquants, et ce, pendant plusieurs dizaines d’heures. Pas LE chef d’œuvre ultime donc, mais pas loin quand même…