Test Mortal Shell : en attendant le remake PS5 de Demon’s Souls ?
Mis au point par une équipe composée d’une petite quinzaine de personnes à peine chez Cold Symmetry, Mortal Shell a bénéficié d’une campagne de communication assez exemplaire, avec de nombreuses vidéos assez aguicheuses distillées sur les réseaux ces derniers mois. Un titre qui se veut un authentique « Souls-Like », soit un action-RPG très (très) exigeant, façon Bloodborne, Dark Souls, Sekiro… Notre test complet !
Mortal Shell à l’heure du test !
Côté synopsis, comme un Dark Souls ou un Bloodborne, Mortal Shell propose un scénario somme toute très (très) mystérieux. Ici, on se réveille sous la forme d’un personnage décharné, lequel va rapidement mettre la main sur une épée, puis sur un « enveloppe », soit l’armure d’un héros tombé au combat. Notre héros décharné peut ainsi prendre possession de cette première armure, et le joueur est alors libre d’évoluer dans un environnement forcément très obscur, très mystérieux, et bourré d’ennemis.
Pas de map, pas d’objectif, pas d’indication… les premiers pas dans Mortal Shell sont assez laborieux. Même les premiers objets récupérés ne permettent pas de connaitre leurs effets. Pour cela, il faudra les utiliser, avec la possibilité de maximiser les effets en faisant augmenter une jauge de familiarité au fur et à mesure de leur utilisation. Sympa.
Un Mortal Shell plus Dark que Souls ?
A l’instar d’un Dark Souls, on est rapidement perdu au début de ce Mortal Shell. On évolue en effet dans un marécage, et seules quelques visions tendent à nous mettre sur la voie à suivre. Avec plus ou moins de difficulté, on parvient rapidement dans une sorte de hub central, lequel permet de découvrir une statue de sauvegarde/évolution, un marchand ou encore un mystérieux prisonnier.
De là, il s’agira de « partir à l’aventure », en tentant d’aller récupérer les différentes enveloppes du jeu, et d’occire les quelques mid-boss et autres boss qui se dresseront sur notre chemin. A cela s’ajoutent de nombreux ennemis, capables de vous occire en quelques coups.
Au total, Mortal Shell propose de mettre la main sur quatre enveloppes (les « shells »), chacune disposant non seulement d’un look spécifique, mais aussi de caractéristiques uniques. Ainsi, certaines enveloppes sont plus résistantes, d’autres permettent de profiter d’une barre de vie XXL, ou au contraire d’une barre d’endurance renforcée. En récoltant du « goudron » et des « lueurs », il est possible d’améliorer son enveloppe chez la soeur Genessa, qui fera également office de checkpoint. Côté armements, on peut découvrir un total de 4 armes ici.
En ce qui concerne les combats, pas de grande surprise, via R1 et R2, on déclenche des attaques rapides ou puissantes, sans oublier l’indispensable esquive (et la roulade) sur le bouton Rond. Rapidement, on met la main sur un sceau magique qui permet d’effectuer des contres avec L1. Comme toujours, l’ensemble nécessite de la patience et de l’expérience avant de pouvoir se battre correctement, et éviter de tomber à court d’endurance sous les yeux d’un boss à l’épée affûtée.
L’une des particularités de Mortal Shell, c’est de pouvoir faire appel à la technique d’endurcissement. Via L2, on peut ainsi faire durcir son corps, ce qui permet de parer automatiquement n’importe quel coup adverse. Une technique à laquelle on peut faire appel durant une attaque, ce qui peut s’avérer très pratique. Bien sûr, chaque endurcissement nécessite un temps de récupération.
Comme dans Sekiro, lorsque la jauge de vie atteint zéro, on est expulsé de notre enveloppe (ou « shell ») et il faut alors vite regagner son armure pour profiter d’une « seconde chance ». Si la jauge retombe à nouveau à zéro, on est cette fois expulsé définitivement de son enveloppe, et on recommence au checkpoint le plus proche (en ayant perdu au passage toute l’XP accumulée évidemment).
Une progression un peu compliquée
Côté progression, Mortal Shell opte pour un format assez spécial, articulé autour du hub mentionné plus haut. En effet, il faudra partir à l’aventure, parfois assez loin, pour aller occire un boss, et récupérer du goudron et divers objets clés, qu’il faudra ensuite ramener au hub.
En plus d’imposer certains aller/retour, Mortal Shell s’amuse également à faire grimper la difficulté de manière vertigineuse (et inutile) lorsqu’il s’agira de revenir au hub après avoir vaincu un boss. L’image sera plus sombre, les ennemis seront très (très) nombreux, et il faudra donc rusher, en serrant les fesses, en espérant arriver à bon port en un seul morceau. On a vu mieux côté level design… Dommage d’ailleurs, car certains donjons sont vraiment très réussis, et le fait de devoir rusher son retour au hub a quelque chose d’assez frustrant finalement.
D’un point de vue technique, Mortal Shell affiche quelques jolis passages, mais globalement, on est face à un « petit jeu » ici, bien loin des moyens déployés pour un Dark Souls ou un Bloodborne. L’ensemble reste donc assez pauvre techniquement, avec des textures parfois très limite et quelques animations un peu hâchées. L’atmosphère est en revanche très réussie, avec un vrai côté Dark Souls pour le coup.
Enfin, pour ce qui est de la durée de vie, Mortal Shell nécessitera une bonne dizaine d’heures avant d’être bouclé une première fois (si vous y parvenez). Toutefois, on comprend rapidement qu’il est parfois plus utile/simple de rusher vers l’objectif suivant, plutôt que de prendre son temps et occire les ennemis qui nous barrent la route. Dès lors, le jeu peut se terminer en quelques heures à peine. Au final, s’il n’a pas la profondeur, la diversité et la complexité d’un « vrai » Dark Souls, Mortal Shell permet de faire vivre une expérience « à la Dark Souls », et c’est plutôt sympa, si on aime le genre évidemment.
A noter que si Mortal Shell n’est disponible pour l’heure qu’en version numérique, le jeu sera proposé en boite au début du mois d’octobre, pour une petite trentaine d’euros.
(Test de Mortal Shell réalisé sur PS4 Pro, à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur)