Test Tormented Souls : le plus Resident Evil d’avant des Resident Evil de maintenant ?

Alors que Resident Evil Village est disponible depuis quelques semaines maintenant, c’est un certain Tormented Souls qui a été méticuleusement scruté ces derniers mois par les férus de survival-horror. En effet, le jeu signé Dual Effet/Abstract Digital se veut un véritable retour aux sources du survival-horror, avec une inspiration puisée du côté de Resident Evil et de Silent Hill. Un titre proposé à petit prix, véritable hommage au genre si apprécié dans les années 90/2000 (et aujourd’hui porté disparu), qui devrait faire plaisir à bon nombre de joueurs. Notre test complet !

Tormented Souls à l’heure du test !

Côté synopsis, Tormented Souls permet d’incarner Caroline Walker, qui va brusquement décidé de se rendre au manoir de Winterlake pour y retrouver deux soeurs jumelles présentes sur une photo qui lui a été envoyée quelques jours plus tôt. Cette dernière est accompagnée d’un message très clair « Penses-tu vraiment que tu pouvais simplement nous abandonner ?« . Le ton est donné… On retrouve ensuite Caroline dans le manoir, qui se fait rapidement assomée, avant de se réveiller dans une baignoire, intubée, avec un oeil en moins. Bon, côté mise en scène, Tormented Souls n’est pas un exemple, avec une introduction claire et sans bavure, mais qui est vraiment très (très) vite expédiée.

Ca ne vous rappelle rien…?

Heureusement, Tormented Souls parvient aussitôt à inverser cette tendance, avec une première phase de gameplay très réussie. En effet, il s’agira dans un premier temps de quitter cette pièce dans laquelle Caroline semble prisonnière. L’occasion de découvrir ce gameplay à l’ancienne jouable à la croix comme au stick analogique (mais jouez à la croix c’est mieux), mais aussi le système d’inventaire (semblable à Resident Evil) et les premières énigmes à résoudre. On y découvre également ce système de caméras fixe, légèrement dynamiques, que l’on retrouvait dans les meilleurs survival-horror de l’époque.

On met également très vite la main sur un accessoire essentiel du jeu : le briquet. Non seulement ce dernier permettra de résoudre certaines énigmes (pensez-y bien), mais le briquet servira également à faire un peu de lumière dans ce manoir bien sombre (au début). Par ailleurs, il faut savoir que Tormented Souls aura tendance à « tuer » Caroline si cette dernière se retrouve trop longtemps plongée dans l’obscurité.

Plus qu’un « plagiat » de Resident Evil

Alors bien sûr, on pourrait (assez justement) caractériser ce Tormented Souls de plagiat de Resident Evil. Toutefois, non seulement le jeu assume pleinement son hommage au jeu de Capcom (et ce dès l’écran titre, vous verrez), mais il prend également le soin d’apporter quelques éléments inédits, notamment en ce qui concerne les énigmes. En effet, si celles-ci sont très proches de celles d’un survival-horror des années 90, elles bénéficient d’un petit côté… point’n click.

En effet, lors de chaque énigme (ou presque), l’écran permet de diriger un petit curseur, qui permettra d’analyser un élément de la scène et/ou d’agir directement, en actionnant un bouton par exemple, ou tournant une poignée, en modifiant l’ouverture d’une pince… Une petite dimension point’n click particulièrement bienvenue ici, avec en prime certaines énigmes particulièrement bien pensées, et jamais réellement prises de tête. On n’ira pas jusqu’à dire que tout est « logique », mais à force de réflexion, on parvient toujours à s’en sortir, et à ressentir ce petit plaisir indescriptible lorsque l’on parvient à déjouer tel ou tel piège.

Côté progression, survival-horror à l’ancienne oblige, Tormented Souls n’offre aucune forme de sauvegarde automatique. Ici, il faudra d’abord mettre la main sur des bobines, puis trouver une salle de sauvegarde pour pouvoir enregistrer sa progression. A ce propos, les salles de sauvegarde sont toujours accompagnées de quelques notes de piano, histoire de bien symboliser ce petit havre de paix temporaire. Des sauvegardes limitées et des salles dédiées pour enregistrer la progression, avec une petite musique zen, cela vous rappelle Resident Evil ? C’est normal, c’est exactement la même chose ici.

Bien sûr, au fil de la progression, on en apprendra davantage sur cet étrange manoir, par le biais de petites cutscenes parfois, mais aussi (et surtout) par l’intermédiaire de documents à lire. A ce sujet, le jeu est intégralement traduit en français, une très bonne chose. Prenez le soin de lire les différents documents, ces derniers ne sont pas aussi nombreux (et chiants) que dans certains jeux, et permettent non seulement de comprendre l’intrigue, mais aussi parfois de comprendre la clé de certaines énigmes. La difficulté (unique) n’est pas insurmontable, loin de là, mais il faudra tout de même progresser avec soin pour ne pas mourir bêtement, et devoir recommencer au point de sauvegarde précédent.

Un technique old school elle aussi

Techniquement parlant, Tormented Souls est un « petit » jeu, et même si certains effets de lumière sont très réussis, et certains environnement très détaillés, l’ensemble reste assez faiblard malgré tout. Pire encore, le jeu parvient parfois à ramer, y compris sur une toute puissante PS5 dotée du SSD magique. Les animations sont également très rigides, tout comme certains déplacements, mais cela fait sans doute partie de l’hommage rendu à Resident Evil. Manettes en mains en tout cas, on s’y fait très bien, et on passe un vrai bon moment à explorer les lieux, et résoudre progressivement les énigmes pour progresser.

Côté arsenal, Tormented Souls est très bien calibré, avec la possibilité de mettre la main sur diverses armes (de poing et de mêlée), et sur un nombre somme toute limitée de munitions, sans pour autant frustrer le joueur, d’un côté comme de l’autre. En effet, si certains jeux du genre sont trop avares en munitions, d’autres sont trop généreux. Dans les deux cas, cela peut finir par frustrer le joueur. Ici, les munitions sont bien présentes, sans pour autant jamais faire de Caroline une arme de guerre, ce qui laisse toujours (un peu) le joueur en délicatesse face aux différents ennemis.

Un Tormented Souls qui bénéficie d’une durée de vie standard pour le genre (environ 8/10h pour le premier run), et qui se laisse parcourir avec un vrai plaisir de bout en bout. On ne passe pas à côté de quelques allers-retours un peu fastidieux parfois, mais l’ensemble est très intelligemment conçu, sans jamais s’avérer foncièrement original certes, mais on passe malgré tout un très bon moment à se faire peur. A ce sujet, ne rushez pas le jeu, prenez bien le temps d’évoluer lentement, d’observer les décors, d’analyser chaque recoin… A noter pour conclure que le jeu est affiché à 19,99€ au format numérique, et à un peu plus de 30€ pour qui souhaite s’offrir la version physique (chez Just for Games notamment).

Notre avis concernant Tormented Souls

Tormented Souls est un survival-horror pur jus, qui assume pleinement son inspiration Resident Evil, mais qui apporte malgré tout suffisamment d’éléments pour ne pas faire de lui un simple « plagiat ». La technique est limitée certes, mais l’ambiance est énorme, la progression est soignée, les énigmes sont intelligemment conçues et l’ensemble fait que l’on a bien du mal à lâcher la manette une fois la partie démarrée. Si vous appréciez un tant soit peu le genre, ou si vous êtes nostalgique du « Resident Evil à l’ancienne », foncez, vous allez adorer.

Test réalisé à partir d’une version numérique PS5 de Tormented Souls, fournie par l’éditeur

Tormented Souls

8

Note Globale

8.0/10

On aime

  • Du survival-horror pur jus
  • Les énigmes intelligentes
  • Des environnements variés (et crados)
  • Le côté "Resident Evil d'avant"
  • L'ambiance générale
  • La difficulté parfaitement calibrée

On aime moins

  • C'est très (très) rigide
  • Techniquement limité
  • Pas réellement de mise en scène