Test Actraiser Renaissance : la légende est de retour (et en pleine forme ?)
Au début des années 1990, les joueurs Super Nintendo ont le bonheur de découvrir un tout nouveau titre, édité alors par Enix : ActRaiser. Un titre particulièrement original, puisque ce dernier permet au joueur d’incarner un dieu, réveillé par un ange, et qui va devoir exterminer les différents monstres sur son chemin dans des niveaux en 2D. Mais la particularité d’ActRaiser réside dans ses phases de simulation de construction, avec une alternance entre ces phases d’action en 2D classiques, et ce mode Création façon Sim City. Un titre d’anthologie… qui est de retour en version Renaissance ! Et c’est l’heure du test !
Actraiser Renaissance, le test !
En effet, ce fut la très bonne surprise du récent Nintendo Direct, Actraiser Renaissance est le remake intégral de cet excellent titre lancé il y a près de 30 ans déjà. Une version totalement modernisée évidemment, avec une refonte graphique intégrale, du contenu inédit, sans oublier une bande originale toujours aussi sublime, avec la version d’origine, mais aussi une version remastérisée. Un trailer qui a évidemment fait sensation, et un Actraiser Renaissance dont, et c’est assez rare pour être signalé, rien n’avait fuité en amont. La surprise était totale, chapeau !
On l’a dit, Actraiser Renaissance reprend le principe du jeu d’origine, et il s’agit donc à nouveau d’alterner entre des phases d’action, et des phases de création. Dans la première, on dirige donc le dieu que l’on aura pris préalablement le soin de baptiser, avec un gameplay somme toute très classique. On avance, on saute, on frappe les ennemis, on utilise éventuellement un esquive, le tout dans un environnement en 2D… c’est basique, c’est simple, mais c’est efficace.
Dans la seconde, on incarne un petit ange, et on utilise divers pouvoir pour faire prospérer la civilisation locale, tout en usant de « Miracles » pour anéantir les monstres et embellir la nature, sans oublier de protéger sa cité des raids ennemis. Un mix action/stratégie original donc… mais il faut savoir que le premier contact avec cet Actraiser Renaissance n’est pas glorieux.
Mais… mais… c’est ultra moche !
En effet, le jeu s’ouvre sur une phase d’action, et force est d’admettre que l’ensemble est particulièrement… vilain. En effet, difficile d’apprécier ses graphismes « HD », avec un personnage qui manque cruellement de détails et d’animation, tout comme les ennemis et les effets. Pour citer Chicandier, « on ne va pas se tirer les cartes entre gitans, » on a affaire ici à un jeu mobile, porté sur grand écran. Autant dire que le premier contact est difficile, et il faut se forcer un minimum pour ne pas lâcher la manette au bout de quelques minutes…
Et cela serait dommage, car après une ouverture somme toute pas terrible du tout, Actraiser Renaissance bascule en mode Création. L’affichage est toujours aussi cheap (aussi « mobile » en fait), mais ce petit côté « Sim City des Dieux » est intéressant, malgré un jeu qui ne cesse de nous balancer informations sur informations. Le rythme est terriblement hâché par un tutoriel qui n’en finit plus, mais on prend étonnamment un certain plaisir à façonner sa civilisation. Les débuts sont très simples, et on apprend au fil du jeu de nouvelles techniques, de nouveaux pouvoirs etc etc… Le côté tower defense est plutôt réussi globalement, et même assez addictif en fait.
Chaque monde se divise ainsi en une première phase dite action, et pas très palpitante, une seconde (longue) phase de création, et une dernière phase action. On peut évidemment revenir dans les mondes précédemment visités pour améliorer certaines créations, ou tout simplement accomplir des quêtes jusqu’à alors inaccessibles. Visuellement, les phases de gameplay sont assez vilaines, c’est indéniable, mais l’ensemble est soutenu par une narration « tout en artwork » plutôt agréable, et le fait d’incarner à la fois un dieu et un ange est plutôt original, et même assez amusant.
Pas un chef d’oeuvre, pas un désastre non plus…
Alors non, Actraiser Renaissance n’est pas un chef d’œuvre, mais il serait dommage de s’en tenir aux premiers instants du jeu, bien peu révélateurs du reste de l’aventure. Au fil des heures, on acquiert de nouveaux pouvoirs, de nouvelles mécaniques, et on se surprend à cumuler les heures de jeu, alors même que l’on songeait à désinstaller le jeu au terme du premier niveau.
Certes, le jeu n’est pas palpitant (et il n’est vraiment pas beau), les phases d’action en 2D manquent cruellement de détails et d’animation (et de fun aussi accessoirement), mais le jeu dégage une atmosphère très particulière, qui fait que l’on a envie de progresser malgré tout, et tant pis pour le côté « jeu mobile sur ma PS5« . Et évidemment, pour apprécier un minimum cet Actraiser Renaissance, il convient d’avoir connu un minimum l’opus d’origine, afin de se montrer un minimum conciliant avec les graphismes et les contrôles très rigides. Le cas contraire, vous risquez fort de ne rien comprendre à la « hype » qui entoure ce remake, et de ne pas trouver un quelconque intérêt à jouer à cet étonnant jeu hybride.
Aussi, impossible de passer sous silence la bande son de cet Actraiser Renaissance. Si le premier opus était déjà un modèle du genre, cette relecture permet à Yuzo Koshiro (qui a ambiancé notamment Streets of Rage) de proposer une version réarrangée des différents morceaux. Le jeu permet d’ailleurs d’écouter la bande son d’origine ou la version moderne, et toutes deux sont absolument exceptionnelles pour les tympans.
Notre avis concernant Actraiser Renaissance
Actraiser Renaissance
On aime
- L'atmosphère assez unique
- La bande son
- La narration
- Durée de vie
- Le côté tower defense sympa
On aime moins
- C'est très (très) vilain...
- Les phases en 2D
- Ca bavarde beaucoup (beaucoup)
- Les phases Création qui tirent en longueur
- Avoir connu l'opus d'origine est (quasi) indispensable
- Le prix, 30€ c'est trop