Test Cyberpunk 2077 : les yeux plus gros que le ventre ?

Officialisé en octobre 2012, Cyberpunk 2077 se base sur la série de jeux de rôles sur table Cyberpunk 2020 conçue par Mike Pondsmith. Après The Witcher 3, qui même aujourd’hui quasiment 6 ans après sa sortie, est toujours une référence pour de nombreux joueurs dans le monde. Passé un tel succès, CD Projekt Red réussira-t-il à répondre aux énormes attentes placées en lui pour Cyberpunk 2077 ? Notre test !

Cyberpunk 2077, le test !

L’histoire de Cyberpunk 2077 se déroule sur Terre en 2077, dans la mégalopole de Night City situé dans l’État libre de Californie. Dans ce futur proche à tendance cyberpunk et complètement dystopique, inégalités et précarité règnent en maîtres dans cette cité où tout est possible. Les mégas corporations sont devenus plus importants que les gouvernements et dictent leur loi.

Sexe, décadences, drogues, violences et implants cybernétiques sont au programme, l’utilisation excessive de ces dernières entraîne une dépendance chez certains individus, ces derniers perdent le contrôle d’eux-mêmes et deviennent agressifs. Nommés « psychos » dans cet univers, ils ont recours à l’implantation d’améliorations technologiques et s’attaquent aux humains sans augmentation. La force spéciale, la MAX-TAC est constituée afin de les neutraliser dans la ville. En matière de script, Cyberpunk 2077 est clairement au niveau, la mise en scène est incroyable. Les plans de caméras sont tout bonnement savoureux pour tout cinéphiles qui se respecte.

L’histoire racontée est certes classique mais la narration fait le boulot de façon remarquable, malgré tout certains moments de creux sont à noter, durant les premières heures de jeu il faudra s’accrocher. Le titre prend du temps à démarrer et commence réellement à partir de l’acte 2. Globalement les personnages sont bien écrits, quelques ratés inhabituels de CD Projekt Red sont à dénombrer, dommage. Malgré les écueils de rythme et d’écriture par moments, Cyberpunk reste deux crans au-dessus de la mêlée.

Évidemment la présence Keanu Reeves ne vous a pas échappée si vous avez suivi un peu la communication autour du jeu. C’est certainement le personnage le mieux écrit avec Jackie. Bref vous l’aurez compris dans la majorité du temps, Cyberpunk 2077 est un très bon cru scénaristique. La question du sexe est abordée dans le titre, comme dans les autres titres du studio Polonais.

Malheureusement, le traitement de la sexualité est hasardeux, tout droit sortir de la tête d’un adolescent. Aucune finesse comme dans The Witcher 3, Cyberpunk hérite du traitement de la sexualité de The Witcher 2 mais en pire. C’est dommage vu la finesse de l’écriture dont est capable CD Projekt Red.

Punk à chien

Précisons que le choix d’un des 3 parcours au début du jeu ne va pas modifier tout le jeu en profondeur. RPG oblige les choix de dialogues auront une importance, moins que dans The Witcher 3 certes. Pendant certaines discussions, certains choix seront disponibles si vous êtes un corpo, un nomade ou un gosse des rues.

Côté gameplay, Cyberpunk puise ses racines dans Deus Ex. En effet, Cyberpunk 2077 vous permet de varier les plaisirs entre l’approche frontale et la furtivité. Le jeu s’en sort le mieux dans l’approche brutale, les sensations de tir en vue FPS ne sont pas au niveau d’autres titres du genre, elles s’avèrent toutefois assez satisfaisantes pour s’avérer agréable à parcourir. Enfin niveau infiltration, c’est là que l’intelligence artificielle fait des siennes, réactions excessives et tardives sont au menu. Plusieurs types d’armes sont en présence.

Chacune ayant ses propres statistiques ainsi que ses propres bonus, bref vous l’aurez compris il y’a de quoi s’amuser côté, même ceux-ci s’avèrent moyens, ils sont tout de même bien mieux réalisés que les séquences furtives. Les implants sont importants, dans Cyberpunk 2077, même s’ils restent tout à fait optionnels. Rendez-vous donc chez un charcudoc, vous pourrez acquérir, moyennant finance, certaines augmentations, allant de la simple armure au double saut. Il faudra faire preuve d’intelligence avec vos augmentations, car elles ne sont pas changeables à loisir.

RPG oblige, un arbre de compétence est dédié à plusieurs composantes du gameplay, à vous de bien choisir la façon dont vous voulez jouir de Cyberpunk 2077. En fonction des points de compétences investis, votre gameplay va s’en trouver modifié. Les fanatiques de jeux de rôle pur jus seront plutôt déçus, en effet Cyberpunk est moins « RPG » que The Witcher 3, on se retrouve plus face à un jeu narratif en monde ouvert qu’un vrai jeu de rôles. Vous pourrez aussi améliorer votre équipement grâce à un système de craft très simpliste, niveau loot le jeu reste très cohérent et très progressif dans la montée en puissance du héros.

Un autre point qui mérite d’être approfondis, l’IA est catastrophique, comme beaucoup de jeux vidéo en 2020, que ce soit au niveau des ennemis, des policiers et des citoyens de Night City, ils sont tous bêtes. Cyberpunk nous permet aussi de piloter différentes caisses, sans être au niveau de nullité du tout récent Watch Dogs Legion, le pilotage des véhicules n’est pas très agréable, les sensations de conduite sont exactement les mêmes à 2 ou 4 roues. Pareil au niveau des collisions, même GTA V fait mieux. Le piratage est un point-clef du titre, certains piratages seront disponibles, il faudra faire preuve de jugeote pour les réussir, ils sont agréables sans plus. Nous ne dévoilerons pas d’autres éléments de gameplay puisque le soft réserve son lot de surprises.

Sex and The (Night) City

En début d’aventure vous pourrez modeler votre avatar de la tête aux pieds, de la coupe de cheveux à la taille de votre sexe. Votre imagination sera comblée par tant de choix de personnalisation. Passée la création de personnages, Cyberpunk 2077 vous place devant trois choix d’alignement, corpo, gosse des rues ou nomade. Il faudra donc choisir entre l’une de ces trois « voies », cette décision définira votre passé.

À côté de l’histoire principale, qui vous tiendra en haleine pendant une vingtaine d’heures, une tonne de choses est à accomplir. En effet, comme dans The Witcher 3, le contenu annexe est très soigné, des missions du NCPD allant aux missions plus développées qui vous mèneront parfois à des missions ou des moments de vie particulièrement touchants.

En bref, de longues heures vous attendant pour boucler tout le contenu annexe du jeu. Au passage notons que certaines quêtes sont de simples missions Fedex, pas très intéressantes à faire donc. Bizarre sachant que dans la précédente production du studio, aucunes missions annexes comme principales n’étaient à jeter.

Dans sa globalité Cyberpunk 2077 étonne, en plus des missions, plusieurs activités sont disponibles comme des combats de rue, aller au bar, faire ses emplettes ou même fréquenter les prostitué(e)s hommes comme femmes. Un beau programme. Night City est captivante de par sa construction et son architecture. Certains pourront déplorer que la ville paraisse vide par endroits. De nombreux quartiers sont disponibles et permettent de varier l’environnement, comme les badlands, dépaysant à souhaiter.

Chaque panorama a bénéficié d’un soin particulier. Revenons à l’histoire centrale de Cyberpunk, l’aventure de V se compose d’un prologue qui changera en fonction du choix d’alignement choisi et aussi de 3 actes, ça peut paraître maigre, mais l’intérêt du soft se situe dans son contenu annexe. Sachez qu’il vous faudra environ entre 60 et 80 heures pour boucler Cyberpunk 2077 à 100%, aussi bien dans partie annexe, principale et dans les collectibles.

Enfin l’arsenal est varié, des dizaines d’armes à feu, d’armes blanches et de poings est accessible. En supplément de ces dernières, grenades entre autres s’ajoutent aux armes déjà bien fournies du titre. Un mode multijoueur a été annoncé, il sortira plus tard, sans date précise.

Dans le turfu ?

Attendu par beaucoup comme un nouvel étalon graphique, Cyberpunk 2077 est une douche froide techniquement. En effet quelle que soit la version, le titre n’est pas fini, bourré de bugs, de crashs, de freezes, le titre de CD Projekt Red est cabossé. Les pires versions sont celles destinées aux consoles de 2013, le PS4 et la Xbox One. Graphiquement sur ces deux consoles, le tout est très très loin du rendu promis. C’est plutôt moche et dans une définition assez basse, passé cet écueil graphique, c’est du côté de la fluidité que le bât blesse, Cyberpunk a du mal à tenir les 30 images par seconde de façon stable. Bref, évitez à tout prix ces versions, elles sont catastrophiques, même après plusieurs mises à jour…

Sur Xbox One X et PS4 Pro, le jeu est jouable, plus beau, surtout sur Xbox One X. Plus fluide aussi, il n’est cependant par rare que la fluidité pose problème, notamment en voiture et en gunfight. Si vous n’avez pas d’autres solutions que les versions « Pro » et « X », vous pouvez y aller, attention cependant, la finition n’est pas au niveau, mais disons que c’est moins pire que sur les consoles de 2013.

Si vous êtes équipé en PS5 et/ou en Xbox Series S/X, vous aurez droit ici à une version PS4 Pro/Xbox One X avec quelques améliorations, plus beaux et à 60 FPS sur Xbox Series X et PS5. Sur Series S, titre est capé à 30 FPS et n’en bouge quasiment jamais. Cyberpunk 2077 sera totalement optimisé pour les next-gen vers la fin de l’année 2021. Sinon, vous pouvez aussi découvrir Cyberpunk 2077 en version PSOne.

Sur PC c’est une autre histoire, le jeu est magnifique et fluide même si Cyberpunk est très gourmand et remplis soucis techniques, c’est cette version qui s’avère être la plus confortable. Attention toutes les versions sont touchées par des gros soucis techniques. Il faudra une sacrée bécane pour réussir à faire tourner Night City comme elle le mérite. Notons que le titre supporte le HDR et le gère admirablement bien. Si l’idée de claquer tout son PEL dans une configuration costaude pour le faire vous répugne, Cyberpunk 2077 est jouable chez Stadia et GeForce Now.

Le service de Google est un cran au-dessus des versions One X et PS4 Pro, la solution Stadia est la plus facile à mettre en place et la moins chère. La meilleure version en cloud gaming est sans l’ombre d’un doute celle de GeForce Now, elle se rapproche d’une version PC, il faudra cependant investir dans le jeu ainsi que dans un abonnement à ce service.

Côté bande-son, c’est un sans-faute, s’il y a bien un point sur lequel Cyberpunk 2077 est indiscutable c’est bien celui-là. Les musiques d’ambiance ainsi que les différentes radios dans le jeu sont assez variées, la sélection musicale est de grande qualité. Teinté de mélodies électroniques mais aussi d’autres styles de musique, cette bande-son parvient à favoriser l’immersion.

Pour ce qui est des doublages, la version française est excellente, du niveau de la VO. Les acteurs sont toujours dans le ton, La Marque Rose s’est chargée des doublages dans la langue de Molière, très beau boulot. Mention spéciale à Jean-Pierre Michaël, la voix française de Keanu Reeves. Bref, que ça soit au niveau des doublages, des musiques et des bruitages, le job est amplement réussi !

Cyberpunk 2077

6

Note Globale

6.0/10

On aime

• La VF
• Narration et mise en scène
• Magnifique sur PC
• DA
• Night City
• Sound design

On aime moins

• Le traitement de la sexualité écrit par un ado
• Finition honteuse (bugs, crashs, optimisation...)
• Infiltration
• IA aux fraises
• Conduite et interface...
• Assez peu de choix dans les dialogues

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